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87 activistes se sacrifient pour libérer les textesvieuxcmaq, Tuesday, April 3, 2001 - 11:00
Christian Dubois (duboischristian@hotmail.com)
Ottawa - 2 avril 2001 (CMAQ) 87 personnes ont été arrêtées pour avoir tenté de pénétrer à l'intérieur du Ministère des affaires étrangères à Ottawa dans le but d'obtenir le texte en négociation de l'accord portant sur la Zone de libre-échange des Amériques (ZLÉA). «Ça n'a pas d'allure de cacher un accord comme ça qui va toucher tout le monde dans ce pays. C'est mon droit de citoyenne de savoir ce qu'il y a là-dedans. Dans quel genre de démocratie on vit?» Ottawa - 2 avril 2001 (CMAQ) 87 personnes ont été arrêtées pour avoir tenté de pénétrer à l'intérieur du Ministère des affaires étrangères à Ottawa dans le but d'obtenir le texte en négociation de l'Accord portant sur la Zone de libre-échange des Amériques (ZLÉA). Les manifestants ont été relâchés plus tard en soirée et aucune accusation ne sera portée contre eux. Cette «perquisition citoyenne» était organisée par Table de convergence des actions nonviolentes en collaboration avec une coalition ontarienne. L'équipe de l'organisation SalAMI, organisation "spécialisée" dans ce type d'actions était très présente sur le terrain, au plan de l'organisation logistique notamment. L'action faisait suite à un ultimatum enjoignant le ministre des Affaires étrangères, Pierre Pettigrew, à rendre publics les textes de la ZLÉA. Les responsables du contingent policier ont refusé au CMAQ l'accès aux manifestantEs arrêtéEs avant leur transfert à la prison municipale d'Ottawa. Néanmoins, au nombre des 87 personnes arrêteEs on compte deux journalistes du CMAQ qui ont volontairement pris part à l'action afin d'assurer une couverture complète de l'événement (à suivre cette semaine). Le tout s'est déroulé dans la bonne humeur, malgré l'absence d'écoute des autorités. Les premières arrestations ont donné lieu à des applaudissements de la foule. Environ 300 personnes manifestaient devant le Ministère en support à l'action de désobéissance civile, dont quelques policiers en civils. Les participantEs arrivaient d'endroits aussi éloignés géographiquement et culturellement que Toronto et Jonquière pour exprimer leur conviction commune. Bon nombre d'organisatrices et organisateurs concédaient d'emblée que leur action était symbolique, la possibilité d'obtenir les textes par leur action leur semblant hautement improbable. « Il faudrait être des milliers à ce genre d'action pour contraindre les autorités gouvernementales", a expliqué Philippe Duhamel, un des principaux artisans de SalAMI, qui dit espérer que la "perquisition citoyenne" servira à faire grandir le mouvement nonviolent et à convaincre le public de la légitimité de telles actions. « De toute façon, même si nous n'obtenons pas les textes de la ZLÉA aujourd'hui, nous en savons déjà assez pour savoir que cet accord vise à soumettre tout le pays à la concurrence étrangère, même les services publics comme l'Éducation et la Santé!» s'est insurgé Philippe Duhamel, qui s'est aussi fait arrêter pour la cause de la démocratie. Son évaluation de l'accord est d'ailleurs partagée par Maude Barlow, du Conseil des Canadiennes et Canadiens, qui soutenait, le samedi précédent, avoir reçu confirmation de ces craintes de la bouche d'une personne ayant eu accès au texte de la ZLÉA. D'IMPOSANTES PRÉSENCES La présence policière au Ministère des Affaires extérieures était importante et surtout très visible. Près d'une centaine d'agents de la GRC et de la police municipale, revolvers bien en vue, habillés de gilets pare-balles, montaient la garde derrière la barricade. Postées sur les toits du Ministère et de l'édifice lui faisant face, des équipes de policiers filmaient et photographiaient les personnes présentes. Au moins deux policiers en civil faisaient de même en marge de la foule et deux autres policiers, toujours en civil, mêlés aux manifestantEs ont été formellement identifiés par des journalistes indépendantEs. Plusieurs personnes dans la foule se sont dites choquées par ce degré de surveillance. « On se croirait dans un État policier », s'est indigné un manifestant de Toronto. Presque aussi importante que la présence policière, la présence des médias a même un peu perturbé le bon fonctionnement technique de l'action. À un moment, une ligne d'activistes s'apprêtant à franchir la barrière en groupes de deux, faisait face à une ligne, non pas de policiers, mais bien de photographes et de cameramen, littéralement postés entre le doux marteau des nonviolents et l'enclume policière. En réaction à ce "sacrifice" citoyen, le ministre Pettigrew s'est contenté d'affirmer aux grands médias qu'il considérait le geste des activistes déplacé et disgracieux, tout en rejetant la faute de son refus de divulguer les textes sur les autres pays des Amériques qui ne veulent pas, selon lui, qu'il brise le secret.
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