Autour du 15 avril dernier, j’affichais sobrement sur la cage l’article 13 de la Déclaration universelle des droits de l’homme lorsqu’un représentant de la force constabulaire surgit de nulle part et me demanda mon permis d’affichage...

Estomaqué qu’il faille posséder un permis pour afficher la Déclaration universelle des droits de l’homme, et sur un enclôt de surcroît, je m’enquis auprès du gendarme si, somme toute, son histoire ne sentait pas un peu le vomi de clown. Sa réponse ne laissait aucune place à la réplique. À sa demande, j’arrachai donc le tract, le lui remis pour expérience herméneutique, avant de poursuivre sans être inquiété l’affichage de plusieurs dizaines de mes bricolages.

Le lendemain, à ma grande surprise, il ne subsistait sur le poulailler que 3 ou 4 des quelques 200 tracs affichés la veille. Parties au vent les petites affiches, que je me dis... Même scénario le lendemain : solide réaffichage tout le tour du pâturage, puis envolée de la majorité des papiers le jour suivant. Un témoin qui prenait des photos rapportera plus tard avoir vu une policière descendre de sa voiture, s’apprêter à arracher le tract et, s’apercevant de la présence du photographe, rembarquer dans sa voiture et repartir. Coïncidence ? Moins compromettantes, les ballounes et les fleurs ne furent pourtant jamais inquiétées.