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Violence excessive de la police au Sommet

vieuxcmaq, Sunday, May 13, 2001 - 11:00

Pierre-Olivier Savoie (po_savoie@hotmail.com)

Le Sommet des peuples est en colère

25 avril 2001- Les organisateurs du Sommet des Peuples ont fait une sortie en règle contre " les mesures de violence excessives " utilisées par les différents corps policiers durant le Sommet des Amériques. En même temps, ils demandent une enquête publique sur les événements de Québec 2001.
Dans un communiqué émis le 8 mai, le Réseau québécois sur l'intégration continentale (RQIC) et Common Frontiers ont comme prémisse que les manifestants, pour la plupart pacifiques, peuvent légitimement être en colère contre l'érection du " mur de la honte " ou encore contre les négociations de la Zone de libre-échange des Amériques (ZLEA) tenues à huis clos derrière ce mur.
Les organisateurs du Sommet des Peuples se disent aussi " préoccupés par l'escalade des tactiques de répression et la violence injustifiée à Québec ".

Par Pierre-Olivier Savoie et Sébastien Gilbert-Corlay

Les organisateurs du Sommet des Peuples ont fait une sortie en règle contre " les mesures de violence excessives " utilisées par les différents corps policiers durant le Sommet des Amériques. En même temps, ils demandent une enquête publique sur les événements de Québec 2001.
Dans un communiqué émis le 8 mai, le Réseau québécois sur l'intégration continentale (RQIC) et Common Frontiers ont comme prémisse que les manifestants, pour la plupart pacifiques, peuvent légitimement être en colère contre l'érection du " mur de la honte " ou encore contre les négociations de la Zone de libre-échange des Amériques (ZLEA) tenues à huis clos derrière ce mur.
Les organisateurs du Sommet des Peuples se disent aussi " préoccupés par l'escalade des tactiques de répression et la violence injustifiée à Québec ".
Durant la fin de semaine du Sommet des Amériques, les 6700 policiers de la Sûreté du Québec, de la GRC et de la Sûreté municipale de Québec ont tiré 903 balles de plastique sur les manifestants et plus de 5000 bombonnes de gaz lacrymogène.
Pour Daniel Lachance, vice-président de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), qui est membre du RQIC, l'aspect de provocation de la part de l'État est important dans le contexte où on exclut la population d'un processus décisionnel comme celui visant à créer la ZLEA.
" La première chose qu'il faut dire c'est que l'appareillage répressif qui s'est mis en place ne pouvait mener qu'à un affrontement. Quand on érige une telle barrière, c'est une provocation. C'est une négation du droit à la libre manifestation et à l'expression d'un point de vue différent de celui des chefs d'États... "
Alors qu'il condamne l'usage de violence des forces policières, M. Lachance perçoit une différente mesure dans l'expression de colère citoyenne, qui elle sert à changer le statu quo. Même si la violence nuit à la cause, elle semble compréhensible. « Quand on met 60 000 personnes dans la rue et puis qu'on vise à augmenter ce chiffre-là, quand on a eu un processus d'éducation populaire comme on n'a jamais eu au Québec grâce à la venue des Chef d'États, quand l'opinion publique prend de plus en plus conscience des enjeux de la ZLÉA, c'est comme ça qu'on change les choses. Et la violence dans ce genre d'événement peut détruire ce travail
d'information et de sensibilisation. Moi je peux comprendre qu'il y ait de la violence, je ne porte pas de jugement moral là dessus, je peux comprendre, et encore plus dans les pays du Sud, que la violence que les gens vivent est quotidienne. Y'a des gens qui vous diront que le libre-échange tue. Quand le FMI et la Banque mondiale obligent aux mesures d'ajustement structurel et que les premiers secteurs visés c'est l'éducation, c'est les privatisations, qui jettent sur le pavé des familles entières et que les gens en meurent, alors il y a une violence, et je peux comprendre la révolte, je peux comprendre tout ça, et je comprends qu'elle s'exprime. Mais c'est pas parce qu'on comprend qu'on peut dire que c'est cette stratégie-là qu'il faut employer pour faire avancer les choses. "

Abus à Orsainville

Les griefs des organisateurs du Sommet des Peuples incluent aussi le traitement des manifestants arrêtés et traînés à la prison d'Orsainville. " Les abus documentés incluent des délais injustifiables pour l'accès aux services légaux ou à l'obtention de nourriture, ainsi que des cas où des individus auraient été amenés à s'exhiber nus en public et poussés dans des cellules bondées d'autres détenus", peut-on lire dans le communiqué du Sommet des Peuples.
Quelques jours avant la sortie des membres du RQIC et de ceux de Common Frontiers, cinq observateurs indépendants ont remis un rapport remis au ministère de la Sécurité publique pour rendre compte du travail des forces policières durant le Sommet. Les cinq observateurs ont conclu que " les droits fondamentaux de la personne, soit la liberté de réunion pacifique et le droit à la sécurité de la personne, ont été généralement respectés par les forces policières impliquées … pour ce qui est du travail policier à Québec, par opposition à Orsainville … Font exception à cela l'usage de tirs de balles en plastiques ou de caoutchouc et le doute que nous entretenons par rapport à la quantité de gaz utilisée et la fréquence des tirs pour repousser et disperser des masses de manifestants qui n'apparaissaient pas toujours violents." A la prison d'Orsainville, les observateurs ont noté que " les droits (inscrits dans la charte québécoise des droits) comme celui de prévenir ses proches ou celui d'être traité avec tout le respect dû à la personne humaine … nous semblent en quelques cas avoir été enfreints ".
Les cinq observateurs nommés par le ministre Serge Ménard sont Marc Brière, juge retraité du Tribunal du travail du Québec, Henri Brun, avocat et professeur de droit, Renée Millette, avocate, Nicole Trudeau, avocate et vice-président de la commission municipale du Québec, et Daniel Turp, avocat et professeur de droit constitutionnel ainsi qu'ancien député à la Chambre des communes.
Marc Brière s'est toutefois fait dissident, recommandant à la fin du rapport, en son nom personnel, qu'une enquête administrative ou publique soit tenue pour dégager les aspects tant positifs que négatifs de ces mesures (de sécurité) et faire les recommendations appropriées pour l'avenir.
Cela fait écho à ce que disait Daniel Lachance de la CSQ. Selon lui, on a besoin d' " une enquête publique avec des commissaires qui sont nommés et qui vont faire le tour de la question. Il faut s'assurer que les forces policières vont utiliser à l'avenir des méthodes correctes, respectueuses des droits et libertés, des droits humains
dans les prochaines manifestations ".

Site du ministère de la sécurité publique où vous pouvez trouver le rapport des cinq observateurs indépendants.
www.msp.gouv.qc.ca


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