Vendredi (20 avril) et samedi (21 avril), deux manifestations spectaculaires ont eu lieu dans la Ville de Québec avec, chacune, la même opinion politique centrale: NON à la ZLÉA. Malheureusement, selon mes observations, ces deux impressionnantes actions ont été largement ignorées par les médias tant indépendants que commerciaux. Ainsi, voici un reportage indépendant basé sur mon implication au sein d’OQP 2001 et sur ma participation à ces manifestations.

Reportage indépendant

Deux manifestations contre la ZLÉA à ne pas ignorer !

Samedi 21 Avril

Michaël Lessard, membre de l’Opération Québec Printemps 2001 (OQP 2001)

(Une coalition de 34 organisations de la région de Québec qui a accepté la tâche colossale de s’assurer que tous les manifestants-es soient hébergés, a aidé à organiser la Marche des Peuples et, surtout, qui a fait de la sensibilisation pendant des mois pour expliquer pourquoi elle dit « NON à la ZLÉA ! » )

(Ville de Québec, 22:00 EST / 02:00 GMT) Vendredi (20 avril) et samedi (21 avril), deux manifestations spectaculaires ont eu lieu dans la Ville de Québec avec, chacune, la même opinion politique centrale: NON à la ZLÉA. Malheureusement, selon mes observations, ces deux impressionnantes actions ont été largement ignorées par les médias tant indépendants que commerciaux. Ainsi, voici un reportage indépendant basé sur mon implication au sein d’OQP 2001 et sur ma participation à ces manifestations.

Le 20 avril, vers 13:00 (1 PM), deux contingents ont quitté exactement au même moment l’Université Laval. Un a emprunté le boulevard René-Lévesque avec l’intention de défier le périmètre (zone jaune-rouge); celui-ci a été largement médiatisé aussitôt que les participants-es ont rapidement tiré au sol des parties de ce mur insultant. L’autre contingent quittant par le Chemin Ste-Foy, était une manifestation qui devait être suivie d’une action de désobéissance civile (zone verte-jaune), soit bloquer la Côte d’Abraham qui était une des entrées au supposé périmètre de sécurité. Cette seconde manifestation était organisée par une coalition de Montréal nommée le Groupe opposé à la mondialisation des marchés (GOMM).

Les organisateurs, ainsi que moi-même, estimons que 5000 personnes ont participé à la manifestation du GOMM. Nous avons marché de manière très festive et bruyante jusqu’à la basse-ville puis nous avons monté la Côte d’Abraham pour arrêter devant la clôture du périmètre. À ce moment, nous étions environ 7000, car des syndicalistes ont temporairement quitté le Sommet des Peuples pour se joindre à nous ! Nous avons vivement chanté des slogans anti-ZLÉA et anti-capitalistes. Au pied de cette clôture, nous avons dansé et apprécié notre présence solidaire. Après quelques minutes, des gaz lacrymogènes sont tombés sur la foule et le GOMM a décidé que leur action avait été suffisante. Malgré tout, quelques groupes d’affinité sont restés pour aider aux efforts contre le périmètre.

Le 21 avril, lors d’un samedi très ensoleillé, la Marche des Peuples a attiré une foule énorme qui était au moins deux ou trois fois plus massive que ce qui avait été prédit par tous les organisateurs-trices. Par exemple, OQP 2001 pensait qu’environ 20,000 personnes se présenteraient. Finalement, entre 40,000 et 60,000 ont marché le long trajet déterminé pour recevoir une manifestation qui se voulait justement massive. Des milliers d’étudiants-es ont commencé à marcher à partir de l’Université Laval et, après environ une heure, se sont joints à des milliers d’autres citoyens-nes de toutes sortes au Musée du Québec, où ils ont procédé à rejoindre un nombre incalculable de gens en basse ville. Il y avait des créations artistiques tels des marionnettes géantes et du théâtre de rue qui très souvent critiquaient la domination américaine. Même après plus de trois heures, des gens continuaient à entrer et à remplir la grande surface de l’Expo Cité (!) où les gens arrêtaient pour se reposer et se rafraîchir, où des groupes jouaient de la musique et où des discours étaient donnés. À vrai dire, cette manifestation était tellement énorme, que bien des gens quittaient car ils ne pouvaient pas entendre le spectacle en avant ou par fatigue suite à avoir marché une assez longue distance. Pour le moment, il est presque impossible d’estimer avec plus d’exactitude le nombre de personnes, car des gens arrivaient de partout, provenant de plusieurs directions autres que le chemin prévu.

Je crois important de mentionner que, durant cette marche, des hauts-parleurs ont crié le message: « Nous sommes informés que 60 pour cent du périmètre est tombé ! » Les gens ont applaudi. Ainsi, même si ces gens ont préféré ne pas confronter le mur, il semble évident qu’ils ne l’acceptent pas pour autant. En fait, la « violence » contre ces clôtures séparant les dirigeants des peuples ne semble pas du tout choquer les gens, s’ils ne la supportent pas carrément.

Un rassemblement aussi incroyable de citoyens-nes, venant surtout de l’Amérique du Nord, est très important politiquement. Ils ne peuvent plus prétendre que l’opposition à la ZLÉA et à la mondialisation capitaliste sauvage, est le propre de jeunes marginaux. Ici, dans la Ville de Québec où je réside, la démocratie a parlé du mieux qu’elle le peut dans un tel contexte antidémocratique. La Marche des Peuples était véritablement composée du peuple et a clamé fortement : nous ne voulons pas de votre supposé libre-échange imposé sur toutes les Amériques. Un projet défini uniquement par une vision néolibérale superficielle mise de l’avant par des exécutifs gouvernementaux, élitistes et corporatifs.