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Appel à la solidarité avec les prisonniers anarchistes de Turquievieuxcmaq, Thursday, July 12, 2001 - 11:00
Agence de presse A-Infos (arzil@free.fr)
Maximum 150 mots qui serviront pour présenter votre texte ainsi que pour le mode de recherche. La situation en Turquie est tendue. Le 11 avril se déroulait une manifestation de 70 000 personnes (artisans, commerçants...) protestant contre la crise économique et réclamant la démission du gouvernement (gauche nationaliste et extrême-droite), il y eu des affrontements violents (une centaine de blessés) et l’attaque de bâtiments officiels et des locaux des partis au pouvoir. En réponse à la pression de la rue, le gouvernement a interdit toute manifestation pendant un mois, dont celle prévue de la fonction publique. Face à toute sorte de contestation, les pouvoirs politiques jouent la fermeté, parallèlement, il refuse le dialogue proposé par des associations pour sortir du conflit autour de la réforme des prisons. Une grève de la faim meurtrière Le mardi 19 décembre dernier, les autorités turques lançaient l’opération « Retour à la vie » contre une vingtaine de prisons pour stopper une « grève de la mort » de 280 détenu(e)s politiques (membres pour la plupart du DHKP-C et du TKP-ML, deux organisations marxistes-léninistes). Ce mouvement de protestation voulait dénoncer la réforme des prisons, dont la création des cellules de type F, cellule pour une à trois personnes. Les prisonniers craignaient une plus grande exposition à la torture, qu’il n’est plus besoin de démontrer dans ce pays, et réclamaient différentes mesures (cf Monde libertaire 1226). L’isolement carcéral, aussi pratiqué en France, est une pratique de torture mentale pour les prisonniers. Il a pour but de casser psychologiquement le détenu et donc de lui faire renier ses idées. Si le projet turc a reçu l’aval du Conseil de l’Europe (dans le cadre d’une «démocratisation» du pays pour rentrer dans l’Union Européenne), c’est par la mise en avant de meilleures conditions de détention ; mais jamais n’est posée la question des prisonniers politiques (autour de 9 000), inhérent au problème kurde entre autres. Cette opération a officiellement fait 32 morts (dont deux gendarmes). Mais la grève de la faim s’est poursuivie et amplifiée, puisque l’on compte près de 400 grévistes, accompagnée d’une grève de la faim tournante menée par 1600 autres. Au 24 avril, on dénombrait 17 décès, parfois après plus de 180 jours de jeûne, dont trois membres de la famille de détenus, en grève de la faim par solidarité. Une centaine a été hospitalisée de force. En 1996, la dernière grève de la faim avait fait officiellement 12 morts, et de nombreux handicapés (séquelles telle perte de la vue, de l’ouïe ou de la raison). Toutes ses victimes sont avant tout des victimes de l’Etat et de son arsenal législatif interdisant toute contestation du dogme kémaliste (fondation de la République turque) et niant plus d’un quart de sa population (Kurdes et autres minorités). Mais la répression n’a pas mis fin à un mouvement où certains groupuscules politiques jouent aussi leur survie. Les prisonniers anarchistes s’organisent En effet, les détenus vivent dans des blocs, jusqu’à 100, les organisations révolutionnaires y continuent leurs activités et y font régner leur loi, tout comme les mafias dans d’autres blocs. En 5 ans, on dénombre 86 prisonniers tués par leurs codétenus, parmi eux 2 anarchistes. En effet, les prisons turques ont aussi leurs prisonniers anarchistes, kurdes ou turcs, autour d’une vingtaine. L’un d’entre-eux qui est sorti depuis, a témoigné de l’isolement dont sont victimes nos compagnes et compagnons. Il ne sont pas soutenus, car considérés comme des traîtres à la révolution, par les comités de prisonniers existants, pilotés par les organisations marxistes-léninistes (2). Pour palier à ce manque, l’ATDA (comité de soutien aux prisonniers anarchistes) fut créé au début de l’année. Il a - de soutenir les camarades anarchistes financièrement, socialement et de manière collective; L’auteur du texte en appelle à la solidarité, il précise : « Si ces objectifs se réalisent, nous pourrions transformer l’ATDA en structure. Ces objectifs sont réduits, et pas révolutionnaires, mais il faut y consacrer du temps, y être sensible et lutter. » Aujourd’hui, aucun prisonnier anarchiste n’est à priori parmi les grévistes de la faim, mais certains d’entre-eux ont participé aux émeutes de décembre dernier. D’autres ont été soumis à la torture, et l’un d’entre-eux, M., aujourd’hui sorti de prison et malade suite aux mauvais traitements, poursuit la lutte en tant que déserteur. Il est ainsi, et malheureusement, exclu du système de santé. Ce message, reprenant des documents transmis par l’ATDA, est relayé dans un maximum de journaux libertaires pour que la solidarité envers cette association, et ses membres, soit plus efficace. Vous pouvez envoyer votre soutien à Groupe Libertaire de Tours BP 421 37204 Tours cedex 3, à l’ordre de Manta (précisez ATDA au dos du chèque). No ! (1) Témoignage dans le Monde libertaire n°1226. ****** Agence de Presse A-Infos ****** Pour s'abonner -> écrire à LIS...@AINFOS.CA
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