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Flyer handed out during the student demo in Quebec City on December 6th

Anonyme, Sunday, December 12, 2010 - 18:38

Below is the text of a flyer (in French and English) that was distributed during the student demo in Quebec City on the 6th of December. This was written in response to the rising tuition for students across the province of Quebec and desiring a response that pushes the limits of students discourse. Though those involved in the process of writing this do not see themselves as students, nor do they participate in the university as an institution, a place in which those that succeed in the process of “higher education” become the new social managers of capital and its imposition through the social order. This was found as a space to draw a wider analysis of the entirety of the functions of the state and capital on a social level and to push by way of intervention and agitation in this situation.


Today people are gathering in the streets because of rising tuition fees. Students, teachers, workers, and the undefined have left their daily routines of school and work as a threat to the governing body of the state and the universities to show the vulnerability of these institutions. This act is a show of force to say that if you do this, your system will not continue. We, who run the universities and the sectors of capital, which allow society to function, will not continue.

There is power in this refusal. What if we never go back?

Many are initially choosing to mobilize over the fact that the government and universities are currently implementing changes that will raise tuition over 100% of its current cost. This increase will lessen the accessibility of the university, the institution that trains and prepares the next generations to fill the roles of the managers and administrators of society. It will narrow the scope of those who are able to participate in the institution that gives power to the continuation of capital and the state, which creates the bosses and jailers of tomorrow’s production.

This logic of accessibility is a delusion that within capitalism there can be an equality that is created on the basis of material conditions. It is a delusion that “success” is a material end goal that can be achieved by all if they just worked hard enough. This is the ultimate psychosis of society. Capitalism exists inherently on the principle of exploitation and commodification. There needs to be a lower class to serve the elite, a servant to the boss and in this truth the concept of maintaining the inaccessibility of university as it exists now becomes a limited demand.

As this is the case, why would one push, strike and demand for the continuation of this shit reality? Much like rent, food costs and electricity bills, tuition and education are commodities that aid in controlling society on the basis of economic means of survival.

To take to the streets to strike is to disrupt the daily routine of complacency within this society. To break this complacency, this normalcy, to demand a continued normalcy seems a paradox. When prisoners strike against their jailers is the basis of their actions for better jails or for their freedom? Why then, when one can see the inherent strength we have as individuals working collectively to dissolve the power of the state and the universities over our lives, would one choose to stop at the demand of maintaining tuition fees? Why would one demand anything less than the full autonomy over one’s life and all that this encompasses?

To strike is to mobilize against the state of affairs. To do this indefinitely is to break with our roles of student, teacher, worker and citizen to engage together in a strike for our lives, one that reaches so deep that they will never be able to recover.

“The return to normality must be rendered not only impossible, but undesirable. To establish a cartography of everything which holds us: flows, forces, affective states, logistics, and supplies. To acquire, across the conspiring weave of our friendships, the insurrectional know-how to rout this world. We’ve learned the opening letters of the alphabet of sedition: blockading the refineries, the oil depots, the ports. Allowing the streets to fill with garbage and transforming the latter into barricades. Smashing the shop-windows that reflect our absence. The question put to us might just as easily be: how to shut off, definitively, the nuclear reactors? How to turn the strike into desertion?”

-la Greve Infinie (Infinite Strike)

A text circulating in France in response to the general strikes of late and the movement against the implementation of austerity measures.


 

Aujourd'hui, les gens sont sortis dans les rues pour s'opposer à l'augmentation imminente des frais de scolarité. Les étudiants, les professeurs, les travailleurs et les personnes à ''statut identitaire indéfini''ont laissé leur routine quotidienne pour se rassembler dans le but de menacer la gouvernance de l'État et des universités, démontrant la vulnérabilité de ces institutions. Cet acte fait preuve de puissance en portant ce message : si vous allez trop loin, votre système ne pourra perdurer. Nous, qui permettons à l'économie et aux universités de fonctionner, nous ne continuerons plus.

Ce refus est chargé de pouvoir. Que se passe-t-il donc si nous ne retournons jamais à nos postes?

Plusieurs d'entre nous font d'abord le choix de se mobiliser contre le fait que le gouvernement et les universités sont en train de mettre en place les changements qui conduiront à une augmentation des frais de scolarité de plus de 100% par rapport aux frais actuels. Cette hausse des frais réduira l'accès à l'université, cette institution qui prépare les futures générations à remplir les rôles de cadres et d'administrateurs, de patrons et de gardiens de cette société-prison. De moins en moins d'individus pourront avoir la possibilité de faire partie de ces institutions qui permettent au capital et à l'État de se perpétuer.

Cette logique d'accessibilité incarne cette illusion suggérant que dans la société capitaliste, il peut y avoir une égalité reposant sur des conditions matérielles. Il est illusoire de croire que le ''succès matériel'' en tant que fin en soi peut être accessible à chacun, si le travail de forcené y est. Cela est l'ultime psychose de la société. Le système capitaliste est indissociable des processus d'exploitation et de marchandisation. Pour que cette logique perdure, il y a nécessité d'une classe inférieure au service de l'élite comme d'un serviteur pour le patron. Dans cette configuration, l'inaccessibilité à l'université telle qu'elle est, doit être maintenue. Désormais, cette exigence atteint ses limites.

Comme c'est le cas, alors pourquoi mettre de la pression, faire grève et poser des exigences qui ne mettront pas fin à cette réalité de merde? Tout comme le fait d'avoir à payer nos loyer, nos factures d'électricité, acheter notre nourriture au supermarché, les frais de scolarité et l'éducation institutionnelle sont des marchandises. Ces mesures ont pour fonction le contrôle social et ce, par la maîtrise même des moyens de survie économique.

Prendre la rue en faisant grève, c'est briser la routine quotidienne de complaisance envers cette société. Vouloir briser cette complaisance, cette normalité, tout en réclamant une poursuite de la normalité semble paradoxal... Lorsque des prisonniers luttent et résistent contre l'autorité de leurs gardiens, est-ce pour des meilleurs prisons ou bien pour leur liberté? Pourquoi alors, quand on se rend compte de la force que l'on porte, en tant qu'individus qui agissent collectivement, de nos possibilités d'annihiler le contrôle de l'État et de l'université sur nos vies, pourquoi alors choisirait-on de s'arrêter à la demande du maintien des frais de scolarité actuels ? Pourquoi demanderait-on moins que l'entière autonomie de nos existences, englobant tout ce que ça concerne?

Faire grève c'est se mobiliser contre l'état des faits. Le faire indéfiniment, c'est rompre avec nos rôles d'étudiants, de professeurs, de travailleurs et de citoyens. C'est s'engager dans une grève pour nos vies, une grève si profonde qu'ils ne se relèveront jamais.

«Il s'agit de s'attaquer aux conditions matérielles et affectives qui nous attachent à ce monde. De rendre, non seulement impossible mais aussi indésirable, tout retour à la normale. Et pour cela, établir une cartographie de ce qui nous tient : flux, pouvoirs, affects, logistique et approvisionnement. D'acquérir, au fil d'amitiés conspiratives, les savoirs insurrectionnels par lesquels nous tiendrons ce monde en déroute. Nous avons appris les toutes premières lettres de l'abécédaire de la sédition. À savoir : paralyser des raffineries, des dépôts pétroliers, des autoroutes, des ports. Laisser se remplir les rues de déchets amoncelés, et en faire des barricades. Briser les vitrines qui nous renvoient à notre absence. Les questions qui se posent à nous pourraient être aussi bien : comment arrêter, définitivement, les centrales nucléaires ? Comment convertir la grève en désertion ? Comment se nourrir, se soigner, s'aimer, sans laisser ce monde en paix .»

La grève Infinie.

Ce texte circule en France, en réponse à la dernière grève générale et au mouvement contre la mise en place de mesures d'austérité.



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