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Un retour critique sur 'Antilibéralisme ou anticapitalisme'

vieuxcmaq, Friday, February 23, 2001 - 12:00

Nicolas Phébus (nicolasphebus@yahoo.com)

Théorie - Sous le titre >, Alain Bihr - un sociologue de culture marxiste mais assez proche des libertaires - nous offre, dans la revue A Contre Courant*, un long article de réflexion sur les mouvements opposés à la mondialisation. A ses yeux, ceux-ci sont de plus en plus nombreux et diversifiés. Cela va des mouvements ponctuels et plus ou moins informels aux groupes organisés comme ATTAC, dont il est beaucoup question dans son texte.

Théorie : Vessies roses et lanternes rouges

Théorie - Sous le titre >, Alain Bihr - un sociologue de culture marxiste mais assez proche des libertaires - nous offre, dans la revue A Contre Courant*, un long article de réflexion sur les mouvements opposés à la mondialisation. A ses yeux, ceux-ci sont de plus en plus nombreux et diversifiés. Cela va des mouvements ponctuels et plus ou moins informels aux groupes organisés comme ATTAC, dont il est beaucoup question dans son texte.

Tous ces mouvements - dont l'action est surtout visible lors de mobilisations périodiques : Seattle, Prague, Nice, Davos... - ont une caractéristique commune : leur antilibéralisme. Mais ils ne sont pas, en majorité, anticapitalistes. Pour nous faire comprendre la nuance, Alain Bihr va distinguer ces deux notions en commençant par nous expliquer ce qu'est le libéralisme. Il s'agit d'une idéologie qui a émergé en Europe occidentale aux XVIIe et XVIIIe siècles et dont les trois idées-forces seraient la liberté, l'individu et l'égalité juridique... Grâce à cette idéologie, la bourgeoisie est parvenue à renverser le système féodal et à prendre le pouvoir. Il aurait pu dire aussi que le libéralisme repose sur un postulat assez astucieux suivant lequel l'enrichissement des riches produirait le bien-être du plus grand nombre...

Après la crise économique de 1929 et surtout après 1945, les dirigeants des pays occidentaux ont mis en place des mesures sociales qui tournaient le dos à certains principes libéraux. C'est ce qu'on a appelé l'Etat providence et/ou le compromis fordiste. Mais depuis le milieu des années 1970, les idées libérales sont revenues en force et l'on assiste à la > qui se caractérise par le démantèlement des acquis sociaux, la privatisation des services publics, etc.

C'est en réaction à cette évolution que s'est développée la mouvance antilibérale dont ATTAC serait le >. Ce mouvement s'en prend à la dictature des marchés, surtout des marchés financiers, mais pas aux rapports capitalistes de production ou à la division de la société en classes sociales. Autrement dit, l'antilibéralisme veut limiter le pouvoir du marché, mais pas l'abolir et pour cela il compte >. Ce qu'il propose c'est >.

L'anticapitalisme, par contre, >. Il veut abolir la propriété privée des moyens de production, remplacer le marché par > et supprimer >. Ce projet de société, c'est >, dont Bihr refuse de discuter le caractère utopique ou non, mais dont il dit que rien n'assure qu'il >. Il y a là, chez Bihr, une rupture intéressante avec l'un des principes marxiste qui voudrait que le capitalisme engendre, par sa propre dynamique, les conditions objectives de son dépassement communiste. Par contre, on pourrait discuter l'idée de > qui laisse sans réponse la question des planificateurs susceptibles de profiter des postes de pouvoir qu'ils occuperaient pour dominer le reste de la société. Bref, nous aurions aimé en savoir un peu plus sur sa réflexion à ce sujet.

La conclusion d'Alain Bihr est assez curieuse, ambivalente. D'un côté, il dit que la mouvance antilibérale a des chances de rallier non seulement les classes moyennes, les paysans, les ouvriers... mais aussi >. Il affirme que des capitalistes pourraient être tentés de s'appuyer sur les > proposées par des groupes comme ATTAC, dans le but de stabiliser > résultant de la vague néo-libérale de ces 25 dernières années. De l'autre côté, il considère que ce mouvement > est tout de même salutaire et que les anticapitalistes doivent s'y investir pour l'>. Malheureusement, il ne donne aucune indication sur la stratégie à adopter dans ce chemin, à première vue, semé d'embûches et de chausse-trapes. Les anticapitalistes peuvent-ils réellement rivaliser avec les antilibéraux sur le terrain proposé par ces derniers ? Ne risquent-ils pas de servir de force d'appoint à un mouvement susceptible d'être récupéré voir même utilisé par une partie de la classe dominante ? Doivent-ils privilégier des manifestations souvent spectaculaires, mais ponctuelles, ou agir en priorité là où ils vivent, travaillent, étudient ? N'y aurait-il pas une réflexion théorique à mener pour préciser les critiques que nous faisons au système capitaliste et le projet de société que nous voulons ? Le débat reste ouvert.

M. Argery

*A Contre Courant no 119, novembre-décembre 2000 Adresse : B.P. 2123, F-68060 Mulhouse CEDEX. Sur internet : http://www.acontrecourant.org

[Extrait du numéro 77 (26 janvier 2001) de 'Aujourd'hui' http://www.tao.ca/~direct_ait]

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