Les 24 et 25 octobre prochains, les membres du G20 se réuniront à Montréal. Le G20, une initiative du ministre des finances canadien Paul Martin, regroupe, en plus des pays du G7, 13 autres pays dits émergeants dont le Brésil, l'Inde et la Chine. Les représentants du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale sont également conviés à la table de négociation. Question d'imposer la mondialisation des économies nationales

20 secondes pour parler avec les membres du G20
Les 24 et 25 octobre prochains, les membres du G20 se réuniront à Montréal. Le G20, une initiative du ministre des finances canadien Paul Martin, regroupe, en plus des pays du G7, 13 autres pays dits émergeants dont le Brésil, l'Inde et la Chine. Les représentants du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale sont également conviés à la table de négociation. Question d'imposer la mondialisation des économies nationales.

Ces rencontres sont fortement critiquées non seulement parce qu'elles se passent à huis clos, mais également parce que s'y trouvent invités des décideurs non-élus par les populations, soit les représentants du FMI et de la Banque mondiale, et que leurs décisions placent systématiquement l'économie et la finance au-dessus des droits sociaux. Agissant comme si les populations leur avaient donné le mandat clair de procéder à la marchandisation de tout bien, service et personne, aucune autre idée n'est admise à la table de négociation.

Alternatives a donc décidé de demander à quelques personnes, dont la voix ne sera pas entendu lors de cette rencontre, qu'est-ce qu'ils diraient si jamais on leur accordait 20 secondes pour se faire entendre lors du G20 ?

Hector de la Cueva vit à Mexico et est représentant du Réseau mexicain d'action sur le libre-échange.
Tout le monde parle de la lutte contre la pauvreté. Mais l'ironie c'est que pendant que les institutions, les gouvernements et les autres acteurs parlent de la nécessité de lutter contre la pauvreté, celle-ci n'en continue pas moins d'augmenter. Nous avons besoin que de réelles mesures anti-pauvreté soient prises. Il s'agit non seulement de lutter contre la pauvreté déjà existante mais également de la prévenir.

En fait, nous devons confronter la question de la pauvreté avec celle des inégalités. Surtout ne pas continuer à signer des ententes qui amplifient le problème en augmentant l'exclusion sociale. Ce qui signifie qu'il nous faut revoir l'ensemble des institutions et des accords internationaux qui provoquent continuellement l'augmentation de la pauvreté.

Gaetan Heroux vit à Toronto et travaille avec la Coalition contre la pauvreté de l'Ontario (OCAP)
Je passerais mes 20 secondes dans le quartier de Dundas and Sherburne (quartier défavorisé de Toronto) à parler avec les gens pauvres. Je ne souhaite aucunement parler avec les représentants du G20. Je pense qu'on se trompe grandement de penser pouvoir entrer dans cette pièce et prétendre influencer d'une manière ou d'une autre leurs décisions. J'utiliserai donc mieux mon temps et mon énergie en écoutant les personnes démunies me parler de leur vie que d'aller parler avec ces personnes du G20.

Gerard Greenfield est un militant et chercheur syndicaliste vivant à Hong Kong.
Depuis le milieu des années 1990, le Financial Times a publié plusieurs pleines pages de publicité où l'on pouvait lire : " Capitalistes du monde, unissez-vous ". C'est notre slogan qu'ils ont repris ! C'est dire comment ils sont convaincus que nous ne représentons plus aucune menace ! La rencontre du G20 est une autre de leur déclaration arrogante qui impose des solutions au tiers-monde, alors que la pauvreté et le chômage ne cessent d'augmenter dans les pays dits développés. " Nous ferons face au défi et vous serez surpris ! " voilà ce que je leur dirais.

Brian Dominick de Syracuse dans l'État de New York développe des sites interactifs pour Znet.org, un site web engagé socialement.
Je ne crois pas qu'il y en aurait un seul pour m'écouter leur parler de ma façon de voir le monde, de mes convictions, alors je ne le ferais pas. Mais je voudrais qu'ils entendent l'avertissement suivant : Nous venons vous avertir que nous sommes contre vous, contre votre mode de vie, et que nous allons gagner cette lutte. Nous reconstruirons les institutions de façon à ce qu'elles respectent les droits des personnes et il n'y a rien que vous puissiez faire pour empêcher ça. Bien sûr vous essaierez, mais nous sommes beaucoup plus avancés que vous. Votre temps est compté !