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Le Québec et le Canada: des États policiers

vieuxcmaq, Saturday, April 21, 2001 - 11:00

Richard Fecteau (rfecto@hotmail.com)

La CLAC et la CASA ont tenu à faire valoir leur point de vue face au déroulement de la première journée du Sommet des Amériques. Les deux groupes dénoncent avec virulence le déploiement excessif des mesures de répression dans le cadre de la journée d’action du Carnaval contre le capitalisme, tenu au cours de l’après-midi.

Québec, CMAQ, vendredi le 20 avril 2001.

La Convergence des luttes anti-capitalistes (CLAC) et le Comité d’accueil du Sommet des Amériques (CASA) ont tenu à faire valoir leur point de vue face au déroulement de la première journée du Sommet des Amériques. Les deux groupes dénoncent avec virulence le déploiement excessif des mesures de répression dans le cadre de la journée d’action du Carnaval contre le capitalisme, tenu au cours de l’après-midi.

«Nous pouvons maintenant affirmer clairement que l’État québécois est un État policier.» Louise Boivin, de la CLAC, s’indigne de la disproportion entre la réaction policière et l’action citoyenne de la journée. À l’occasion de la première grande manifestation, le «mur de la honte» fut facilement jeté au sol par des manifestants qui s’y étaient massés. Après avoir marché de l’Université Laval jusqu’au périmètre, un groupe d’individu s’en est pris à ce symbole anti-démocratique.

Des actions de confrontation ont suivi entre les forces policières et les milliers de manifestants massés près du mur écroulé. De la part de la police, tirs à bout portant de balles de plastique et de multiples bombonnes de gaz lacrymogènes. Face à eux, des manifestants ont utilisé divers projectiles contre l’escouade anti-émeute. Cette action directe de la part des manifestants serait, selon Hélène Vallières, membre de la CASA, le résultat de la répression policière lors et avant le Sommet.

Certains journalistes ont avancé que les premiers jets de gaz auraient provenu des manifestants. De l’avis de Ian Renaud-Lauzé, même si c’était le cas, cela ne signifierait rien. En effet, il ne faut pas exclure la possibilité de l’action d’un agent provocateur comme ce fut le cas dans de multiples autres manifestations survenues auparavant au Québec, au Canada et ailleurs dans le monde. [1]

Entre autres actions violentes de la part de l’État, mentionnons également l’enlèvement sauvage d’un activiste bien connu des milieux militants, médiatiques et policiers. Selon Hélène Vallières, de la CASA, «la violence de la répression visait clairement à empêcher les manifestants de remplir un droit pourtant reconnu constitutionnellement. La démonstration de tant de violences étatiques n’aura pas l’effet dissuasif espéré. Bien au contraire, cela ne fait que renforcir la détermination des miliers de personnes présentes à Québec.»

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NOTES

[1.] Ce type d’actions illégales s’appelle «disruptive tactics» et a été développé aux États-Unis et à l'étranger par la CIA il y a plus de 30 ans. Ces tactiques sont maintenant répandues au sein des corps de police et services secrets de dizaines de pays du monde. Elles comprennent entre autres l’utilisation d’agents provocateurs dans des manifestations afin d’avoir le prétexte nécessaire pour y mettre un terme et de procéder à des arrestations souvent arbitraires, mais ces agents servent surtout à dissuader de nouveaux militants potentiels de se joindre à des actions publiques de contestation. Et l’infiltration, le contrôle, la criminalisation et la diffamation envers des groupes opposés à l’ordre établi, dans le but inavoué de les affaiblir et de les salir face à l’opinion publique.

[Franc-Sois Dandurand]

Site internet de la Convergence des luttes anti-capitalistes (CLAC) et du Comité d'accueil du Sommet des amériques (CASA)
www.quebec2001.net


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