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Un crime étatique raciste en Slovaquie : encore un Tsigane assassinévieuxcmaq, Saturday, July 14, 2001 - 11:00
Solidarita Slovensko (solidarita_slovensko@centrum.sk)
Karol Sendrei, un Tsigane (Rom) de 51 ans, est décédé récemment après avoir été battu et torturé dans un poste de police de la ville slovaque de Revuca. Ses deux fils, sérieusement blessés, ont du être hospitalisés. Ce geste s’inscrit dans la continuité de la violence brutale et du racisme institutionnel exercés contre les Roms en Slovaquie. Traduction et adaptation Karol Sendrei, un Tsigane (Rom) de 51 ans, est décédé récemment après avoir été battu et torturé dans un poste de police de la ville slovaque de Revuca. Ses deux fils, sérieusement blessés, ont du être hospitalisés. Les trois hommes ont été emmenés au poste suite à un conflit avec le maire du village de Magnezitovce, qui a téléphoné à la police. Ce geste s’inscrit dans la continuité de la violence brutale et du racisme institutionnel exercés contre les Roms en Slovaquie. Les Roms constituent le groupe de la société slovaque chez qui le taux de chômage et l’oppression sociale sont les plus marqués. Largement discriminés selon des assises raciales — antagonisme par ailleurs fortement nourri par les médias de masse slovaques —, les Roms sont constamment exposés aux agressions physiques et armées des groupes néonazis, qui ont assassiné plusieurs membres de cette minorité nationale au cours des dernières années*. S’ils ont par le passé tenté d’immigrer en masse notamment vers les pays d’Europe occidentale et le Canada**, leurs chances de se faire accorder l’asile politique demeurent très minces partout. L’assassinat de Karol Sendrei risque de provoquer un vaste mouvement d’émigration des Roms. Cette vague, plus large que par le passé, pourrait compromettre les ambitions des dirigeants de la classe politique de voir leur pays entrer dans l’Union européenne. Une des conditions fondamentales d’admission de la Slovaquie posée par l’UE concerne justement le droit des Roms. Victimes d’un cercle infernal sans fin, les Roms risquent une fois de plus de voir s’envenimer la persécution raciale dont ils sont victimes dans toutes les sphères de la société. Karol Sendrei est la dernière victime en liste d’un racisme étatique installé en Slovaquie. Mario Bango, un Roms qui a tué un néonazi en défendant son frère, a été écroué récemment. Suite à une campagne raciste menée contre Bango par l’État et les médias, qui défendaient notamment le défunt fasciste comme étant « un étudiant convenable », un Rom a été assassiné et deux autres blessés par des skinheads à Bratislava en guise de représailles. *[NDLT] Ces groupes fascistes, qui prolifèrent en Europe centrale depuis quelques années, et dont les membres sont parfois des adolescents aussi jeunes qu’une quinzaine d’années, ont l’appui explicite de certains partis politiques institutionnels, qui minimisent ou même politisent les attaques violentes des skinheads sur des innocents. C’est le cas notamment du Parti Républicain tchèque dont le Président, Miroslav Sladek, déclarait en pleine Chambre en 1997 : « Pratiquement le pire crime commis par les Roms est celui d’être nés ». Considérant les skinheads comme « les gardiens de l’ordre et de la loi », Josef Krejsa, un député républicain, écrivait en 1996 : « Concernant les Roms, la police devrait confier aux skinheads la tâche de maintenir l’ordre ». Toujours au sujet de la question rom, Krejsa avait affirmé en 1990 que « la situation serait largement résolue si les skinheads, qui savent bien composer avec les éléments criminels de la société, étaient constitués en une force disciplinaire »… (The New Presence [version anglaise du magazine tchèque Nova Pritomnost], June 1997, p. 3-4). **[NDLT] Plusieurs milliers de Roms ont fui la République tchèque vers le Canada en 1997, suite à un reportage d’un chaîne de télévision locale vantant les conditions de vie favorables pour les Roms à Toronto. Le maire d’un village tchèque alla même jusqu’à payer le transport et le billet d’avion à plusieurs familles roms. L’arrivée au pays d’un flux massif d’immigrants dans un court laps de temps a obligé les autorités d’Immigration Canada à imposer un visa à tous les citoyens tchèques. Une réaction exacerbée des Tchèques envers les Roms a suivi cette décision canadienne, la faute de l’imposition d’un visa aux ressortissants tchèques étant inévitablement imputée aux Roms… Or l’une des hypothèses évoquées par certains médias pragois à l’époque était que le reportage de la chaîne de télévision en question n’était en réalité qu’une publicité bidon et une campagne visant à faire quitter le pays à un maximum de Roms… ****** Agence de Presse A-Infos ****** Pour s’abonner -> écrire à LIS...@AINFOS.CA
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