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Taxe Tobin - Des informations du monde.

vieuxcmaq, Saturday, May 26, 2001 - 11:00

Association pour une taxation des transactions financières pour l'aide aux citoy (journal@attac.org)

1- Taxe Tobin - Des informations de partout.
Le monde évolue et les déclarations s'enchaînent. A ceux qui avancent
que la taxe Tobin n'est pas faisable car il faudrait un accord
international impossible à obtenir, nous répondons par les dizaines et
dizaines de millions de personnes membres de différents syndicats dans
le monde, par les économistes de plus de 40 pays, par le Royaume Uni,
la Turquie, avant cela l'Argentine, etc. etc. Pour qui roulent donc
les gouvernements ? et au nom de qui exactement parlent-ils ? En
France la campagne « Europe : Tobin tout de suite » bat son plein.
Pour y participer, contactez un groupe local près de chez vous ou
agissez là où vous êtes.

1- CISL

La Confédération internationale des Syndicats Libres (CISL), LES
Secrétariats professionnels internationaux (SPI) et la Commission
Syndicale Consultative auprès de l'OCDE (CSC) se déclarent en faveur
de la Taxe Tobin et recommandent sa mise en place. Dans un document
Combattre les inégalités croissantes à l'échelon planétaire et les
nouvelles menaces d'instabilité des marchés financiers » représentant
la déclaration de la CISL, de la CSC et des SPI aux Réunions du
printemps 2001 du FMI et de la Banque mondiale (Washington, les 29 et
30 avril 2001), on peut lire :

Point 22
Compte tenu du ralentissement prévu de l'économie et de la perspective
d'une instabilité financière accrue, la CISL, la CSC et les SPI
exhortent le FMI et la Banque mondiale à prendre des mesures rapides
pour instaurer un système financier international qui serait à nouveau
réglementé. Parmi les mesures nécessaires figurent :
§ Meilleure coordination des politiques fiscales et monétaires entre
les blocs monétaires du dollar, de l'euro et du yen, afin de dégager
des parités plus stables;
§ Reconnaissance des droits des gouvernements à contrôler les flux
entrant et sortant de capitaux étrangers, dans l'intérêt de la
stabilité macro-économique et sociale du pays;
§ Accord sur le droit des pays en développement et en transition à
suspendre provisoire le remboursement de leur dette lorsque les
circonstances l'exigent;
§ Un rôle obligatoire pour le secteur privé dans ces programmes de
suspension et de rééchelonnement complet de la dette;
§ Normes internationales contraignantes pour la réglementation
prudentielle des marchés financiers couvrant les normes en matière de
réserves en capitaux, des restrictions à propos des risques de conversion, ainsi qu'un contrôle et une certification des échanges de
produits dérivés et d'autres formes d'investissements à fort taux d'endettement;
§ Faire en sorte que les systèmes bancaires soient transparents et soumis à des critères de divulgation efficaces;
§ Elaborer un système efficace de mise en garde précoce fondé sur de meilleures informations en ce qui concerne les flux monétaires, les dettes privées et les réserves, et
§ Mettre en place une taxe sur les transactions monétaires visant à réduire les flux monétaires spéculatifs et à dégager des ressources pour la lutte contre la pauvreté.

2- CES

La Confédération européenne des syndicats (CES) et les deux grandes centrales syndicales Belges demandent au gouvernement Belge d'examiner la taxe Tobin pendant sa présidence de l'union européenne du second semestre 2001.

Dans un document remis officiellement au gouvernement le 20 avril 2001, la CES, la FGTB (d'obédience socialiste) et la CSC (chrétienne) demandent : "le lancement d'une étude sérieuse sur la faisabilité de l'instauration de la taxe Tobin" pendant la Présidence Belge.

Les Confédérations syndicales reprennent ainsi une demande des deux assemblées belges, la Chambre des Représentants et le Sénat qui, à la fin de l'année 2000, avaient chacune adopté une résolution relative à
la mise en place d'un prélèvement minimal sur les transactions spéculatives en devises et demandé au Gouvernement de saisir l'occasion de la Présidence Belge de l'Union européenne « pour prendre des initiatives pour permettre un meilleur contrôle sur les mouvements
financiers internationaux ».

(La lettre des PARLEMENTAIRES pour la taxe TOBIN Appel de Washington
n°3)

B- ROYAUME UNI

Harry Barnes, Député travailliste à la Chambre des Communes a déposé, le 25 avril 2001, une motion sur la taxe Tobin signée par 131 députés de tout l'échiquier politique britannique et regroupant plusieurs anciens ministres.

Texte de la motion :

« La Chambre des Communes souligne que la spéculation internationale sur les devises est estimée à environ 1500 milliards de $ par jour et que l'immense majorité de ces transactions sur le marché des devises sont sans lien avec des échanges de marchandises et de services;

De plus, souligne que ces gigantesques flux financiers ébranlent considérablement les pouvoirs des gouvernements nationaux et des ensembles régionaux;

Crois qu'un faible prélèvement sur cette spéculation, connu sous l' appellation de taxe Tobin, du nom du Prix Nobel à l'origine de cette idée, pourrait à la fois aider à freiner la spéculation financière et permettre de dégager des ressources importantes, environ 250 milliards
de dollars chaque année, pour financer, par exemple, des politiques de développement ou de protection de l'environnement;

Reconnaît qu'un tel prélèvement devrait être universel ou, le cas échéant, le plus étendu possible et comporter des garanties afin de minimiser et d'éliminer l'évasion fiscale;

Note que la taxe Tobin a le soutien du Parlement Canadien, du Parlement Belge, du Gouvernement Finnois et d'ONG telle que War on Want;

Et presse le Gouvernement de discuter de ce concept avec ses partenaires dans des organisations internationales telles que l' Organisation Mondiale du Commerce, le FMI, le G8 et l'Union Européenne avec l'objectif d'établir un impôt sur la spéculation financière qui soit coordonné internationalement. »

(Les six premiers signataires sont : Harry Barnes, Fraser
Kemp -Travailliste, Peter Bottomley - Conservateur, Nigel Jones - Libéral Démocrate, Bob Russel - Libéral Democrate et Tony Worthington - Travailliste)

A la suite du dépot de la motion, Clare Short, Ministre chargé du Développement dans le gouvernement travailliste a exprimé son soutien à la démarche des députés déclarant devant la Commission du
développement international: « Concernant la taxe Tobin, l'
instauration d'une faible taxation sur les transactions spéculatives internationales dont le produit serait affecté à un Fonds pour le développement est une idée très attrayante ».

La réaction du Parti Conservateur ne s'est pas fait attendre. Gary Streeter, chargé du Développement dans le « shadow cabinet » conservateur, a violemment dénonçé dans la presse la position de la ministre qui risquerait selon lui de mettre en danger le rôle de Londres comme centre financier mondial et menaçerait des milliers d' emplois britanniques. S'appuyant sur les prises de positions hostiles à la taxe Tobin d'autres membres du gouvernement, il a repris l'argument selon lequel l'instauration de la taxe engendrerait une évasion fiscale massive.

Les députés européens Glyn Ford et Harlem Désir, ont envoyé à « The Independent » au nom de l'intergroupe du Parlement, une réponse à Gary Streeter en soutien à la prise de position de Clare Short. Le débat continu.

(La lettre des PARLEMENTAIRES pour la taxe TOBIN Appel de Washington
n°3)

C - TURQUIE

M. Kemal Dervis, récemment nommé Ministre de l'Economie en Turquie et ancien Vice-Président de la Banque Mondiale, chargé du programme de
lutte contre la pauvreté, explique dans une interview au quotidien Libération (France) les conséquences économiques et sociales pour son pays de la dérégulation financière internationale. Au moment où la Turquie traverse une grave crise financière et monétaire, le Ministre
appelle la communauté internationale à lutter contre la spéculation

Extraits de l'interview publié dans Libération le 23 avril 2001 :

« La Turquie supporte le prix de la dérégulation financière
internationale?

Oui. La Turquie, comme beaucoup d'autres pays émergents, paie économiquement et socialement cette dérégulation débridée. Je souhaite que la communauté internationale prenne conscience de l'urgence à
instaurer des règles de transparence, des normes de prudence plus sévères, tant pour les banques que pour les capitaux spéculatifs.
Autant d'initiatives qui faciliteront la maîtrise de ce genre de
crise. C'est toujours la même histoire qui se répète. Dès qu'ils craignent de voir chuter leur rendement, les capitaux spéculatifs s'enfuient. Cela ne fait qu'aggraver la crise. Elle amplifie le mal, pousse encore plus loin la dévaluation. Le fardeau de la crise est essentiellement supporté par les populations qui, elles, ne sont pas mobiles.

Aucun secteur n'est épargné, mais ce sont surtout les couches les plus vulnérables qui subissent les effets de cette crise financière. Le fardeau n'est jamais partagé équitablement entre les populations et les détenteurs de capitaux. Il y a quelque chose de profondément
injuste: on peut demander aux salariés de baisser leurs salaires, et pas aux détenteurs de capitaux de réduire leur taux de rémunération. Mais chacun sait que c'est un problème qui n'a de solution qu'au niveau mondial. »

En l'état on peut malheureusement douter que M. Dervis soit entendu par les institutions financières internationales qui font, jusqu'à présent, de la totale liberté de circulation des capitaux, y compris les plus spéculatifs, un élément intangible de leur doctrine et de leurs recommandations aux pays émergents. Au cours des derniers jours, les pressions s'exerçaient même dans le sens d'une restriction de l'aide annoncée par le FMI pour permettre à la Turquie de sortir de la crise. L'administration américaine a ainsi adressée une mise en garde au Fond contre une aide trop importante et des menaces à peine voilées de désengagement, tandis que le Vice-Président de la Banque centrale allemande, Juergen Stark, déclarait que le FMI avait dépassé les limites de son mandat en accordant une aide d'un montant de 8 milliards de $.

Ne serait-il pas temps au sein du FMI, plutôt que de se lamenter sur le coût financier, pour les Etats actionnaires, des dégats provoqués par la spéculation dans les pays émergents et pauvres, de mettre à l'ordre du jour l'étude de cette taxe d'un faible taux qui freinerait la spéculation, réduirait la volatilité des mouvements capitaux, et
rapporteraient des milliards de dollars que l'on pourrait consacrer à l'aide au développement ? Mais il paraît que ça ne plairait pas aux marchés, alors... on continuera, tout en s'en plaignant, à renflouer la Turquie et l'Argentine pour éviter un crash en chaîne du système financier mondial, au dépend des efforts qu'il faudrait pourtant aussi pouvoir consacrer d'urgence à la lutte contre le SIDA, l'accès aux
médicaments, à l'eau potable et au minimum vital, dans tant d'autres pays plus pauvres, tellement pauvres que leur effondrement ne peut même pas provoquer de crise internationale.

(La lettre des PARLEMENTAIRES pour la taxe TOBIN Appel de Washington
n°3)

D'ONU

La pétition des économistes en faveur de la taxe Tobin, signée par plus de 350 d'entre eux dans 45 pays différents a été remises la semaine dernière par CEPR (Center for Economic and Policy Research) au représentant américain de la Commission sur le financement du
développement.
http://attac.org/fra/asso/doc/doc18.htm

L'opération « 7 jours pour sauver la taxe Tobin » que nous avions lancée voici quelques semaines par l'intermédiaire du Courriel semble
avoir porté fruit. En effet lors de la réunion préparatoire la question a été soulevée. Bien entendu aucune réelle avancée notable n'a été faite, mais au moins n'a-t-elle pas été tout simplement ignorée comme ils avaient l'intention. Ainsi le représentant du G77 a-t-il pu demander que soit réalisée une note d'information à ce propos qui sera remise aux différentes délégations.

Extrait du Grain de sable no. 239

Site de l'Association pour une taxation des transactions financières pour l'aide aux citoyens
www.attac.org


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