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Viva les médias libres!

vieuxcmaq, Monday, February 4, 2002 - 12:00

Nicole Nepton (info@cybersolidaires.org)

Article traitant des média indépendants incitant à la coopération pour le partage d'informations, de ressources et de stratégies. Inspiré de la conférence de Francesco Iannuzelli au Forum Social Mondial II de Porto Alegre.

Pour Francesco Iannuzelli, l'un des deux fondateurs de Peacelink, un OSBL italien qui développe depuis 10 ans des réseaux Internet proches de la base, quand on veut diffuser des informations hors des contraintes auxquelles sont soumis-es les journalistes des médias commerciaux, il faut avant tout sauvegarder son indépendance. C'est ainsi que www.peacelink.it peut se permettre de montrer les contradictions des gouvernements qui tentent de faire croire qu'ils protègent les populations alors qu'ils menacent plutôt leurs libertés fondamentales tout en s'armant jusqu'aux dents, de faire connaître des plans secrets conçus en cas d'attaque nucléaire ou encore d'obtenir des déclarations de témoins d'atrocités alors que les autorités concernées ne demandent pas mieux que de les faire taire.

Les gouvernements tendent de plus en plus à menacer la liberté d'expression? Ce n'est pas un problème incontournable puisque des moyens simples permettent de mettre en ligne des sites miroirs (des copies identiques d'un site Web) hébergés sur des serveurs localisés dans d'autres pays, ou encore en utilisant des logiciels permettant de sauvegarder la confidentialité de messages susceptibles de menacer la sécurité de leurs auteur-es. Afin d'éviter tout contrôle, il recommande aussi d'utiliser des logiciels libres : comme leur code source n'est pas secret, on sait ce qu'ils font contrairement aux produits de Microsoft. En plus d'être gratuits au grand dam de Bill Gates, ils ont aussi l'avantage d'être supérieurs au niveau technique. Pour couper les frais au maximum, faites savoir que vous recherchez des bénévoles pour prendre en charge différentes sections de votre site ainsi que des difficultés techniques. Déléguez, vous y gagnerez.

Pour les féministes, selon moi il y a des solutions supplémentaires à trouver : l'informatique est un domaine très peu investi par les femmes. Par contre, elles sont nombreuses à être en mesure de réaliser un site Web, mais encore faut-il en trouver qui ne se recouvrent pas d'urticaire en entendant le mot "féministe". Où on voit l'importance d'encourager les jeunes femmes à apprendre à maîtriser les technologies de communication et d'information tout en leur offrant des occasions de percevoir le mouvement féministe tel qu'il est : de plus en plus global, pluriel et passionnant.

Des Brésilien-nes participant à cet atelier offert dans le cadre du Forum social mondial en ont profité pour nous informer avec beaucoup d'enthousiasme et de fierté - au FSM, ce sont d'ailleurs deux caractéristiques que l'on retrouve souvent chez les délégué-es brésilien-nes - sur la multitude de radios libres qui diffusent allègrement ici. Au Brésil, il n'y a pas de médias de masse qui soient progressistes. Qu'à cela ne tienne. Depuis les années 1980, les Brésilien-nes ont mis sur pied 20.000 radios libres toutes illégales dont les émissions sont aussi accessibles sur Internet à www.radios.com.br. Ces radios sont regroupées au sein du Forum national de la démocratisation de la communication (www.fndc.com.br). Quand l'équipement de l'une d'entre elles est saisi, la communauté se mobilise pour réunir les 2.000$ US nécessaires à sa remise sur pied. Comme la police n'a pas le droit d'envahir les domiciles la nuit, elles diffusent après le coucher du soleil. Beaucoup de gauchos et d'organismes tiennent à avoir accès à des informations provenant de la base plutôt que de se contenter de ce que les télés, radios et journaux commerciaux veulent bien diffuser : de l'information rapide et divertissante qui ne permet pas de comprendre les différentes dimensions de la réalité vécue par les gens ordinaires.

Francesco a terminé en invitant toutes les personnes du monde entier développant des médias indépendants à coopérer afin de partager des informations, des ressources et des stratégies. On peut le rejoindre à fran...@peacelink.org (en italien ou en anglais).

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