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Un black block en rougevieuxcmaq, Tuesday, March 6, 2001 - 12:00
Christian Dubois (duboischristian@hotmail.com)
(CMAQ) Un appel en provenance des Etats-Unis a été lancé, il y a quelques jours, par un regroupement anti-autoritaire pour la formation d’un « bloc rouge » en vue du Sommet des Amériques. L’invitation propose l’organisation de groupes qui participeront à des « actions de perturbation » qui auront pour but de «montrer aux élites dirigeantes qu’aucune clôture n’est assez forte pour résister à la force de la population quand éclate la colère de classes». 1er mars 2000 – Québec (CMAQ) Un appel en provenance des Etats-Unis a été lancé, il y a quelques jours, par un regroupement anti-autoritaire pour la formation d’un « bloc rouge » en vue du Sommet des Amériques. L’invitation propose l’organisation de groupes qui participeront à des « actions de perturbation » qui auront pour but de « montrer aux élites dirigeantes qu’aucune clôture n’est assez forte pour résister à la force de la population quand éclate la colère de classes ». Signée par le «Autonomous Organizing Collective of Anti-Authoritarians from de Midwest, Northest, Montreal and Quebec», l’appel ne donne aucun détail quant à la nature précise des actions envisagées. Il énonce, sur le ton provocateur cher à la mouvance anarchiste, le vague et menaçant objectif de «détruire la table du capitalisme». «Nous ne sommes pas intéressés à avoir une place à la table du capitalisme ou à fournir un visage plus humain ou amical à ce que nous savons être intrinsèquement défectueux [le capitalisme], explique le collectif organisateur. Nous avons la vision différente d’une société construite sur l’assistance mutuelle et la solidarité, où les gens ne se font pas voler le fruit de leur travail et où les décisions qui touchent tout le monde sont prises par tout le monde plutôt que par quelques privilégiés.» Tenant compte de la volonté exprimée par des groupes locaux, le Collectif organisateur proposent de limiter l’action du bloc à une « zone » réservée à ce type d’action et à respecter les autres « zones » où se dérouleront des actions moins radicales, tels des marches, des blocages non-violents, du théâtre de rue, des occupations et autres actions colorées prévues dans le cadre d’un carnaval anti-capitaliste. Des informations obtenues par le CMAQ de différentes sources indiquent que d’intenses discussions divisent présentement les groupes et collectifs qui pourraient répondre à cet appel quant aux tactiques que devrait employer un contingent de type black block dans le cadre hyper-sécurisé du Sommet des Amériques. Si une frange du mouvement anti-autoritaire prône carrément l’émeute, l’autre faction favoriserait des actions de confrontation plus « stratégiques » mais radicales qui ne seraient pas une répétition des actions du passé et qui permettraient à leur mouvement de sortir plus fort et non affaibli des événements d’avril. Par ailleurs, la majorité des groupes qui composent le mouvement antimondialisation adhèrent à une philosophie non-violente et ne participeront pas à ce type d’actions. Il reste à voir s’ils les dénonceront ou respecteront « la diversité des tactiques ». LES BLACK BLOCK ? Un militant anarchiste a bien voulu expliquer au CMAQ ce qu’il en était vraiment des black blocks. Il a retracé les origines européennes, du phénomène au début du siècle, jusqu’à ses incarnations plus récentes en terre nord-américaine. Il explique qu’à l’origine les anarchistes américains ont commencé à s’organiser en black block pour se défendre contre les groupes de rue néo-nazis qui les attaquaient lors de leurs activités et pour contrecarrer le harcèlement et la répression violente par les forces policières. Ce n’est que plus récemment que des appels plus larges ont été lancés pour participer à de grandes manifestations, avec des résultats variables. L’expression ne fait pas référence à un groupe précis, explique-t-il, mais bien à une méthode d’organisation et à une philosophie de l’action directe qui ne recule pas devant la confrontation avec les forces de l’ordre. Le tout principalement dans un but d’auto-défense, selon lui. Le terme black block vient du fait que ses participantEs se vêtent traditionnellement de noir et se déplacent en petits groupes mobiles et autonomes. Lors des manifestations récentes, les black blocks se sont parfois spécialisés dans la neutralisation des barrages policiers et des mesures de sécurité en n’hésitant pas à déplacer des barrières et à détourner l’attention des policiers pour assurer la réussite d’actions de blocage non-violentes. Les blacks blocks ont acquis une mauvaise réputation dans l’opinion publique en raison de leur propension lancer des cailloux, parfois des cocktail molotov, et à saccager des succursales de multinationales, symbole pour eux du grand capital. Bon nombre de groupes moins radicaux craignent l’escalade de répression que les actions des black blocks suscitent de la part des forces de l’ordre. Le militant contacté par le CMAQ soutient qu’il ne faut pas voir les black blocks comme des groupes dont les objectifs et tactiques sont toujours les mêmes. Il admet cependant que les actions de ce genre de groupes sont souvent de nature violente, mais que cette violence n’est qu’une réponse bien moins grave et justifiée à celle d’un système qui bafoue allègrement les droits humains à l’échelle de la planète dans sa recherche aveugle du profit. « De toute façon, la violence vient très clairement du côté des flics et du système », laisse-t-il tomber. Il est trop tôt pour savoir si l’appel qui vient d’être lancé sera suivi par les anarchistes du continent et quelle teinte prendra concrètement ce black block en rouge qui fait tant peur au SCRS et à certains groupes plus modérés qui craignent pour l’image publique du mouvement antimondialisation.
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