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La solidarité existe pour vrai

vieuxcmaq, Thursday, April 26, 2001 - 11:00

Nathalie Albertini (laliecoeur@hotmail.com)

Les peuples ont marché.
L’Histoire d’un mouvement planétaire est amorcé depuis déjà quelques temps; les consciences s’aiguisent, les connaissances se détaillent. La solidarité existe, elle est réelle, elle est palpable.

Les peuples ont marché.
La marche des peuples, loin des grandes sensations de violences filmées en gros plans par toutes les caméras du monde sur la ville de Québec, a avancé dans un grand frisson d’Histoire.

Le 21 avril 2001, un printemps de gros soleil. Quelques trames piquantes de gaz lacymogènes dans le vent du mois d’avril. Un pas derrière l’autre, un pied devant l’autre, quelques 70 000 personnes ont marché ensembles. Dans un objectif commun ; signifier aux décideurs leur ambition de faire de ce monde un monde tel qu’il n’est pas décrit dans les clauses des accords qui se trament sans la consultation de ces milliers d’âmes dévouées à un cadre de vie différent.

Ceux qui ont passé la semaine du 16 au 22 avril 2001 dans la ville de Québec savent que cette marche a un sens historique. Dans la lignée de la Marche Mondiale des femmes de l’An 2000 en octobre de l’année passée, du Forum social Mondial de Porto Allegre, qui a rassemblé des organisations des sociétés fait partie de la nouvelle génération de mobilisation. Cette mobilisation citoyenne revêt maintenant le sens de la solidarité dans la grande idée romantique des idéaux communautaires. Construire ensemble des sociétés qui vivent de leur travail mais aussi du soutien mutuel des uns envers les autres.

Mais qui étaient tous ceux-là qui se suivaient pendant trois heures de marche du vieux-port de Québec au Colisé ? Il y avait là les organisations communautaires telles que les groupes de femmes, de défense de la nature et du respect de l’environnement, des artistes engagés, les traditionnels syndicats mais aussi des groupes de défenses des droits des travailleurs et des droits des chômeurs, des organisations de jeunes, des étudiants, des ONGs qui travaillent sur toutes sortes d’axes dans leurs sociétés (au Québec comme ailleurs dans les Amériques) et qui pallient aux carences des responsabilités que les gouvernements ne prennent plus, santé, droits de la personne, les victimes de violence, les réfugiés, mais aussi des associations de paysans qui se battent pour un accès à la terre, les agriculteurs et les défenseurs d’une nourriture naturelle, les bâtisseurs de paix et les idéalistes, les rêveurs et les utopistes. Il y avait des grand-mères, des grand-pères, des hommes et des femmes, il y avait des enfants, des parents, des danseurs, des bouffons, des musiciens d’occasion, troubadours citoyen et êtres humains ben ordinaires…
Il y avait des personnes venues de toutes les Amériques, et des africains, et des asiatiques, et des arabes, et des européens, il y avait tous les genres et tous les styles, tous les visages et tous les langages. Et loin des yeux et des oreilles attentifs des médias traditionnels en mal de sensationalisme, tous les peuples ont marché avec la certitude d’avancer vers une nouvelle idée de nos valeurs, convaincus de la légitimité d’être les uns avec les autres, d’être les uns derrière les autres.

On peut certainement exercer son droit de vote au même tire que son droit de manifester pour exprimer ses opinions. A la différence qu’il faut aller en isolement pour voter, et que ça ne donne malheureusement que trop rarement des gouvernants représentatifs des volontés des peuples. Pour marcher, pour s’exprimer par le nombre, il faut se rassembler, et s’organiser pour avancer vers un même objectif.

A Québec, au printemps 2001, les peuples se sont organisé pour exprimer clairement leur vision du monde. Ils ont fait la démonstration des liens qui les unissaient, mais aussi de la convergence des enjeux sociaux éprouvés par toutes ces populations. Ils ont mit de l’avant leurs alternatives et ont réfléchit toute la semaine sur les mesures à prendre pour construire ce monde à échelle humaine. Ce ne sera pas un cadre néo-libéral qui changera le pantin de marche de ces milliers de citoyens conscients du monde dans lequel ils ne veulent pas vivre.

Parce que tous ces peuples d’Amériques et d’ailleurs ne veulent pas de ces valeurs macro-économiques, ils se dirigent d’un pas assuré vers d’autres modes de vies, ceux de la dignité humaine, de la liberté, de l’équité et du respect des droits de tous et chacun.
L’Histoire d’un mouvement planétaire est amorcé depuis déjà quelques temps; les consciences s’aiguisent, les connaissances se détaillent. La solidarité existe, elle est réelle, elle est palpable. Maintenant, elle sait même s’organiser, n’en déplaise à nos décideurs peu soucieux de nous consulter. La mobilisation n’est donc ni une affaire de médias, encore moins une affaire de pourparlers entre les murs malmenées d’un périmètre d’isolement.
Et loin de ces barrières insignifiantes, les peuples se tenaient debouts dans les rues de Québec ce samedi 21 avril 2001 et avançaient en chantant pour changer le monde. C’est donc une question de foi.



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