Voici ce que je vois personnellement...

La division en classes sociales saute aux yeux.  Dans ce vidéo, quand j'ai écouté le discours du premier ministre, j'entendais clairement « Je suis de la classe sociale A et eux sont de la classe B, soit une sous-culture.  Je n'entends rien ; je vais vous écraser et punir sévèrement vos crimes.»  Les gens, consciemment ou non, peuvent aussi bien voir que les policiers, s'ils commettent des crimes, seront quant à eux traités avec le plus grand respect, après tout ils servent la classe sociale A.

Une émeute, comme le dit l'analyste social dans le vidéo, n'est évidemment pas un message politique clair et intelligent.  Elle existe néanmoins dans un contexte social et politique donné. Elle témoigne qu'il existe un groupe de gens qui se sentent à l'extérieur, comme une société secondaire à part. Elle indique que ces jeunes n'ont aucunement l’impression que les «forces de l'ordre» sont à leur service.

Non, ça ne veut pas dire qu'il faut, par empathie, accepter ou appuyer des actions qui s'attaquent aux plus pauvres ou à n'importe qui. On peut critiquer, tant au moins qu'on voit l'évidence : il y a malheureusement des classes sociales très divisées.  Au Québec, comme ailleurs en Occident, nous avons nos El Grably et Duhaime pour nous aider à ne pas voir l'autre évidence: ces divisions sont le fruit logique du capitalisme.  Le premier ministre et la police, consciemment ou non, sont du côté des possédants et une partie des jeunes chez les dépossédés se révoltent de manière chaotique.

Je dis «évidence», parce que je ne crois pas que ce soit vraiment une opinion que j'invente, mais un simple fait de notre réalité : le capitalisme à la longue créé nécessairement au moins deux classes sociales (je simplifie) et c'est un défi de faire en sorte que tout le monde se sente partie prenante d'une seule et même société.  Dans ce coin des Royaumes Unis, il y a un échec que personne ne peut cacher et, visiblement, le gouvernement ne sera pas un facteur positif de justice et d'unification.  Heureusement, ces hommes de pouvoir et leur police sont une minorité et, après les émeutes, en masse de gens vont travailler à recréer les liens sociaux et lutter pour la justice.  On dramatise souvent et beaucoup, quand pourtant les aspects positifs de l'humanité finissent par gagner en bout de ligne.

nb: Une autre évidence : l'expression clampdown on social media websites est inquiétante! Cela rappelle ce que certains gouvernements autoritaires font. Espérons que ce ne sont que des paroles colériques qui ne seront pas traduites en pouvoir réel.

Michaël Lessard [me contacter]

Edit : Simplement pour mentionner que je suis conscient qu'il s'agit ici d'une analyse qui exclut d'autres facteurs, comme le racisme, la pauvreté, etc.