MONTRÉAL - Le RAP a tenu son deuxième congrès depuis sa fondation en tant que parti politique en novembre dernier, après trois années de réflexion et d’action politique en tant que mouvement.

Communiqué pour publication immédiate, le 10 juin 2001

MONTRÉAL - Le RAP a tenu son deuxième congrès depuis sa fondation en tant que parti politique en novembre dernier, après trois années de réflexion et d’action politique en tant que mouvement. Environ cent quarante personnes déléguées, dont Michel Chartrand, ont débattu d’un sujet spécial, soit le revenu de citoyenneté. Un comité d’étude a préparé un document de travail afin de permettre aux membres du parti d’approfondir leur réflexion et d’alimenter les débats sur la question. Le Comité national de coordination a déposé une résolution en appui au principe du revenu de citoyenneté qui a été adopté en très forte majorité par le congrès samedi en après-midi. Le RAP est le premier parti politique à défendre une mesure aussi complète de lutte à l’exclusion et à la pauvreté : une allocation universelle inconditionnelle au-dessus du seuil de pauvreté selon le Conseil du bien-être social du Canada.

Les argents nécessaires au financement de ce programme proviendraient principalement d’une réforme fiscale qui augmenterait la participation fiscale des entreprises et éliminerait les paradis fiscaux, de même que par diverses mesures de redistribution de la richesse.

Le congrès a également élu la nouvelle porte-parole du RAP. Il s’agit de Mme Suzanne Lachance, une militante de la région de la Montérégie, ex-membre de feue l’aile sociale-démocrate du PQ et qui se qualifie elle-même comme une "souverainiste pure et dure". Elle a fait porter principalement sa campagne sur l’importance pour le RAP de s’impliquer activement dans l’Union des forces progressistes.

L’on se rappelle que l’UFP est née suite au Colloque sur l’unité de la gauche politique et des forces progressistes, organisé par le RAP il y a un an. Cette première expérience unitaire des principales forces de gauche a permis au candidat Paul Cliche d’obtenir 24% des voix lors de la récente élection complémentaire de Mercier.

Son concurrent, Sylvain Dupuis est actuellement secrétaire général du RAP. Il est l’un des initiateurs de l’aile jeunesse du parti. Il a fait campagne sur les mêmes sujets tout en mettant l’accent sur la formation des membres, la présence du RAP sur le terrain des luttes et la visibilité de l’organisation, principalement auprès des jeunes désabusés de la politique. Les deux candidats ont tenu à rassurer les délégués et les déléguées sur le fait que la participation du RAP à l’UFP ne remettait pas en cause l’autonomie du RAP. M. Dupuis s’est rallié derrière Mme Lachance, qui est maintenant la seule femme chef d’un parti politique québécois. Outre le poste de porte-parole, le RAP doit respecter de façon statutaire la parité hommes-femmes pour l’élection des dix autres membres de son Comité national de coordination.

Dans le discours qui a suivi son élection, Mme Lachance s’est moquée du récent pseudo-virage à gauche des partis traditionnels. Elle s’est surtout attaquée au gouvernement péquiste et à son Premier ministre Landry qui a été le maître d’œuvre du déficit zéro réalisé en un an de moins que l’échéancier prévu sur le dos des plus démunis de la société.

Elle ajouta que le projet d’union confédérale du Premier ministre dilue le projet d’indépendance du Québec, projet que le RAP défendra énergiquement comme un moyen pour réaliser un projet de société plus juste. Mme Lachance a également mis le gouvernement au défi du réformer le mode de scrutin de façon à ce que toutes les tendances politiques soient représentées à l’Assemblée nationale en proportion de leur appui populaire. Elle a même ajouté que le gouvernement pourrait le regretter longtemps s’il refuse de réformer le mode de scrutin avant la fin du présent mandat. De plus, la nouvelle porte-parole du RAP s’est clairement engagée à ce que le RAP soit porteur des revendications féministes lors des prochaines élections québécoises.

Enfin, le congrès a complété l’adoption des statuts et de la plate-forme politique du parti. L’une des résolutions vient en appui aux revendications du mouvement opposé à la mondialisation capitaliste.

Entre autres, le RAP appuie la déclaration de clôture du Sommet des peuples des Amériques tenu à Québec en avril 2001 qui exigeait le retrait du projet d’accord sur la Zone de libre-échange des Amériques (ZLEA).

Le RAP peut maintenant compter sur des règles de fonctionnement plus claires et plus complètes et sur une plate-forme politique à présenter devant la population. Le congrès a également fait le point sur l’état des pourparlers concernant l’Union des forces progressistes, dont le RAP est l’une des composantes majeures. Le projet de protocole de l’Union des forces progressistes soumis par le comité de liaison des partis et mouvements partenaires a été adopté par le congrès tout en s’assurant que le projet de plate-forme politique de l’Union reviendra en conseil des régions spécial pour adoption. La possibilité d’une élection générale à l’automne prochain étant écartée, la gauche aura plus de temps pour s’organiser et selon Suzanne Lachance, elle sera prête le moment venu. Les porte-parole d’autres formations politiques (PDS, PCQ, Parti vert, NPD), ainsi que Gilbert Talbot, candidat du RAP dans Jonquière, ont été invités à prendre la parole à l’ouverture du congrès samedi le 9 juin au Centre St-Pierre. Chacun a insisté à sa façon sur l’expérience historique de Mercier et sur la nécessité d’unir le vote progressiste aux élections générales ou partielles. En soirée samedi, un spectacle a été organisé par l’Aile jeunesse du RAP au Cabaret Juste pour rire.