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Belgique, 25/07 : décontamination d'un site de colza Aventis

vieuxcmaq, Wednesday, July 25, 2001 - 11:00

Un groupe de vrais résistants au Basta(c) (navrantis@caramail.com)

Ce mercredi 25 juillet 2001 au matin, environ 2000 m2 de terrain situés dans la commune de Nazareth (Flandre Orientale), à hauteur du n°17 Spoorwegstraat, ont été libérés des 120 protubérances de colza génétiquement manipulé qui s'y trouvaient.

Belgique, 25/07 : décontamination d'un site de colza Aventis

- "Vous prônez l'urgence dans l'action ?

- Oui. Chaque fois qu'on laisse s'écouler dix ans sans agir, on laisse la situation s'aggraver de façon assez dramatique"

Marc Van Montagu, baronet du complexe génético-industriel belge, in Athena n°140, avril 1998

Ce mercredi 25 juillet 2001 au matin, environ 2000 m2 de terrain situés dans la commune de Nazareth (Flandre Orientale), à hauteur du n°17 Spoorwegstraat, ont été libérés des 120 protubérances de colza génétiquement manipulé qui s'y trouvaient. 120 « bouquets » de colza recouverts de filets, plantés sur 5 lignes et modifiés pour exprimer deux caractères : l'un de tolérance à l’absorption de l’herbotoxique glufosinate (Basta), l’autre de retardement de la libération des semences du colza (« pod shatter-R »).

Que nous apprend l’autorisation délivrée par le Ministère de l’Agriculture à la firme agrochimique Aventis, maître d'oeuvre de l'expérimentation visée ? Que « Aventis CropScience assume l’entière responsabilité civile en ce qui concerne les dégâts qui seraient causés à la santé de l’Homme et de l’Animal, à des biens ou à l’environnement comme conséquence des expérimentations ». Sans doute l'Homme, l'Animal et l'environnement peuvent-ils désormais dormir tranquilles, soulagés de savoir que les perturbations en cours de leur structure génétique sont dès aujourd'hui prises en compte dans les projections budgétaires du Conseil d'Administration d'Aventis (et demain mises au vote lors du rachat de cette société par Bayer).

Cette clause d'essais "tous frais génétiques compris", présente dans chaque autorisation belge de dissémination volontaire de végétaux altérés génétiquement, en dit long sur la mission dévolue aux instances de « biovigilance » (le Service de Biosécurité et de Biotechnologie en Belgique, la Commission du Génie Biomoléculaire en France, etc.) : offrir un glacis de respectabilité et de scientificité à des processus dont le véritable objet de test est… leur acceptation sociale.

En effet, en matière d'essai en plein champ de végétaux GM, l'essentiel est d'obtenir des populations qu'elles tolèrent leur exposition permanente à l'incertain, au "risque du progrès". L'insensibilisation à un cataclysme dont la possibilité est décretée d'utilité scientifique et à ce titre tentée quotidiennement, la réduction de la vie et de la mort à deux hypothèses dont l'une finit par équivaloir à l'autre, voilà ce que signe et ce qu'accomplit sinistrement chaque mise en culture d'OGM. Elle atteint toujours déjà son but, y compris et surtout lorsqu'elle se drape dans le voile vertueux du "principe de précaution" détourné en "principe de résignation".

Les instances d'accompagnement de cette douce dérive vers le pire en ont tellement conscience qu'elles ne se soucient même plus de faire illusion. Ainsi Sylvie Mestdagh, l'ingénieur en charge du suivi des expérimentations pour le Ministère de l'Agriculture, reconnaît-elle sans rire que les 3 contrôles annuels réglementaires de chaque site ne devraient pouvoir être assurés en 2001 que grâce à "la réduction de la surface et du nombre d'essais" (passés de 144 l'an dernier à 22 cette année).

Pendant ce temps, de plus en plus d'agriculteurs canadiens font face à une nouvelle sorte de mauvaise herbe (adventice) quasiment indestructible : le colza modifié génétiquement, qui leur a été vendu massivement depuis 1996, pour les aider à se débarasser... des mauvaises herbes. Monsanto en est réduit à proposer aux fermiers en colère d'envoyer du personnel arracher son colza manuellement (cf le reportage de la chaîne canadienne CBC, "transgenic canola causing big trouble", 22/06/01).

Non, décidément, rallions-nous à la recommandation du Pr. Van Montagu : l'urgence dans l'action.

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