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Plus de rêve pour davantage de douleur (élections fédérales 2011)

Anonyme, Thursday, May 5, 2011 - 15:26

Robert Bibeau

Je n’avais pas soupçonné que la colère des pauvres et des ouvriers était aussi prononcée ! Pour que la bourgeoisie se résigne à appeler le NPD (Nouveau Parti Démocratique, opportuniste-réformiste) à la barre de l’opposition officielle au parlement fédéral canadien il aura fallu que la rancœur de l’électeur soit immense et son amertume un abîme de douleur.

PLUS DE RÊVE POUR DAVANTAGE DE DOULEUR
(Les élections fédérales canadiennes – 2011)

Robe...@hotmail.com

Je n’avais pas soupçonné que la colère des pauvres et des ouvriers était aussi prononcée ! Pour que la bourgeoisie se résigne à appeler le NPD (Nouveau Parti Démocratique, opportuniste-réformiste) à la barre de l’opposition officielle au parlement fédéral canadien il aura fallu que la rancœur de l’électeur soit immense et son amertume un abîme de douleur.

J’aurais dû m’en douter toutefois car le principe électoral bourgeois est très simple, la posologie doit être à la mesure de la maladie ; si le patient est très souffrant il faut augmenter la dose de calmant. Si le peuple canadien est toujours enferré dans la crise économique de 2008 et de ses suites – chômage, pauvreté, mal logé, taxes, impôts, insécurité sociale, vie chère, inflation, endettement, agressions de l’étranger, exploitation et spoliation – il faut lui faire miroiter l’espoir de « réformer » ce système économique dégénéré. La nouvelle importante de cette élection truquée ce n’est pas la victoire « majoritaire » de Harper, c’est la débandade des Libéraux et la montée en grade des supplétifs néo-démocrates.

C’est le rôle d’un parti politique social modéré de proposer de réformer ce qui pourtant ne peut être ni réformé, ni sauvegardé. Au cours des années passées le NPD a déjà été appelé à jouer ce rôle dans quelques provinces canadiennes comme l’Ontario, le Manitoba, la Saskatchewan et la Colombie-Britannique ; chaque fois que les électeurs se sont cherchés des « réformateurs » pour leur permettre de rêver à des jours meilleurs.

Chaque fois, suite à un bref intermède, après avoir appliqué les politiques de compression budgétaires et de liquidation des acquis sociaux, leur gouvernement surendetté a dû laisser le pouvoir à de plus futés qui se sont empressés de poursuivre la politique des riches amorcée par le NPD. Trouvez l’erreur !

Les riches canadiens ont donc laissé tomber leur vieux leurre libéral qui n’était pas à la hauteur de l’utopie à susciter avec leurs promesses éculées. Les nouvelles promesses du NPD feront mieux l’affaire pendant que le gouvernement Harper « majoritaire » terminera le travail de liquidation des acquis sociaux, d’augmentation des dépenses militaires et de transfert de la dette gouvernementale sur le dos des payeurs de taxes et des classes laborieuses. Quand tout cela sera accomplit, les Progressistes (sic) Conservateurs de Stephen Harper, comme ceux de Brian Mulroney il y a plusieurs années, retourneront à l’opposition se reforger une virginité et alors le NPD, d’opposition officielle changera de chaise et sera appelé à régner. Voici la rose, dansez ! Et le peuple berné en aura pour quelques années à faussement espérer, puis à pleurer amèrement ses désillusions.

Cette élection canadienne (2011) aura aussi été l’occasion d’observer le réalignement de la bourgeoisie monopoliste québécoise. Depuis l’échec de la conspiration constitutionnelle du Lac Meech et le schisme du quasi fasciste Lucien Bouchard, l’aile québécoise de la bourgeoisie canadienne avait partagé ses appuis entre deux partis de prédilection le Bloc (chauvin) québécois représentant de la bourgeoisie commerçante, celle des communications et celle de la petite industrie et le Parti Libéral du Canada représentant du capital financier de Montréal et de Toronto.

L’élection du deux mai semble avoir marqué le glas de cet alignement et la bourgeoisie québécoise semble avoir signifié aux petits-bourgeois indépendantistes québécois que la souveraineté du Québec n’était plus une thématique intéressante en capitale fédérale et qu’elle ne soulevait plus tellement l’enthousiasme des « nationaleux » nostalgiques de Lionel Groulx, de Maurice Duplessis (ramener notre butin d’Ottawa) et de leurs amis, y compris les aristocrates et les bureaucrates syndicaux. Par ici la sortie les amis séparatistes ! En situation de crise économique sévère comme celle que nous vivons depuis 2008, inutile de multiplier les bandes de parasites.

Selon les données préliminaires, sur 23 971 740 électeurs inscrits, seulement 14 720 580 se sont prévalus de leur droit de vote, soit 61,4 %. C'est à peine 3 % de plus qu'à l'élection de 2008. Plus de 9 251 160 des personnes ayant droit de vote ont refusé de voter, soit 38,6 %. Les conservateurs ont reçu 5 832 401 votes, ce qui représente 24,3 % des personnes ayant droit de vote, et cela s'est traduit par 167 sièges. Même si l'on prend le pourcentage du nombre de personnes qui ont voté (39,6 % pour les conservateurs), c'est encore bien loin d'une majorité. Il y a 8 888 179 électeurs qui ont voté pour des candidats autres que les candidats conservateurs, soit 60,4 % de tous ceux qui ont voté, ou 37 % des électeurs inscrits.

Ces résultats sont encourageant, au cours de cette campagne électorale des riches, par les riches et pour les riches, une fraction importante du peuple canadien (presque 40 %) a refusé de participer à cette mascarade électorale pseudo démocratique, sachant pertinemment que ce soit le bonnet orange du NPD ou le bleu bonnet du PC qui soit appelé à gouverner, cela revient au même pour chacun d’entre nous.

Nous devrons lutter et résister dans la rue et sur nos lieux de travail, dans nos universités, dans nos cités et dans nos associations populaires pour les empêcher de nous congédier de nous dépouiller, de nous taxer et de nous appauvrir encore davantage.



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