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L'Amérique du Nord a hypothéqué la moitié de ses cours d'eau

vieuxcmaq, Saturday, January 12, 2002 - 12:00

Louis-Gilles Francoeur (info@transnationale.org)

Les richesses naturelles de l'Amérique du Nord sont à l'image de ses cours d'eau: ce continent, qui recèle 14 % des eaux douces renouvelables de la planète, a réussi à altérer, en 300 ans, la moitié de tous ses fleuves et rivières. Et l'autre moitié, encore vierge, est généralement inaccessible, surtout pour les villes et les industries qui manquent d'eau.

Une partie importante des eaux, des sols et des espèces vivantes qui en dépendent en Amérique du Nord se trouvent aux niveaux de stress limite en raison des pressions d'une activité humaine de moins en moins soutenable, selon un premier bilan environnemental continental.

Les richesses naturelles de l'Amérique du Nord sont à l'image de ses cours d'eau: ce continent, qui recèle 14 % des eaux douces renouvelables de la planète, a réussi à altérer, en 300 ans, la moitié de tous ses fleuves et rivières. Et l'autre moitié, encore vierge, est généralement inaccessible, surtout pour les villes et les industries qui manquent d'eau.

C'est ce que révèle le premier bilan environnemental de l'Amérique du Nord, divulgué lundi par la Commission de coopération environnementale (CCE), qui arbitre les litiges entre le Canada, les États-Unis et le Mexique.

Le Canada, qui possède la moitié des ressources en eau douce de l'Amérique du Nord, en possède dix fois plus que les États-Unis et vingt fois plus que le Mexique. Mais les deux tiers s'écoulent vers le nord alors que 90 % de sa population habite à moins de 300 kilomètres des États-Unis.

Comme ailleurs en Amérique, les cours d'eau canadiens riverains des activités humaines sont les plus pollués. Aussi, leurs ressources vivantes, surtout les poissons d'eau douce, sont les plus mal en point en raison à la fois de la pollution, des dommages aux rives et de la surconsommation d'eau.

Contaminants

Selon le rapport de la CCE, chaque Canadien consomme en moyenne 1611 m3 d'eau par année, comparativement à 1724 m3 par an par Américain et à 872 m3 par Mexicain. La consommation d'eau en Amérique du Nord a augmenté de 6 % entre 1990 et 1995, même si la consommation en 1990 était de 10 % inférieure à celle de 1980! Et l'eau disponible n'est pas toujours de qualité. Les contaminants des Grands Lacs se comptent par centaines et le mercure des industries et des centrales thermiques atteint par la voie des airs la plupart des cours d'eau du centre et du nord des États-Unis et du Canada, de même que leurs poissons.

Au Canada, les rejets d'eaux usées de 1,6 million de personnes filent encore directement aux cours d'eau même si 93 % des eaux usées municipales font en principe l'objet d'un traitement primaire. Au Mexique, les gastro-entérites frappent annuellement le tiers du pays même si 94 % des eaux usées reçoivent un traitement minimal.

Par ailleurs, la consommation d'eau aux États-Unis s'intensifie dans les milieux désertiques où le développement non planifié de villes comme Las Vegas engendre des besoins critiques. Mais c'est l'agriculture et la production des centralesthermiques qui génèrent ensemble 80 % de la demande en eau à l'échelle des trois pays. La nappe aquifère d'Ogallala, dans le sud-ouest américain, à proximité du Mexique, descend d'un mètre par an, et son taux de recharge est inférieur au pompage intensif dont elle fait l'objet.

Agriculture

L'agriculture, responsable de 30 % de la demande en eau pour l'irrigation des cultures, est d'autre part à l'origine d'un problème d'érosion tout aussi important.

Les États-Unis, contrairement au Canada, ont réussi à réduire de 41 % l'érosion de leurs terres entre 1982 et 1997 mais l'érosion y atteint presque les deux milliards de tonnes par an, un chiffre hallucinant en comparaison des 177 millions de tonnes que l'eau et le vent érodent dans les Prairies canadiennes chaque année. Une grande partie du problème tient à l'utilisation des engrais chimiques plutôt qu'à des fumiers, lesquels aideraient au rechargement des sols en matière organique. Et ce, pendant que d'autres régions accusent des surplus. Au Mexique, l'érosion frappe 37 % des terres agricoles, un pourcentage qui grimpera à 47 %, soit à des seuils voisins de la désertification, si le réchauffement du climat s'intensifie.

Cette érosion frappe durement les ressources halieutiques des eaux douces et maritimes en raison de l'eutrophisation qu'elle occasionne. L'érosion du Mississippi a tué la vie aquatique sur 12 432 km2 du golfe du Mexique, une nette amélioration par rapport au début de la dernière décennie, plaident les Américains. Même phénomène dans la baie de Chesapeake, au Maryland, un des milieux marins autrefois les plus productifs de tout le continent.

Cette atrophie des milieux marins s'ajoute à la surexploitation des stocks de poissons, désormais menacés en plus par des espèces étrangères et par la contamination des souches sauvages par les élevages marins et transgéniques. Sans parler de la pollution que ces élevages ajoutent à l'altération des rives, dont le potentiel biologique est réduit par la construction des villes, ports, autoroutes, oléoducs, habitations de villégiature et les loisirs de la moitié de la population continentale, qui vit à moins de 130 kilomètres des deux océans.

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