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La beauté d'hommesvieuxcmaq, Sunday, March 4, 2001 - 12:00
Diane Jalbert (milia@total.com)
Mardi 27 février à 17h00, auditorium de la bibliothèque Gabrielle-Roy de Québec, l'Office national du film présente La fin du travail ou les oubliés du XXIe siècle. Y sont et y vont : l'institution qu'est Jean-Claude Bürger et, l'énigmatique discoureur Michel Chartrand. Moi c'est pour eux que j'y suis car j'ai déjà vu le film, début février, aux ondes de Télé-Québec. Le documentaire comme tel présente le passé boucanneux des usines. Ensuite, femmes et hommes viennent préciser leurs présents qui se vit sur sables mouvants. Les usines du Nord, une fois les subventions gouvernementales à la recherche/développement encaissées, déménagent au Sud. De six piastres l'heure, nous valons trois piastres par jour. Le mot syndicat en perd ses voyelles et ses consommes, l'argent du néo-libéralisme «brunit». En cet instant nous nous situons Texas sur Mexique, caméra en mains et échine courbée ; le nez collé aux vitres polies d'édifices ultra modernes qui échouent à faire miroiter quelque soleil. Égoïste et fidèle le jaune élément éblouit les clôtures de broches d'où les enfants s'agrippent comme pour aller quelque part, comme pour jouer à la guerre … La pauvreté réclame insolence ; la richesse déclame pitié! Encore que la vent souffle le sable, il n'aurait rien à foutre puisque ni feuille ni arbre … Et le maudit silence ; un vrai croque-mort. Des intellectuels européens, entre autres les Pétrella-Ramonet-Forester s'intègrent chronologiquement, d'aristocrates en peuples. Plutôt intéressant pour illustrer le paradoxe actuel quand on y entend : les travailleurs et travailleuses n'éprouvent non pas la misère de dénoncer l'exploitation du travail, mais bien celle de ne plus être exploitables aujourd'hui ou demain ! Une élite minoritaire outillée d'info technologie, d'info biologie, fournit à assumer la production … Cette élite est l'archipel du monde financier ; l'océan c'est les autres nageant et surnageant en nomades insolites. L'économie va bien et nous ça va ti-mal ? Des écritures de révolution française nous signalent s'être déjà rendu compte qu'Égalité a plutôt tendance à se tirailler avec Liberté et, Fraternité aurait bien meilleur goût avec l'une et l'autre. C'était le mot de la fin. La noirceur se retire et le plancher commence à craquer : Michel Chartrand y met toute sa turbulence en plein éclairage. Quatre-vingt ans ne taisent l'homme dont les yeux sont devenus petits à force d'avoir vu ce qui use … Marche par marche, d'Aristote à Saint-François, il aboutit à Gilles Vigneault le poète. De mémoire incarnée, je peux me souvenir qu'il ait dit pour Lui, les bras en forme d'accueil : dans mes quatre murs de glace, je fais la place ; tous les humains sont de ma race … Promoteur vigilant de la cause du Revenu de citoyenneté garanti, Chartrand dans un mouvement polémique, pousse Jean-Claude Bürger vers l'arrière scène. Il identifiera à la manière viril qu'ont les hommes de claquer l'épaule de leur vis-à-vis, qu'il marque dès lors l'espace et en fait conquête … La salle grouille de plus en plus et c'est l'heure de la parole suante. Néanmoins , deux seuls hommes auront le temps et la spontanéité d'intervenir. Un d'eux se présentant comme timide, nous instruira du fait qu'il a monté un document pour une Constitution spécifiquement québécoise ; par ailleurs le premier ministre Bouchard a quitté le Trône sans se quérir de cette lecture. Chartrand n'y prête guère essence … Le deuxième lance que la Lutte à la pauvreté suffit à régler ce que dénonce implicitement Bürger et par conséquent, le Revenu de citoyenneté serait une affaire irréaliste. Chartrand explose littéralement de tous ses pétards … Parlons richesse, impose-t-il ; … le problème est psychologique, non économique ! … Exigeons notre part ; nous voulons du pain su'a table, pas des tartes dans l'ciel ! … Michel Chartrand est alors balayé pour rendre possible la deuxième présentation. Celui-ci, à la manière du théâtre contemporain continuera à performer dans une quasi danse à pas de biais ; il émet en même temps un quasi chant à la manière d'une voix qui rit et se moque. Quant à lui, Bürger, cheveux frisés et clairsemés se tient ailleurs, sur des planches donnant au couloir de sortie de son Public ; il sourit pour de vrai. Combien sommes-nous ? Que vivent fraternité/sororité. |
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