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L’attentat contre le World Trade Center, déclaration d'Alternativesvieuxcmaq, Wednesday, September 12, 2001 - 11:00
ONG Alternatives (alternatives@alternatives.ca)
Il faudra plusieurs jours pour tracer un portrait précis des terribles attentats qui ont frappé New York et Washington hier, le 11 septembre 2001. Notre première solidarité est avec les victimes et leurs proches. L’attentat contre le World Trade Center, un crime contre l’humanité Il faudra plusieurs jours pour tracer un portrait précis des terribles attentats qui ont frappé New York et Washington hier, le 11 septembre 2001. Certes, pour plusieurs années à venir, les gens retiendront cette terrifiante image de l’avion qui fonce dans la tour. Le décompte des victimes ne fait que commencer, mais à la limite, le fait qu’il y aura 1000 ou 10 000 morts n’est pas ce qui compte le plus. Tous les démocrates du monde entier, qu’ils soient Américains ou Palestiniens ou Afghans ou Québécois, s’entendront pour dénoncer cet horrible crime. Notre première solidarité est avec les victimes et leurs proches. Aujourd’hui dans notre monde prolifèrent le délire, le massacre, le génocide. Des groupes armés se réclamant de diverses causes sont prêts à tout et tuent des innocents qui n’ont rien à voir avec ces dites causes. Certains de ces massacres restent dans l’ombre, comme les millions de victimes en République démocratique du Congo par exemple. Un terrorisme à une échelle sans précédent est en train de mettre en péril la vie de millions de gens. Ne pas perdre les pédales Dans un tel contexte, il est important de garder son calme et ne pas agir sans réfléchir. Nous avons, à cet effet, deux préoccupations. D’une part, les États-Unis qui promettent de punir les coupables devraient s’assurer que les véritables responsables soient visés par leur action, et non des innocents qui se trouveraient au mauvais moment, au mauvais endroit. Il sera certes beaucoup plus difficile de dénicher les responsables des attentats que d’identifier des boucs émissaires. Mais comme cela a été dit, le désir de vengeance n’est pas une solution par rapport à des problèmes d’une telle envergure. Notre deuxième préoccupation est davantage liée à la situation canadienne. Nous craignons que des groupes ou des communautés ne soient ostracisés par une opinion publique mal informée ou manipulée par certains médias. Il serait regrettable de voir des Canadiens originaires du Moyen-Orient ou d’ailleurs être traités injustement. Or, il semble que des incidents à caractère raciste aient déjà été enregistrés. Ce n’est pas parce qu’on est Musulman ou d’origine afghane que l’on a quelque chose à voir avec des terroristes dont on ne connaît même pas l’identité. Nous demandons, dans cette situation, au Premier Ministre Chrétien de lancer un appel au calme et d’assurer l’ensemble des citoyens et citoyennes que leurs droits seront assurés et bien protégés. Le nouveau désordre mondial Des terroristes ont toujours existé dans l’histoire de l’humanité, reflétant l’action de détraqués ou de désespérés. Ce qui est nouveau est l’ampleur du phénomène et il faut quand même se poser la question du pourquoi. Depuis le début des années 1990, le monde a changé de base. Les États-Unis se sont imposés comme la seule puissance mondiale et ont marqué cette domination par leur gigantesque opération contre l’Irak. Depuis, le Moyen-Orient et d’autres régions d’Asie et d’Afrique continuent de subir le choc. Les instruments habituels de règlement des conflits, à commencer par l’ONU, sont largement mis hors circuit. Des droits sont bafoués dans une politique de deux poids deux mesures qui fait que des pays sont punis alors que d’autres sont louangés, selon leur proximité avec une certaine politique américaine. Une immense rage est en train de monter partout et à chaque jour, des milliers de jeunes se disent qu’ils n’ont rien à perdre. Pourtant, ces conflits ont des causes qui en principe, pourraient être réglés sur la base de négociations et de compromis, comme cela avait été suggéré il y a quelques années dans le cas de la Palestine et d’Israël, de l’Irlande ou de l’Indonésie. Depuis cependant, c’est une logique de guerre qui l’emporte. Le gouvernement israélien par exemple, fort de ses appuis américains, se sent les coudées franches pour accentuer l’occupation et la répression des Palestiniens. Les télévisions du monde entier relaient ces images dans tous les foyers de tous les pays. Encore récemment cet été, le nouveau président américain avait été avisé par ses alliés européens qu’il fallait dénouer l’impasse et relancer le processus de paix israélo-palestinien, mais M. Bush préfère une politique isolationniste où les problèmes existent seulement si les intérêts américains sont directement concernés. Cette inaction est interprétée par beaucoup de monde comme une réelle complicité avec les exactions israéliennes. Ce genre de situation constitue une des causes principales qui explique la montée du terrorisme. Se solidariser et agir Nous devons donc réfléchir à la grave dérive qui menace actuellement le système de relations internationales et qui est lié à des mauvais choix, à des mauvaises politiques, à de mauvaises alliances. La véritable guerre contre le terrorisme se mènera lorsque nos institutions internationales, à commencer par l’ONU, se reprendront en mains pour régler des conflits qui pourrissent depuis longtemps sur la base des droits, de la justice, de la paix, et non sur la base de la loi du plus fort. * Respectivement co-présidente et directeur d’Alternatives |
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