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Mise à jour de la situation de la répression en rapport avec le Sommet des Amériques en date du dimanche 22 avril 2001.

*LES ARRESTATIONS TOTALISENT MAINTENANT 450, DIMANCHE LE 22 AVRIL, MIDI*

*UNE NUIT D’ÉCHAUFFOURÉES QUI SE SONT POURSUIVIES JUSQU’EN MAITNÉE*

Québec, 22 avril 2001, 1h pm---Durant la méga manif de 30,000 personnes des syndicats hier (samedi) plusieurs milliers de personnes sont montées en haute-ville pour prendre d’assaut le périmètre de sécurité. Le Black Bloc et des syndicalistes combatifs (particulièrement de l’industrie automobile) ont participés à plusieurs actions spectaculaires (plusieurs brèches dans la clôture).

La répression policière fut intense, l’air est devenu irrespirable en haute-ville et dans au moins deux quartiers populaires du bas de la ville. Les affrontements entre manifestantEs et flics anti-émeute se sont déroulés pendant au moins 14 heures sur différents fronts et les flics ont lancés un total d’environs 1000 grenades lacrymogènes, dans certains cas 30 d’entre elles furent tirées en l’espace d’une minute, d’après une radio qui a couvert en direct tous les événements de la journée d’hier.

Il semble qu’il n’y ai pas trop eu de casse (en dehors de banques et de multinationales) mais des feux ont été allumés dans la rues en de nombreux endroits. La police a plus ou moins repris le contrôle de la rue en haute-ville en fin de soirée tandis que des milliers de personnes convergeaient vers d’immense fêtes de rue en basse-ville.

Actuellement, les autorités parlent d’un total de 450 arrestations depuis le début du Sommet (dont plusieurs arrestations de masse, incluant un groupe d’une trentaine de personnes accusées d’avoir été en possession de cocktails molotov). Au moment d’écrire ces lignes, le comité légal nous confirme que 200 personnes sont actuellement détenues à l’intérieur d’autobus de la police en face de la prison d’Orsainville, certaines personnes y sont à l’intérieur depuis 10 heures de temps.

Les flics sortent les personnes arrêtées une par une et procèdent à une fouille à nu avant de les intégrer à l’intérieur de la prison, où les flics leur font prendre une douche, en raison de la forte concentration de gaz sur leur épiderme et sur leurs vêtements. Pendant plusieurs heures, les fouilles à nu devant la prison se sont faites sans aucuns panneaux séparateurs, hommes et femmes confondus.

Les plus récentes informations diffusées par les médias font état de 34 flics blessés et de 60 blesséEs du côté des manifestantEs (bien qu’il s’agit sûrement d’un chiffre très conservateur). Les flics tirent des balles de caoutchouc en visant la partie supérieur du corps, causant des blessures douloureuses, incluant le cas d’un jeune qui s’est fait briser la mâchoire après s’être fait tirer une balle de plastique. Aussi, une personne est présentement aux soins intensifs en train de subir une trachéotomie après avoir reçu une balle de plastique au niveau de la gorge.

La ligue des droits et libertés vient de terminer une conférence au cours de laquelle elle a dénoncée les tirs horizontaux de grenades lacrymogènes sur des manifestantEs et les décharges électriques de taser sur des protestataires qui faisaient un sit-in au beau milieu de la rue. La Ligue a également dénoncé le fait que les personnes arrêtées sont souvent entassées à 4 ou 5 par cellule.

Au Palais de justice de Québec, les avocats de la défense tentent d’obliger la cour à faire comparaître physiquement (abeas corpus) une quarantaine de personnes arrêtées, puisque jusqu’à présent toutes les comparutions se sont faites sur écran vidéo à partir d’Orsainville. Les gardiens du Palais interdisent au public d’avoir accès à la salle des comparutions, et ce même si le juge de paix Yvon Mercier a statué hier que les audiences n’étaient pas à huis clos.

Seulement 11 personnes arrêtées depuis vendredi ont pu comparaître durant la journée d’hier. Les procureurs de la couronne ont obtenu que les personnes de repousser leur vidéo-comparution jusqu’à mercredi prochain. Et ce, malgré le fait que la poursuite n’a encore divulgué aucune preuve dans ces dossiers. Les accusations vont d’ «entrave au travail des policiers» jusqu’à «possession d’arme» en passant par «participation à une émeute».

La surveillance policière intense des anarchistes locaux se confirme peu à peu. Nous en sommes à voir qui a été arrêté ou pas. Nous serons en mesure d’en dire plus après l’assemblée générale de la CLAC et de la CASA cet après-midi. Pour l’instant, une marche de solidarité se déroulera aujourd’hui, à partir de 2 heures cet après-midi.

Merci de continuer de protester contre la répression.

Solidairement

Nicolas Phébus,
Groupe anarchiste Emile-Henry (NEFAC-Québec)
Secrétariat francophone de la NEFAC

Alexandre Popovic
Collectif opposé à la Brutalité Policière