Sur les préparatifs en vue du Sommet du G8 à Gênes.

Publication : LML QUOTIDIEN
DATE : 19 juillet 2001

Sommet de Gênes: Non au diktat impérialiste! Un autre monde est possible!

Aujourd'hui 19 juillet, une marche internationale à la défense des droits des immigrants à Gênes, en Italie, marquera le début des manifestations contre le Sommet du G7/G8 qui a lieu dans cette ville du 20 au 22 juillet. En dépit du climat sans précédent de répression policière et de criminalisation de la dissidence, des milliers de personnes convergent sur Gênes depuis la semaine dernière pour s'opposer au Sommet, au diktat impérialiste des grandes puissances et à la mondialisation néolibérale. Durant la fin de semaine on attend plus de 100 000 personnes pour la grande manifestation du 21 juillet.

Un Forum public sous le thème «Un autre monde est possible» a débuté le 16 juillet avec la participation de milliers de délégués représentant des organisations venues de tous les coins du monde. L'hôte du forum est le Forum social de Gênes (GSF), un regroupement de plus de 600 organisations à travers le monde. Le GSF est également le coordonnateur de différentes marches, manifestations et autres actions de protestation tout au long de la semaine.

Les sessions du Forum tenues jusqu'à présent ont porté sur «La lutte contre la pauvreté et l'inégalité», «Ce monde n'est pas à vendre», «La mondialisation et le travail», «Les mécanismes de la démocratie mondiale» et «La libéralisation des marchés et le prochain round de l'OMC». Le Forum se poursuit jusqu'au 22 juillet.

Hier, le centre de Gênes, la «zone rouge» où aura lieu le Sommet du G7/G8, a été fermé à la circulation. Seuls les résidents et les personnes détenant des autorisations spéciales peuvent y accéder. Des clôtures de fer de quatre mètres de haut bloquent les entrées de 240 rues et ruelles de la zone interdite.

Les forces policières exploitent à fond quelques incidents de lettres piégées pour accroître la répression contre tous celles et ceux qui se rendent à Gênes. Elles n'ont pas pu lier ces attentats à des groupes spécifiques, ce qui n'empêche pas le ministre de l'Intérieur Claudio Scajola de dire, le 16 juillet, que les lettres piégées «peuvent être attribuées à une minorité marginale des protestations». Durant la nuit du 17 juillet, les forces policières ont mené ce que différentes sources appellent une «opération de sécurité» dans toute l'Italie. Les cibles ont été les centres de convergence et les résidences où logent des activistes. Il y a eu des descentes à Gênes, Milan, Florence, Naples, Turin, Bologne et Rome. Selon les informations, la police aurait saisi des documents, des équipements protecteurs et, dans un logement en particulier, «trois masses, des pavés et une clé anglaise». On rapporte qu'il y a eu des fouilles au stade municipal qui a été ouvert pour héberger les activistes.

Entre-temps, différentes sources rapportent que la police effectue plus de 1 200 arrestations par jour pour «vérification d'identité», sans compter les arrestations aux points d'accès de la Zone rouge. Les sources officielles disent que plus de 700 personnes se sont vu nier l'entrée en Italie parce que considérées comme «agitateurs».

Le climat d'hystérie généré en préparation pour le sommet se voit dans le tout dernier ajout du gouvernement italien à son arsenal de «sécurité». Celui-ci a annoncé que des rampes de lancement de missiles surface-air ont été installées bien en évidence près des pistes d'atterrissage de l'aéroport Cristopher Colombus à Gênes.