La haine des manifestants envers les policiers et la haine des policiers envers les manifestants est chose voulue dans toutes les dictatures, et mène inévitablement à l'état policier, et même à la torture légalisée quand les lois anti-terroristes sont appliquées.

Pour avoir un bon chien d'attaque et de défense, le maître-chien doit l'isoler à tel point qu'il est la seule personne qui a le droit de l'approcher, de le caresser et de jouer avec lui. Le chien développe une complicité très forte avec son maître... et une méfiance très forte envers tous ceux qui ne sont pas son maître, puisqu'il n'a pas été socialisé normalement, à savoir fréquenter des adultes et des enfants. La méfiance de l`animal est renforcée par un dressage à la défense où des inconnus portant des masques l'attaquent. Le chien devient littéralement paranoïaque, et sa peur du monde extérieur se convertit en agressivité vers tout ce qui n'est pas son maître, seul pôle protecteur de sa vie.
Le gouvernement d'un pays dictatorial agit de même lorsqu'il s`agit d'obtenir des policiers agressifs, injustes et très obéissants. On commence par dresser la population contre les policiers : les humoristes,les journalistes, les animateurs de radio font passer les policiers pour des salauds et des crétins. Les policiers finissent par être irrémédiablement isolés. Un policier devenu ouvrier m'a déjà dit : > Il était content d'être devenu ouvrier >. Il ne disait pas à la plupart des gens qu'il rencontrait qu'il avait été policier.
Les policiers rejetés se retrouvent entre eux comme dans un club fermé. Il est normal qu'il se développe une aversion pour la population en général.
En temps de crise, comme lors de ces absurdes manifestations anti-mondialisation où on pousse les manifestants contre les policiers, les journalistes n'ont plus qu'à inventer des histoires de policiers battus par des manifestants, et voilà la guerre déclarée. Évidemment, quand on remet des mitraillettes dans les mains des policiers, ça fait moins de manifestants à manifester aux manifestations qui suivent...