(L’Inexemplaire) Les inégalités croissantes entre les être humains, la déception face au très faible recul de l’analphabétisation, la détérioration évidente des conditions d’apprentissage et d’enseignement, le gaspillage humain ; les preuves s’accumulent pour accuser de forts problèmes touchant l’éducation.

Forum continental sur l’éducation

(L’Inexemplaire) Les inégalités croissantes entre les être humains, la déception face au très faible recul de l’analphabétisation, la détérioration évidente des conditions d’apprentissage et d’enseignement, le gaspillage humain ; les preuves s’accumulent pour accuser de forts problèmes touchant l’éducation.

La mondialisation et les politiques néolibérales affectant de près ce domaine fondamental au bon fonctionnement de la démocratie et à l’éradication de la pauvreté, le Sommet des Peuples des Amériques a mis sur pieds un forum continental axé exclusivement sur la scolarisation. Le forum, s’étant déroulé les 17 et 18 avril et s’articulant en un projet de déclaration commune et en un plan d’actions, met en relief les faiblesses de l’éducation à travers les Amériques et suggère des améliorations concrètes.

Les enseignants, le personnel professionnel de soutient, les représentants d’organisations communautaires et non-gouvernementales, les syndicalistes et les étudiants qui ont concentré leurs efforts pour la cause proviennent autant d’Amérique du Nord que du Sud s’entendent pour orienter leurs démarches selon les objectifs d’information du public et d’influence des gouvernements et du processus visant la conclusion de la Zone de Libre-échange des Amériques. Notons que, jusqu’à maintenant, le Premier ministre canadien Jean Chrétien refuse toujours d’accéder à la demande formulée par les divers forums du Sommet des Peuples de rencontre publique entre eux et le Sommet des Amériques.

Le comité de résolutions a établi les recommandations intégrant les points de vue des acteurs oeuvrant en éducation. L’élimination de la pauvreté et l’élaboration d’un modèle de développement basé sur une répartition équitable des richesses constituent le premier pas vers une éducation permettant l’épanouissement de l’ensemble des citoyens. Il faut considérer l’instruction comme un droit fondamental pour tous, l’État doit par conséquent prendre en charge le domaine pour garantir une gratuité et une qualité et éviter qu’il tombe entre les mains d’intérêts marchands intimement liés à la privatisation de l’éducation. Ainsi, il est innaceptable de considérer l’éducation comme une simple marchandise en l’incluant dans les accords de libéralisation du commerce. Il est plutôt souhaitable d’aborder l’éducation comme une démarche visant la formation de citoyens libres et critiques et de désapprouver la formation réductionniste et trop étroite visant uniquement un emploi particulier ou l’assouvissement des besoins de l’entreprise. En effet, la formation de qualité se veut d’abord un instrument démocratique de justice sociale, d’émancipation personnelle, de promotion de l’égalité et de dénonciation de la violence.

Les recommandations du comité de résolution au forum continental sur l’éducation additionnent également un ensemble d’affirmations, telle l’importance de l’éducation aux adultes, de la réévaluation des besoins et de l’élaboration continue d’approches pédagogiques et du respect des croyances, des opinions, de la culture et de la langue de tous.

Pour finir, le comité de résolutions rappellent aux chefs d’États des Amériques leurs engagements convenus en 1990 à Jomtien et réaffirmés à Dakar en 2000, de même que ceux pris au deuxième Sommet des Amériques à Santiago. Il exige, en outre, un accroissement de la proportion du PIB des États destinés à l’instruction coordonné à une diminution des budgets militaires. Il exorte l’amélioration des services de la petite enfance et le respect des normes établies par les Nations unies relatives au travail des jeunes enfants. Un plan triennal d’investissements devrait également être établi permettant une meilleure scolarisation, une augmentation de l’accessibilité et de la réussite et une réduction des écarts de richesses. L’éducation doit cesser d’être considérée comme un privilège élitiste mais plutôt comme un droit et un instrument nécessaire à toute démocratie.