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Non à la criminalisation de la dissidence ! Le peuple doit établir une nouvelle autorité qui serve ses intérêts

vieuxcmaq, Wednesday, September 12, 2001 - 11:00

Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste) Le marxiste-léniniste quotidien (pmlq@aei.ca)

Sur la criminalisation de la dissidence !

Publication: LML QUOTIDIEN VOL. 31 NO. 152
DATE: 9/10/2001

Titre: NON À LA CRIMINALISATION DE LA DISSIDENCE!: Le
peuple doit établir une nouvelle autorité: qui
serve ses intérêts
Lorsque les médias et les représentants du gouvernement parlent
de celles et ceux qui défendent leurs droits, ils disent entre
autres, surtout lorsqu'il s'agit des jeunes, qu'ils font ce
qu'ils font uniquement pour «défier l'autorité». Une jeune femme
qui vient de subir un procès à Windsor, Ontario, a été accusée
d'assaut contre policier après avoir été bousculée par le
policier alors qu'elle participait à une manifestation. C'était
durant les journées de protestations contre l'assemblée de
l'Organisation des États américains à Windsor en juin 2000. Au
procès, le procureur a dit que le refus de la jeune femme d'obéir
à un ordre de la police de quitter la rue était une preuve que
son seul but était de «défier l'autorité».
En réponse au procureur qui lui a demandé pourquoi elle
voulait tant «défier l'autorité», la jeune femme a dit qu'elle
n'avait pas défié l'autorité. Elle a dit défendre son droit de
prendre position contre l'arrestation arbitraire des autres
manifestants. Elle a dit que c'était son droit de prendre
position contre ce qui est injuste.
Qu'est-ce qui constitue l'autorité est une question très
importante dans la société d'aujourd'hui. Elle est
inséparablement liée à la question: Qui décide? En ce moment,
c'est l'oligarchie financière qui décide, ayant usurpé le pouvoir
d'État. Elle se sert du système de partis pour maintenir son
emprise sur le pouvoir politique. Le système de pouvoir par les
partis lui permet de marginaliser le peuple et de le convaincre
qu'il n'est pas apte à gouverner et que c'est mieux de laisser
cela à d'autres. De ce système elle tire la prétention qu'elle a
l'autorité de criminaliser celles et ceux qui enfreignent des
lois injustes ou qui désobéissent à la police, laquelle agit avec
impunité.
Celles et ceux qui prennent position à la défense de leurs
droits, comme les peuples autochtones, les travailleurs et bien
d'autres, sont criminalisés. Le fait que Dudley George, qui fut
tué par un officier de police, défendait le droit de son peuple
aux terres qu'il n'a jamais cédées au gouvernement canadien n'est
pas présentée comme une lutte juste. Non, tout est réduit à la
question à savoir si les personnes qui manifestaient
enfreignaient la loi ou pas.
Entre-temps, pendant que les gouvernements poursuivent leur
offensive antisociale, les plus vulnérables de la société, comme
les sans-abri et les pauvres, sont criminalisés. Le droit à de
l'eau potable non polluée est sapé du fait que le contrôle du
traitement des eaux est remis entre les mains d'entreprises
privées. Puis cela mène à des désastres humains, comme on l'a vu
à Walkerton, en Ontario. Le droit à l'éducation est foulé au pied
alors que les monopoles se voient offrir gratuitement un
personnel formé. Ça, ce n'est pas illégal, mais réclamer le droit
à l'éducation l'est.
La jeune femme à Windsor et des millions d'autres dans le
monde exigent que les gouvernements défendent les intérêts du
peuple et que le peuple soit celui qui décide sur toutes les
questions qui le concernent. Ce faisant, ils se heurtent à
l'autorité de l'État au Canada et ailleurs dans le monde. Les
protestations à Québec durant le Sommet des Amériques et
l'opposition populaire à la militarisation de la ville à cette
occasion sont des exemples de comment le peuple n'est pas prêt à
obéir à une autorité si sa fonction est de le maintenir à l'écart
des prises de décisions.
Le peuple affirme son droit de conscience, son droit
d'exiger d'être le décideur dans la société. Au lieu de
reconnaître ce droit et d'établir les mécanismes qui permettent
au peuple d'exercer son pouvoir directement, les gouvernements
affirment avoir un mandat qui leur a été donné par le processus
électoral et que ce mandat leur donne «le droit» d'attaquer les
droits du peuple. Lorsque le peuple proteste contre ces attaques,
les gouvernements affirment avoir l'autorité de décider quelles
protestations sont légitimes et lesquelles ne le sont pas.
Entre-temps, durant l'élection une partie de plus en plus
importante de la population ne vote pas et les partis sont portés
au pouvoir avec des majorités de plus en plus petites, une
expression du fait que le peuple ne se voit pas représenter par
ces partis. Le refus de rénover le système politique pour qu'il
réponde aux exigences des temps fait en sorte que l'autorité
comme telle est de plus en plus discréditée et cela fait beaucoup
de tort à la politique et à la société dans son ensemble.
Les gouvernements des riches, les forces de sécurité et
d'autres imposent leur autorité basée non pas sur ce qui est
juste mais sur l'invocation de la loi et l'ordre – les
parlements, la police, les tribunaux, le système électoral et les
lois. Aujourd'hui les gouvernement s'affairent à instituer des
mécanismes pour mieux criminaliser la dissidence, comme la
nouvelle unité de la GRC chargée du «respect de l'ordre public»
et les amendements au code criminel qui donneront à la police des
pouvoirs élargis pour enquêter ce qu'elle appelle les
organisations criminelles et l'activité criminelle.
Autrement dit, l'oligarchie financière cherche à maintenir
son pouvoir en intensifiant l'activité contre-révolutionnaire au
nom de la primauté du droit et de la «démocratie». Les
gouvernements prétendent que les manifestants représentent une
menace à l'ordre public et à la démocratie pour détourner
l'attention du fait qu'eux privent le peuple de son droit à un
environnement propre, à un moyen de subsistance, à l'éducation, à
la santé et à un avenir meilleur.
La lutte aujourd'hui pour développer le rôle dirigeant et
indépendant de la classe ouvrière et pour investir le peuple du
pouvoir souverain est cruciale, car c'est elle qui permettra au
peuple d'établir une autorité basée sur la défense des droits de
tous dans la société. La lutte des jeunes pour se bâtir un
brillant avenir n'est pas «contre l'autorité» ou «contre la
police». C'est une lutte pour établir une autorité basée sur la
réalisation du plein potentiel humain et qui garantit les droits
de tous.

Le quotidien numéralisé du Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste)
www.cpcml.ca


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