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La classe ouvrière française en lutte contre les attaques de l’Etat capitaliste et… la « réforme » des retraitesAnonyme, Friday, November 5, 2010 - 14:17 (Analyses | Politiques & classes sociales | Resistance & Activism | Syndicats/Unions - Travail/Labor)
Mihelich
Tract du Groupe Internationaliste Ouvrier sur les évenements en France à partir d'une correspondance de l'AG-Cheminots - Paris Les scènes de manifestations massives de la classe ouvrière française, de plus en plus soutenues par la jeunesse étudiante démontrent le potentiel combatif de notre classe, mais aussi les limites que lui impose encore l’encadrement syndical, tout dévoué qu’il est à dévoyer le mouvement de la base en l’essoufflant par un plan d’action clairement destiné à éviter l’affrontement général nécessaire. Le Groupe Internationaliste Ouvrier veut témoigner de sa solidarité avec la lutte de nos camarades prolétaires en France et informer sur son contenu et sa portée en faisant circuler ce texte rédigé par un camarade de Bilan & Perspectives, publication de la Tendance Communiste Internationaliste (ex-BIPR) en France. Ce camarade intervient régulièrement dans l’AG-Cheminots et dans l’AG-Interpro (ouverte à tous) de Paris. La bourgeoisie française pour faire face à l’ampleur et à la gravité de la crise économique de 2008, comme toutes les autres bourgeoises se doit d’attaquer durement les travailleurs pour combler les déficits abyssaux qu’elle a créés pour tenter de « sauver » son système moribond. La France a décidé de commencer par une attaque sur les retraites, alors que la Grèce et l’Espagne ont pris des mesures plus rigoureuses et globales. Après la France, vient le tour de l’Angleterre qui a choisi des mesures encore plus draconiennes. En France, les syndicats (CGT, CFDT, SUD, etc..) ont déjà organisé 3 journées d’action au printemps 2010 contre la réforme des retraites, mais la hargne et la rogne des travailleurs ont obligé les syndicats tous unis dans une intersyndicale (rejointe cette fois-ci par FO) à organiser, à nouveaux dès septembre, six nouvelles journées d’action les 7 et 23 septembre et les 2, 12, 16 et 18 octobre). La mobilisation a été massive dans le pays puisque ces journées d’action n’ont pas affaibli la mobilisation bien au contraire ; elles ont rassemblé, chaque fois, plus de 3 millions de travailleurs à travers toute la France. La hargne et la colère des travailleurs se sont également manifestées par l’organisation d’assemblées générales et de comités de grève pris en main par les travailleurs syndiqués ou non syndiqués. Dans de nombreuses villes et régions des minorités ont essayé d’organiser des assemblées générales sur les lieux de travail et en fin de manifestation comme cela s’est déroulé à Toulouse où, après la manifestation du 2 octobre, une assemblée générale s’est tenue avenue Jean Jaurès. Une des caractéristiques de ce mouvement c’est que les revendications contre la réforme des retraites tentent de fédérer les autres mécontentements contre l’ensemble des attaques de l’Etat capitaliste ce qui lui donne plus de force. En effet, la misère, la précarité, l'exploitation, semblent ouvertement rejetées. La solidarité entre les différents secteurs s’est manifestée chez des minorités importantes. C’est la raison pour laquelle les lycéens et les étudiants se sont mobilisés. Ils sont également touchés par la peur du chômage et de la misère grandissante. C’est d’ailleurs ce surgissement des lycéens qui a fait le plus peur à la bourgeoisie car ils sont moins encadrés par les syndicats et expriment plus directement une crainte de ce que leur réserve le système. Pour l'instant, la classe ouvrière ne parvient pas à prendre réellement ses luttes en main même s’il y a des tentatives minoritaires et maladroites ici ou là avec la création d’assemblées interprofessionnelles réunissant tous les travailleurs d’une ville ou d’une région en dehors du cadre syndical. Toutefois, elle pousse de façon croissante l'intersyndicale, mais elle ne parvient pas encore réellement à s'organiser collectivement à travers des Assemblées Générales souveraines et autonomes et donc indépendamment des syndicats. Par contre, à partir du 18 octobre, les actions brutales et les occupations de raffineries et de dépôts de pétrole n’expriment pas le devenir des luttes puisqu’elles ne sont pas menées directement et massivement par les travailleurs mais dans le cadre syndical, notamment par la CGT et qu’elles ont permis au gouvernement de prendre des airs martiaux et de jouer les gros bras en disant qu'il allait prendre des mesures contre les blocages dans les raffineries et l’économie afin que "l'ordre soit garanti". Dès lors le gouvernement et les syndicats qui sont maîtres de ce genre d’actions et de manipulations, tentent d’éteindre le mouvement en le canalisant et l’épuisant dans des actions traditionnelles et bien encadrées. Et maintenant ? Ce mouvement s’il n’a pas de devenir par rapport à la question particulière des retraites se déroule dans une situation particulière de crise du capitalisme et sous le coup d’attaques brutales et simultanées dans tous les pays. De ce fait il est plein de potentialités si on le met en perspective et dans la durée au-delà de l’attaque spécifique des retraites. La classe dirigeante le sait puisque deux nouvelles journées d’action « bidon » sont prévues par les syndicats le 28 octobre et 6 novembre (1) pour continuer le sale boulot d’épuisement de la lutte. Les travailleurs doivent en profiter pour discuter en assemblées générales et construire leur réseaux et moyens de lutte afin de prendre de plus en plus en main leurs luttes dans la poursuite du mouvement contre les futures attaques qui ne vont pas manquer de survenir rapidement. Aurélien, le 24-10-10
(1) Les journaux du 5 novembre annoncent une nouvelle journée «d’action» vers la fin du mois de novembre, à une date encore indéterminée. Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! ( Version anglaise : http://www.leftcom.org/en/articles/2010-10-24/the-french-working-class-i... )
Internationalist Communist Tendency
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