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L'industrie scolaireAnonyme, Monday, August 30, 2010 - 14:14
Mister Nadoo
Le fonctionnement de base de la gestion budgétaire des Commissions scolaires; ses impacts sur la qualité de l'éducation publique. Dans quelques jours, ce sera la rentrée pour vos petits et moins petits. Vous les verrez partir pour l’école avec la légitime certitude qu’ils y recevront le meilleur service en fonction leurs besoins, et c’est quand même un peu vrai. Mais il y a une contrepartie que la majorité ignore : l’élève aussi répond à certains besoins spécifiques du système, souvent au dépens de la qualité de sa formation. Voyons un peu pourquoi. D’abord, pour être exact en terme d’administration, votre enfant est un client et ce même s’il fréquente l’école publique. Car là aussi tout est une question de gros sous et chaque élève a une valeur monétaire. En effet, le ministère alloue les budgets aux commissions scolaires en fonction du nombre d’élèves desservis, et il en va de même pour les budgets d’école. Or, voilà que depuis quelques années, la réforme scolaire n’ayant pas aidé, le réseau public subit une baisse de clientèle au profit du privé. Donc moins de clients veut dire moins d’argent dans les coffres. Évidemment, les salaires et les avantages des cadres scolaires et des directeurs sont liés à cette réalité (plus la CS ou l’école a de clients, plus le salaire est élevé). Les fameux bonus, apparemment abolis, et toutes les dépenses frivoles des commissions scolaires et de leurs clownesques commissaires sont donc aussi en partie tributaires du volume de la clientèle. Mais le nombre de clients n’est pas le seul critère de rentabilité pour les cadres et les directeurs. On doit aussi rendre des comptes sur la réussite et le coût de celle-ci. Pour le ministère, le succès d’une commission scolaire se traduit par une réussite de masse, mais qui ne coûte pas cher. Or, on ne produit pas l’éducation comme on fabrique des vases en usine. Que devient donc en bout de ligne la mission envoyée aux directions d’école ? Accueillir un maximum d’élèves pour leur fournir les services les moins coûteux possible, tout en générant un haut taux de réussite. Relisez bien la dernière phrase. Comprenez-vous mieux pourquoi l’école publique continue de perdre de la crédibilité année après année ? Que vaut cette réussite quand elle est davantage un moyen de limiter les dépenses qu’un but pour les gestionnaires du système ? On comprend mieux alors pourquoi de plus en plus d’écoles publiques se lancent dans des campagnes de charme pour augmenter leur clientèle (publicité, portes ouvertes, programmes improvisés tape-à-l’œil, etc.). C’est pour cela aussi que le redoublement est presque disparu et que l’on peut réussir miraculeusement un cours au dernier bulletin, alors qu’on a échoué toute l’année durant. C’est ce qui explique qu’un ado peut écrire comme un enfant de 4ème année, mais tout de même se trouver en 4ème secondaire. Et ne vous en faites pas, l’an prochain, il aura son diplôme, peu importe le coût… social ! Après tout, en ces temps de crise il faut aussi rationaliser dans nos usines scolaires.
Mister Nadoo
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