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Presse et répressionvieuxcmaq, Saturday, February 3, 2001 - 12:00 (Analyses)
Sébastien Bouchard (sebasboutch@hotmail.com)
LE DISCOURS Depuis près de 6 mois, la population est victime d’une campagne d’intimidation spectaculaire basée non pas sur les enjeux politiques, économiques, sociaux et culturels de la ZLÉA (Zone de Libre-Échange des Amériques), mais plutôt sur "comment vont se faire matraquer les manifestantEs". Le tout a commencé par l’entartement de Jean Chrétien à l’Île du Prince Édouard, qui a permis au Soleil de nous dire que la S.Q. serait en nombre suffisant pour protéger notre Johné ‘peppergate’ Crétin national. Depuis, c’est la folie furieuse. Une autre première page indique ‘Manque de spécialistes’ et nous explique qu’il n’y a pas dans la région de pompiers spécialisés des gaz toxiques comme le gaz sarin et le gaz orange! Malgré le fait qu’aucun sommet du genre de celui d’avril n’a été victime d’aucun groupe armé, on justifie la crainte d’attaques par des gaz ayant massacré des milliers de personnes lors de la guerre du Vietnam par le fait que ‘Montréal est une plaque tournante du terrorisme’!?`! Le show médiatique continue avec une description détaillée du véhicule de Toronto qui servira de canon à eau et d’autres questions fondamentales pour notre avenir collectif comme : où seront transférés les prisonniers d’Orsainville? Semaine après semaine, la bêtise se perpétue. Je fais mes prédictions, voici les prochains grands enjeux qui animeront le débat public : Quelle sera la longueur des matraques des policiers? Quelles seront les chances de traverser le mur grâce au saut à la perche? Comment les groupuscules terroristes azerbaïdjanais de tendance cubiste devraient réaliser une série d’enlèvements ciblés? Ce vide intellectuel entretenu par les médias sert principalement les politiciens et les corps de police, ceux-ci ayant une stratégie de désinformation particulièrement efficace. C’est que les responsables du Sommet ont appris de Seattle, Washington, Prague, Nice et cie. Maintenant, il faut à tout prix éviter le débat sur la question du libre-échange et de la mondialisation, car la population, si elle est informée, se mobilisera contre eux. En effet, le principe de ‘réduire les entraves au commerce’, à la base des accords qui sont négociés, implique une réduction des lois et des programmes sociaux et environnementaux en les nivelant vers ce qui est en vigueur aux États-Unis et dans les pays du Sud. Du côté des policiers l’intérêt est clair. Il faut se servir de l’événement pour se refaire une garde-robe pare-balles et une série de formations payées à grand prix (devinez par qui?). QUELLE VIOLENCE? S’il y a violence au Sommet, il ne faut pas oublier que les agitateurs de la police seront probablement de la partie, pour justifier leur dispositif. On n’a qu’à penser à l’agent de la GRC qui s’était fait prendre à poser des bombes au nom du FLQ, ou aux policiers de Seattle, qui ont poussé les quelques casseurs hypermédiatisés vers les vitres des magasins pour ensuite justifier la répression sur les militants plus dangereux politiquement, faisant de la désobéissance civile non violente. Mentionnons par ailleurs qu’un certain nombre de groupes font une erreur importante en axant principalement leur discours public sur la condamnation avant coup de la violence potentielle de certains groupes. Ces propos ne font que renforcer la campagne de peur décrite ci-haut en détournant une fois de plus l’attention des médias du débat de fond. LES IMPACTS DES ACCORDS DE LIBRE-ÉCHANGE Depuis la mise en place des accords de libre-échange avec les Etats-Unis et le Mexique, que constatons-nous? Des coupures massives dans la santé et l’éducation, une stagnation du salaire moyen et du salaire minimum par rapport à la hausse des prix, une réduction de la lutte à la pauvreté. Il faut concéder qu’il y a eu une hausse des exportations, mais aussi des importations. Ainsi, on se retrouve avec une faible hausse globale de la production et de la richesse, mais une dépendance très accrue face aux États-Unis qui ruineront notre économie lors de leur prochaine récession. Alors qu’aucune véritable analyse des conséquences sociales de l’ALENA n’a été faite, nos dirigeants des Amériques, à l’abri des regards du public, des ONG et même de leurs propres parlements, dirigent les négociations de la Zone de Libre-Échange des Amériques. De concert avec leurs partenaires du secteur privé officiellement invités, ils rédigent un accord qui viendra changer de fond en comble nos législations et notre constitution. Cet accord viendra subordonner les programmes sociaux, la santé, l’éducation, la culture et l’environnement aux privilèges des investisseurs qui seront institutionnalisés au niveau supra-national. Face à ce processus antisocial, il faut opposer une mobilisation importante et ouverte. Dans ce sens, un débat avec le ministre Petitgrew a été organisé le 2 février à 12h au pavillon Desjardins de l’Université, un colloque aura lieu du 16 au 18 février à l’Université et une manifestation contre le périmètre est prévue le 17 mars. Lors du Sommet, du 16 au 23 avril, une série de conférences et spectacles seront organisés, le tout culminant à la manifestation du 21. Dans ces différentes activités, des alternatives comme l’abolition des paradis fiscaux, la taxe Tobin, l’annulation des dettes du Tiers Monde et le refinancement massif de nos programmes sociaux, pourront être abordées. Face à un processus de mondialisation qui montre de plus en plus clairement sa nature antisociale, il faut opposer une mobilisation importante et ouverte.
OQP 2001 a comme Mission de :
A) Participer à l’organisation d’activités d’information sur la mondialisation, et particulièrement sur les conséquences négatives de la mondialisation des marchés
B) Participer à l’organisation d’actions n
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