L'énergie déployée par les grands médias canadiens à faire la promotion des thèmes chers aux gouvernements, quels qu'ils soient, n'est plus à démontrer. Mais alors que certains médias rapportaient les moqueries de J-C au sujet du Bloc Québécois, Radio Canada lançait "SA" campagne fédérale en diffusant la première de sa nouvelle télésérie : "Le Canada, une histoire populaire".

Dimanche 22 août. Jean Chrétien annonce la dissolution du Parlement et conséquemment la tenue d'élections hâtive pour le 26 novembre prochain. Alors qu'il justifie sa décision par l'ampleur des surplus budgétaires, consultation oblige, Jean Chrétien précise que les 36 prochains jours seront mis à profit pour "travailler à convaincre les Canadiens". Beaucoup de questions sont déjà lancées sur ce "travail", mais beaucoup d'autres devront aussi être posées par la population, sur ceux qui "font" l'information.

Hudson lance la première salve

L'énergie déployée par les grands médias canadiens à faire la promotion des thèmes chers aux gouvernements, quels qu'ils soient, n'est plus à démontrer. Mais alors que certains médias rapportaient les moqueries de J-C au sujet du Bloc Québécois, Radio Canada lançait "SA" campagne fédérale en diffusant la première de sa nouvelle télésérie : "Le Canada, une histoire populaire".

Pendant l'heure qui suivit, Hudson, Cook et d'autres font le meilleur discours électoral du jour sur la grandeur du Canada, celle de nos valeurs ou encore celle de nos pères. Mis à part quelques insistances agaçantes sur la violence des "sauvages", la série est parfaite et viendra cimenter l'attachement déjà fort connu des Québécois pour le "pluss meilleur pays du monde". Si la coïncidence n'était pas si grossière, une telle série initiée le jour même du lancement de la campagne électorale (et qui se continuera tout au long de celle-ci) serait risible. Dans un contexte de lutte pour le pouvoir, on peut d'ores et déjà se demander jusqu'où iront les médias canadiens.

La grande tradition des médias canadiens et Québec 2001

Dans les prochains mois et jusqu'en avril 2001, les grands médias vont tout entreprendre pour nous convaincre des vertues du libre-échange, de la futilité immature que certains mettront à questionner le processus, voir de l'importance de bien se tenir à Québec en avril 2001 pour faire gentil devant la belle visite des Amériques. Aussi, dans un contexte où le contenu même des émissions qui se sont pas censées se positionner politiquement est ainsi dirigé, il ne faudra pas s'étonner outre mesure si bientôt, Second Regard présente un spécial sur l'amour humain qu'aura stimulé l'ALENA entre les trois peuples fondateurs ou si Pôpa décide de vendre ses vidanges au Chili pour enfin sortir de sa P'tite vie.