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Point à la ligne: texte de l’Istituto Onorato Damen - Starting over from scratch: Istituto Onorato Damen

Anonyme, Saturday, March 19, 2011 - 13:34

Quelle nécessité y avait-il de créer, en pleine crise qui s’annonce historique, un institut dédicacé à la mémoire d’Onorato Damen, par un groupe de camarades marqués par une longue militance dans le PCIint - Bataglia Comunista ?

In the middle of a crisis likely to be epochal, why would we start an Institute dedicated to Onorato Damen, after a long militancy in the Internationalist Communist Party (Battaglia Comunista)?

English follows

Point à la ligne : texte de l’Istituto Onorato Damen

Quelle nécessité y avait-il de créer, en pleine crise qui s’annonce historique, un institut dédicacé à la mémoire d’Onorato Damen, par un groupe de camarades marqués par une longue militance dans le PCIint - Bataglia Comunista ?

Il y a quelques temps, convaincus comme nous le sommes, qu’il ne peut y avoir de dépassement révolutionnaire du capitalisme sans la reconstruction d’un authentique parti communiste internationaliste, nous aurions répondu : aucune nécessité. Par la suite, l’irruption de la crise économique a brutalement mis en évidence que les divergences internes, apparues dans le cours de ces dernières années sur quelques questions méthodologiques et politiques, étaient bien plus profondes que lorsqu’elles apparurent dans un premier temps. Les premiers signes que quelque chose était en train de changer, nous les avons eus quelques années plus tôt lorsque la fédération de Milan publia la brochure : Lutte de classe, État Politique, Parti du Prolétariat et communisme. On y affirmait : « Sous la poussée de fondements objectifs externes (en premier lieu les contradictions entre des forces productives en gigantesque croissance avec des rapports de productions figés), surgit une pratique révolutionnaire » pour rejoindre la conclusion que quand « la contradiction entre prolétariat et bourgeoisie [...] s’étend à une lutte ouverte de classe contre classe et recouvre un contenu politique : l’organisation politique de classe du prolétariat se transforme en parti politique. Porté à sa plus haute expression, le conflit social trouve sa solution dans la révolution totale ».

Cette approche, profondément divergente du marxisme révolutionnaire et de la conception léniniste du parti, apparut à l’époque comme étant plus le fruit d’une hâtive et plate rédaction du texte (citations inexactes, contradictions entre elles, rédaction fort approximative, etc.) que comme le début d’une dérive destructrice sur les plans méthodologiques et politiques, aussi, ce fut sur notre insistance que la brochure fut retirée de la circulation. Cependant, quelques temps plus tard, la question fut à nouveau reprise dans un document rédigé, par les mêmes camarades de la fédération de Milan, avec l’intention de préciser encore mieux les rapports entre la classe et le parti. Mais ici, quoique de manière très confuse, la même position mécaniste de la brochure citée plus haut revint de fait. On y affirmait que « ce qui distingue toutes les positions idéalistes, mécanistes, conciliatrices et économistes d’une interprétation dialectique correcte c’est véritablement la question de la conscience et le rapport entre le parti et la classe. La question fondamentale est d’établir que la conscience provient de l’intérieur de la classe même, de façon autonome, à travers la progression des luttes revendicatives, qui à partir d’un certain point, deviennent politiques portant avec elles l’inévitable maturation de la conscience. Ou bien, elle arrive de l’extérieur, d’un parti qui naît hors de la classe qui se retourne pour faire tomber de haut, comme un démiurge, la conscience politique ».

Comme on peut le constater, même ici, si d’une part on réfute la thèse selon laquelle la conscience de classe (pour être plus précis il faudrait dire : la conscience de classe pour soi) jaillirait par parthénogenèse de la lutte économique, d’autre part, on rejette également comme idéaliste l’hypothèse que le parti pourrait naître à l’extérieur de la classe et, pour cette raison, être privé de toute relation avec la classe et la lutte de classe, ce texte aboutit à la conclusion, mécaniste s’il en est, que « la conscience [...] ne vient pas de l’extérieur, le parti n’est pas un corps étranger à la classe, mais l’un et l’autre sont le fruit historique de la lutte de classe ».

Pour éloigner le moindre soupçon d’être possédé par le démon de la polémique pour la polémique, nous préférons laisser la tâche de préciser la question à Onorato Damen qui, dans l’article paru pour la première fois dans le n°11/59 de Prometeo, relisait Lénine et écrivait au contraire que « sous cet aspect, et le problème ne supporte aucune hypothèse contraire, Marx et Engels et plus tard Lénine, et avec eux toute une armée de penseurs, de politiques, d’intellectuels liés au marxisme, ont tous eu comme tâche d’« introduire dans le prolétariat la conscience de sa situation et de sa mission », mais les éléments formateurs de cette conscience ayant leur matrice historique dans la classe laborieuse se reflètent tour à tour dans le cerveau de quelques hommes, comme dans un laboratoire de systématisation scientifique, pour retourner au sein de la classe afin de l’aider à faire sienne « cette conscience des fins » de façon plus claire et distincte ».

Le parti puise dans la classe les « éléments formateurs de la conscience », toutefois il n’est pas le fruit historique de la lutte de classe, mais le produit de l’activité et de l’élaboration « des penseurs, de politiques, d’intellectuels liés au marxisme » et donc il ne peut naître qu’à l’extérieur de la classe. Le parti, « et la conscience de classe pour soi », qui le présuppose, plongent leurs racines dans les rapports d’exploitation entre le capital et le travail mais ne naissent pas spontanément de la lutte de classe que le rapport d’exploitation génère. En réalité parti et conscience révolutionnaires sont l’un à côté de l’autre mais ils « surgissent à partir de prémisses différentes » (Lénine - Que faire ? p. 72).

D’autre part, si la conscience et le parti seraient « l’un et l’autre le fruit historique de la lutte de classe et si le développement de cette dernière est à son tour le produit du développement des forces productives », il persisterait un mystère inexplicable planant sur la naissance du parti communiste russe en 1912 et le fait qu’aujourd’hui, à l’époque de l’automatisation la plus avancée des processus productifs, la naissance d’un authentique parti communiste n’est pas non plus en gestation. L’histoire serait-elle devenue stérile ?

Malgré cela, face à nos objections critiques, on nous répondit qu’il s’agissait de dérapages formels et le document fut mis à l’écart.

Mais, par la suite, ces dérapages formels sont non seulement réapparus, mais se sont conjugués aux écarts ‘mouvementistes’ inscrits - comme nous l’avons à plusieurs reprises dénoncé - dans ‘l’ADN’ des éléments provenant des GPL dissous, qui constituaient la majorité de la section de Parme, et ont alimenté un lent et irréversible processus d’orientation de la majorité de Battaglia Comunista vers des positions mouvementistes et spontanéistes avec une forte fascination pour les situationnistes et l’anarcho-syndicalisme, positions plus proches de celles de ‘l’économisme russe’ du début du siècle précédent que de la tradition léniniste du PCInt. Ainsi, jusqu’à un certain point, il n’a plus été assigné au parti la tâche « d’introduire dans la classe la conscience de sa situation et de sa mission » mais –textuellement – « de favoriser la spontanéité des luttes ». Ce qui est en nette opposition avec Lénine pour lequel : « la tâche de la social-démocratie [1] consiste à combattre la spontanéité, et préserver le mouvement ouvrier de la tendance spontanée du trade-unionisme à se réfugier sous l’aile de la bourgeoisie » [2].

La présence organisée du parti dans la classe et les groupes d’usines communistes internationalistes, considérés comme la « première condition sine qua non » pour qu’une conscience communiste puisse se produire, ont été remisés aux archives et leur ont été substitué des organismes plus conformes à la nouvelle tâche par la mise en place d’un « réseau ouvrier et territorial de tous les travailleurs les plus conscients » en vue de « renforcer les luttes et faire en sorte qu’elles soient dirigées et organisées par les travailleurs eux-mêmes, par leurs comités de lutte par leurs assemblées », ou bien, comme « …une organisation de la jeunesse de la gauche communiste » ayant « l’objectif [...] de fondre les forces internationalistes dans une organisation estudiantine de classe en vue d’affronter concrètement le défi que cette phase du capitalisme nous tend » et « la création d’un journal politique des jeunes pour toute l’Italie... ».

Ou encore, comme on pouvait le lire dans le tract de la majorité du Comité Exécutif et diffusé à Rome lors de la grève générale de la CGIL du 13 février dernier : « …comités de lutte et assemblées territoriales, sur le type des mouvements No Tav / No Dal Molin ».

Entretemps, dans la fédération milanaise, on a pensé qu’il fallait également reconsidérer la question de la baisse tendancielle du taux de profit moyen et l’analyse de l’impérialisme.

Tout-à-coup, à l’encontre de tout ce que nous disions, ce serait « l’augmentation de la productivité du travail, la création de plus-value relative [ad aver] a activé la plus importante des contradictions du capitalisme, la baisse tendancielle du taux de profit » et non, comme le soutiennent Marx et le livre III du Capital, l’augmentation de la composition organique du capital consécutif au développement des forces d’accumulation capitalistes.

Objectivement, nous attendons toujours qu’on nous explique comment, diable, le capitalisme a-t-il fait pour survivre à « sa plus importante contradiction » bien que, durant le siècle dernier, la productivité du travail a enregistrée sa plus puissante croissance de l’histoire.

Par contre, pour ce qui concerne l’analyse de l’impérialisme, on redécouvre même les guerres de libération nationale et la distinction entre « bourgeoisie qui attaque pour s’étendre » et « bourgeoisie nationale qui se défend », positions qui se rapprochent de celles qui considèrent la possibilité de guerres de libération nationale et qui appuient certaines fractions de la bourgeoisie des pays « périphériques », même la plus réactionnaire et la plus férocement anticommuniste comme, par exemple, la bourgeoisie arabe, chaque fois qu’il y a un conflit avec l’un ou l’autre grands pays impérialistes et plus particulièrement les USA.

Dans la version originale de l’article « Terrorisme et démocratie » apparu dans Prometeo n°11 Série VI, pourtant amplement revue et corrigée, on pouvait lire : « Le terrorisme, dans son acception courante d’attaque des civils désarmés et des plus faibles, qu’il appartient à un camp social ou à l’autre, fait partie de l’idéologie bourgeoise, quel que soit le scénario de référence, celui d’une bourgeoisie agressive qui déploie son offensive, ou celle d’une bourgeoisie nationale qui se défend. Un mouvement révolutionnaire qui tenterait alors de se frayer une voie à l’intérieur d’une guerre de libération nationale, devrait malgré tout tenir compte de la présence de l’armée occupante ». D’ici - peut-être pour favoriser le prosélytisme envers la gauche extra-parlementaire bigarrée - à la réhabilitation de la Résistance, le pas accompli a été extrêmement court : « La plus grande partie des partisans rouges - pouvait-on lire dans la recension du livre Cœurs rouges et cœurs noirs, parue dans BC n° 10/2008 - ont combattu dans l’espoir de voir surgir avant ou après, avec toute la confusion idéologique qu’on veut, un monde sans classes et sans frontières, ainsi que comme tous les ‘cœurs rouges’ qui depuis la fin de la dernière guerre à aujourd’hui sont tombés sous les féroces coups de la violence anti-ouvrière et anticommuniste ».

Arrivés à ce point, nous avons compris que notre présence dans Battaglia Comunista n’avait plus de sens. Par ailleurs, la moindre de nos réserves était reçue comme une agression contre l’intégrité de la chapelle, et la moindre critique comme une manifestation diabolique d’arrogance intellectuelle : pour la direction sacerdotale de droit héréditaire et ses disciples, nous étions devenus des corps étrangers qu’il fallait expulser au plus vite, dans la meilleure tradition stalinienne par la force du nombre et de la calomnie.

Il nous faut l’admettre : peut-être pour d’évidentes raisons psychologiques, nous avons eu beaucoup de difficultés à reconnaître dans les ‘bavures formelles’ le début d’un processus de dégénérescence irréversible qui, depuis, s’est confirmé. Auparavant, nous pensions qu’il était question de ‘défaillance’ de quelques camarades. Par contre, nous aurions dû comprendre que, lorsque une organisation révolutionnaire n’est plus en mesure de réparer les erreurs individuelles par le débat et la confrontation critique interne, c’est le signe que l’organisation est profondément dégénérée et que son expérience historique est épuisée ou tarie.

En réalité, l’effondrement de l’ex-URSS, si d’un côté il a confirmé la justesse et la validité de la critique de la contrerévolution stalinienne et de la nature capitaliste du soi-disant socialisme réel produite par le PCInt et plus généralement par toute la gauche communiste italienne, d’un autre côte, il a révélé aussi les multiples faiblesses d’élaboration (théorique) par ce courant au cours de cette période. En d’autres termes, une fois la duperie russe dévoilée, la base fondamentale de sa raison d’être s’est effondrée ainsi que le voile qui recouvrait son réel délabrement.

Pour notre part, - peut-être que le retard dans la compréhension de la véritable nature de la situation vient de ce qui suit - nous étions convaincus que Battaglia Comunista, par son histoire, par le fait que ses fondateurs lui avaient laissé un patrimoine des plus respectables, avait la capacité d’entreprendre un nouveau processus d’élaboration de systématisation scientifique des données inhérentes à la situation du prolétariat. Par contre, en dépit de la critique lucide du mécanicisme développée par Onorato Damen, la précipitation de la crise a mis en évidence qu’un certain ‘scientisme positiviste’ hérité de la seconde et troisième internationale, qui non seulement n’a pas été digéré, mais a été repris à un point tel que la crise révolutionnaire, l’émergence de la pratique révolutionnaire, pourrait être conçue comme l’aboutissement inéluctable des contradictions inhérentes au développement capitaliste des forces productives.

C’est un bond en arrière d’un siècle et peut-être plus, d’autre part, certains considérèrent l’élaboration et la formation théorique comme une perte de temps au détriment de l’activité de propagande et de prosélytisme. Une telle chose a revêtu une pertinence et un sens tel que la même majorité des camarades composant l’actuel Comité Exécutif se sont soustraits à la confrontation politique en déclarant explicitement ne pas posséder les instruments théoriques nécessaires pour une évaluation correcte des questions mises sur la table.

Mais comme le rappelait Lénine : « Sans théorie révolutionnaire il ne peut exister de mouvement révolutionnaire ». C’est encore plus vrai aujourd’hui car la domination idéologique de la classe dominante imprègne chaque moment de la vie quotidienne des prolétaires, plus que jamais en concurrence entre eux.

Et notre conviction est que, si nous ne repartons pas de l’analyse de toutes les causes de la défaite historique qu’a subi le prolétariat au cours du dernier siècle et qui vont au delà de la contrerévolution russe, les prolétaires ne pourront pas parvenir à la conscience d’appartenir à une même classe d’exploités, ni même a imaginer l’auto-organisation révolutionnaire.

Afin de ne pas alimenter une énième scission, ni non plus à constituer un autre soi-disant Parti Communiste Internationaliste, nous voulons résolument nous engager sur la voie consistant à faire vivre un point de référence ouvert à la contribution de tous ceux qui ont à cœur le sort du prolétariat et qui pensent que les problèmes de la révolution socialiste du XXI° siècle ne peuvent être affrontés avec les mêmes schémas de la Troisième Internationale, ni revenir à ses positions, quand ce n’est pas sur celle de la Seconde ou de l’économisme russe des premières années du siècle précédent.

Pour pouvoir retisser le fil rouge rompu par une défaite de dimension historique, il faudra nécessairement le courage de dire point à la ligne [Punto e a capo], autrement dit, il faut tourner la page et analyser au moyen du plus rigoureux matérialisme historique les profondes mutations qui se sont produites dans les formes de la domination idéologique de la bourgeoisie, dans l’organisation et la division internationale du travail, dans la composition de classe, dans le rapport entre capital et travail en relation avec le développement des formes de domination impérialiste et des processus de globalisation capitaliste dans le cours du dernier siècle.

Et à qui dédier cette nouvelle initiative sinon à Onorato Damen ? Pas seulement pour nous avoir averti que l’expérience de Parti Communiste d’Italie, duquel il fut un des fondateurs, était en train de se tarir et qu’il fut le principal animateur du Comité d’Entente (la première tentative d’organisation de l’opposition antistalinienne) mais surtout, parce que mieux que tous dans la Gauche Communiste Italienne, il comprit que sans une boussole solidement orientée dans la direction du matérialisme historique, ténue est la frontière entre le mécanicisme et l’idéalisme, entre Marx et Hegel et fausse l’idée de la révolution en soi.

[1] Lénine écrivit ‘Que faire ?’ d’où cette citation est tirée, avant que l’aile révolutionnaire du Parti Social Démocrate Russe, dont il était le principal représentant, se détache du parti pour fonder en 1912, le regroupement des bolcheviks, qui en 1918 adopte le nom définitif de Parti Communiste Russe.

[2] Op. cité.

http://www.istitutoonoratodamen.it/


 

Starting over from scratch: Istituto Onorato Damen

In the middle of a crisis likely to be epochal, why would we start an Institute dedicated to Onorato Damen, after a long militancy in the Internationalist Communist Party (Battaglia Comunista)?

Some time ago, convinced as we are that no revolutionary overthrow of capitalism will be possible without rebuilding an authentic internationalist party, we would have answered: there’s no need of such a thing. But then the breaking out of the crisis brutally highlighted that the internal divergences emerged in the past few years, regarding some important methodological and political issues, were much deeper than they appeared to be in the first place.

The first signs that something was changing appeared a few years ago, when the Milanese Federation published the booklet Class Struggle, Political State, Proletarian Party, and Communism, asserting that: “Revolutionary praxis arises under the pressure of external objective conditions, first of all the contradiction between the constantly growing productive forces and the stable relations of production”. They concluded that when “the conflict between bourgeoisie and proletariat [...] extends itself as a struggle of class against class, it assumes a precise political meaning: the class organization of proletariat turns into a political party. Carried to its highest expression, social conflict results in total revolution”.

This approach, so widely divergent from revolutionary Marxism and from the Leninist concept of the party, seemed at the time the result of a rushed and careless draft of the text (incorrect and often inconsistent quotations, imprecise language and so on) rather than the beginning of a devastating methodological and political drift, even because, at our express and well-founded request, the booklet was retired from circulation. After a while though, the question was resumed in a further internal document, whereby the Milanese Federation wanted to better outline the relationship Party/Class. But even there, they came up again with the same mechanistic statements of the previous booklet, although formulated in a very confused way: “What distinguishes all the idealistic, mechanistic, councilistic and economistic positions from a correct dialectic interpretation is the very question of consciousness, and the relationship between party and class. The main issue is whether consciousness arises from within the class itself, autonomously, through the progress of the claim struggles which at some point become political, bringing along the inevitable maturity of consciousness. Or whether it comes from outside, from a party which is born outside the class, and turns to it so as to demiurgically impose political consciousness from above”.

Here as well, they reject the thesis of class consciousness (or more precisely, we should say: class consciousness for itself) being born by parthenogenesis out of economic struggle, but they also reject as idealistic the hypothesis that party can be born outside the class, thus with no relationship to it nor to class struggle: their obviously mechanistic conclusion is that “Consciousness [...] is not brought about from outside, party is not a body foreign to class, but they are both the historical result of class struggle”.

In order to avert any suspicion of being possessed by the demon of polemic for the sake of polemic, we prefer to explain the question through the words of Onorato Damen. This is what he writes, upon re-reading Lenin, in the article Spontaneism, and the role of personality, published for the first time in the 11/59 issue of Prometeo: “Under this respect, and the problem does not allow any other hypothesis, Marx, Engels, and later Lenin, with the help of an army of thinkers, politicians, and intellectuals attached to Marxism, all had the task «to introduce into the proletariat the consciousness of its situation and of its mission», but the formative elements of this consciousness have their own historical matrix in the working class, they are reflected from time to time in the brain of a few men, like in a workshop of scientific organization, and then they come back to the class to help it adopt this «consciousness of the purpose» in an ever clearer way”.

The party draws from the class the formative elements of consciousness, yet it’s not the historical result of class struggle, but the product of the elaboration of thinkers, politicians, intellectuals attached to Marxism, thus it can’t but be born outside the class. Party and class consciousness for itself (which presupposes the party) do have their roots in the relationship of exploitation between capital and labour, but they are not spontaneously born out of the class struggle generated by this exploitation. Indeed, class struggle, party, and revolutionary consciousness “arise side by side and not one out of the other; each arises under different conditions” (Lenin, What Is To Be Done?, in Essential Works of Lenin: “What Is To Be Done” and Other Writings, Courier Dover 1987, p. 81).

On the other hand, if consciousness and party were both the historical result of class struggle, and if the development of the latter were in its turn the product of the development of the productive forces, the birth of the Russian Communist Party in 1912 would remain an inexplicable mystery, as well as the fact that today, in the era of the most advanced automation of productive processes, the creation of an authentic communist party has not even been conceived. What if history has become infertile?

Even this time our critical objections were met with the excuse of formal imperfections, and the document was set aside.

But over time, these formal imperfections not only emerged again, but they also met the movementist inclinations inscribed – as we denounced several times – in the DNA of the elements coming from the dissolved GLPs (Proletarian StruggleGroups), which constitute so far the majority of Parma section: this led the majority of Battaglia Comunista to slowly and irreversibly tend towards movementist and spontaneist positions, with several situationist and anarcho-syndicalist influences, closer to the Russian economism of the early 20th century, than to the Leninist tradition of PCInt (Internationalist Communist Party). So, at some point, the party was no longer entrusted with the task “to introduce into the class the consciousness of its situation and of its mission”, but – literally – “to foster the spontaneity of the struggles”. In clear contrast with what Lenin writes: “Hence our task, the task of Social-Democracy,[1] is to combat spontaneity, to divert the working-class movement from this spontaneous, trade-unionist striving to come under the wing of the bourgeoisie”.[2]

The organized presence of the party within the class, i.e. the internationalist communist factory groups, which until not long ago were seen as a sine qua non for a communist consciousness to arise, were dismissed by assigning the new task to organizations such as “a labour and territorial network, connecting the most conscious workers” in order to “reinforce the struggles, and to have them directed and organized by workers themselves, by their struggle committees and assemblies”. Or to a “youth league of communist left”, having the goal of “merging the internationalist forces into a class-conscious student movement, able to meet the challenge of the present capitalistic phase”, and of “starting a political youth newspaper for Italy as a whole”.

And this is the formulation we find in the leaflet approved by the majority of the executive committee, and distributed in Rome on the occasion of the CGIL (Italian General Confederation of Labour) general strike of the 13th February last: “Struggle committees and territorial assemblies, like the NO TAV/NO DAL MOLIN movements”.

In the meantime, the Milanese Federation decided to review the Law of the tendential fall in the rate of profit, as well as the analysis of Imperialism. Suddenly, despite all the previous elaboration, it was “the increase of work productivity, i.e. the creation of relative surplus value”, which became responsible for determining “the most important contradiction of capitalism, the tendential fall in the rate of profit”; the latter was no longer due to the modification of the organic composition of capital, resulting from the process of capitalist accumulation, as maintained by Marx in the first and third book of Capital.

Obviously, we are still eager to discover how on earth capitalism did survive its most important contradiction, although in the last century work productivity experienced the most remarkable growth in its history.

As regards the analysis of Imperialism, they even brought up again the wars of national liberation as well as the distinction between “aggressive bourgeoisie, which launches an attack, and national bourgeoisie, which defends itself”, getting significantly close to the positions of those who think the wars of national liberation are still possible today, hence supporting any fraction of the bourgeoisie in peripheral countries, even the most reactionary and ferociously anticommunist factions, like the Arabian one, whenever they clash with one of the major imperialist fronts, particularly with the USA.

In the original version of the article Terrorism and Democracy, later widely revised and appeared in Prometeo issue n. 11, 6th series, we read: “Terrorism, in the current accepted meaning of attack to the civilian population, to the unarmed and the weak, whatever social field they belong to, is a praxis peculiar to bourgeois ideology, whether the background of reference be the one of an aggressive bourgeoisie launching its own attack, or of a national bourgeoisie defending itself. A revolutionary uprising, if attempting to push its way within a war of national liberation, should first of all cope with the presence of the invading army”. From such a statement – maybe meant to support their proselytism activity in the diverse environment of the extraparliamentary left – to the revaluation of Resistance the step was very short. This is what we read in the review of the book Red Hearts and Black Hearts, appeared in the 10/2008 issue of BC: “Most Italian partisans fought in the hope of seeing some day, with whatever ideological confusion, a world without classes and without borders, and this was the hope of all «red hearts» who, from the post-war period till today, have fallen under the fierce blows of anti-labour and anti-communist violence”.

At this point, we realized that our permanence in BC didn’t make sense anymore. Moreover, any objection coming from us was interpreted as an attack on the clique, and any criticism as a manifestation of diabolical intellectual and human arrogance: in the eyes of the supreme priest and (by hereditary right) of his clergymen, we became a nightmare they had to get rid of, by resorting to the force of numbers and calumny, as in the best Stalinist tradition.

We have to admit it: from within, maybe even for obvious psychological reasons, it was very hard for us to recognize in those imperfections the beginning of an irreversible degenerative process, exactly as it revealed itself to be. Indeed, we thought it was just a moment’s weakness of some comrades. Instead, we should have known that when a revolutionary organization is no longer able to make up for the mistakes of the individuals through the internal debate and critical confrontation, it’s because it is deeply degenerate, and its experience is historically exhausted.

As a matter of fact, the collapse of the former Soviet Union has confirmed on one hand the exactness and validity of the critique of Stalinist counter-revolution and of the capitalist nature of the so-called real socialism, elaborated by PCInt and more generally by the whole Italian communist left; but on the other hand, it made clear the several flaws in elaboration accumulated by this faction over time. In other terms, once the Russian deception has been revealed, it’s as if the veil which used to hide its several wrinkles has fallen down, since it lost the main condition necessary for its existence.

For our part (and this is maybe the reason of our delay in comprehending the real nature of the state of things), we were convinced that BC, thanks to its history and to the fact that its founders had left a huge theoretical and political heritage, would be able to start a new process of elaboration and scientific organization of the data concerning the situation of the proletariat, as it had taken shape in the course of such an extraordinarily long counter-revolutionary phase. But despite the lucid critique of mechanism developed by Onorato Damen, the breaking out of the crisis made clear that some positivist scientism, inherited from the Second and Third International, not only had not been digested, but it had been assimilated to the point that the revolutionary crisis, the arising of revolutionary praxis, could be conceived as the fateful result of the contradictions inherent in the capitalist development of the productive forces.

A leap of a century backwards (or maybe more), which turns even elaboration and theoretical education into a pointless waste of time, constituting a great detriment to the activity of common propaganda and proselytism. This has assumed a relevance and a meaning such as to drive the majority of comrades composing the current executive committee to escape political confrontation, by explicitly stating that they do not have the necessary theoretical instruments for a correct evaluation of the problems posed.

But, as Lenin warned: “Without revolutionary theory there can be no revolutionary movement”. Even more so in such a world as the present one, where the ideological domination of the ruling class permeates every single moment of the daily life of the proletarians, more than ever competing with each other.

We are convinced that if we don’t start again from elaborating the reasons of the epochal defeat suffered by the proletariat during the last century – reasons which go further than the Russian counter-revolution itself – proletarians won’t even be able to get to the consciousness of belonging to the same class of exploited workers, let alone to revolutionary self-organization.

So here we are: we do not aim at the umpteenth atom split, even less at constituting another self-styled internationalist communist party. Though, we are strongly committed to the attempt of being a point of reference open to any contribution coming from those who have proletariat’s destiny at heart, and who believe that the problems of socialist revolution in the 21st century cannot be tackled by resorting to the interpretative patterns of the Third International, when not by moving back to the positions of the Second one, or of Russian economism of the early 20th century.

In order to be able to weave again the red thread interrupted by an epochal defeat, we need the courage to start over from scratch: according to the strictest historical materialism, we need to analyze the major changes occurred in the forms of ideological domination of the bourgeoisie, in the international organization and division of labour, in the class composition as well as in the relationship between capital and labour, as a result of the development of the forms of imperialist domination as well as of the processes of capitalist globalization during the last century.

And to whom else but Onorato Damen could we dedicate this new initiative? Not only because he was the main promoter of the Comitato d’Intesa (“Entente Committee”, the first attempt to organize the anti-Stalinist opposition) when he perceived that the experience of Italian Communist Party, of which he was one of the founders, was going to exhaust its own potential; but above all because, better than anyone else in the Italian communist left, he understood that, failing a compass firmly oriented towards historical materialism, there’s a very thin boundary line between mechanism and idealism, between Marx and Hegel, and the idea of the revolution accomplishing itself by itself is a mere illusion.
(Trad. Caterina D'Amico)

[1] Lenin wrote What Is To Be Done before the revolutionary wing of Russian Social Democratic Party (for which he was the major spokesman) split apart to form, in 1912, the Bolshevik faction, which ultimately became, in 1918, the Russian Communist Party.

[2] Lenin, op. cit., p. 82.

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