C’est dans une ambiance festive que s’est rassemblée la population du sud-ouest d’Hochelaga-Maisonneuve au parc Dézéry, samedi le 24 juillet dernier, lors du festival « Hochelaga en fête ». Le parc Dézéry fut, pour la première fois semblerait-il, l’hôte de diverses activités, allant des jeux gonflables pour enfants à la danse sociale pour les plus vieux, en passant par des activités de graffitis artistiques. L’événement s’inscrit dans la campagne de revitalisation populaire de la rue Sainte-Catherine, lancée par le Comité de base pour l’action et l’information sur le logement social d’Hochelaga-Maisonneuve (Comité BAILS HM), il y a un peu plus d’un an.

Le festival a pour but d’offrir aux habitantes et habitants du quartier une gamme d’activités artistiques et culturelles s’inscrivant dans un cadre communautaire et non commercial. Les organisateurs et organisatrices cherchent ainsi à favoriser la participation de la population dans le développement du quartier, dans une optique de réappropriation de leur propre milieu de vie. « L’analyse que nous tirons de la situation, c’est que la population qui est ici ne représente aucun intérêt économique pour des commerçants [et commerçantes,] spéculateurs [ou spéculatrices]. Ils [et elles] n’ont aucune raison de donner de l’argent pour organiser des événements culturels ou autres dans le coin », explique Héloïse Moysan-Lapointe, membre du Comité organisateur.

Le Comité BAILS HM contribue, en collaboration avec le comité Entraide Logement, à la promotion du développement du logement social et à la défense collective des droits des mal-logé-e-s. Il œuvre dans le quartier depuis maintenant 17 ans et milite tant au local qu’à l’échelle provinciale et fédérale, aux côtés du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) et de divers autres organismes. Hochelaga en fête est une première pour le comité qui se dit satisfait des résultats obtenus. « Ça rentre vraiment dans ce que l’on espérait, donc avoir une occasion pour les personnes seules, les familles, toutes les populations du quartier de se rencontrer. Dans le coin ici nous assistons à beaucoup de répression pour des jeunes de la rue, des gens en situation de toxicomanie, de prostitution, […] nous voulons vraiment être inclusifs et inclusives, pouvoir dire bonjour à tout le monde et il y a une belle participation. »

L’année à venir ne s’annonce pas de tout repos pour les militantes et militants du comité BAILS HM. La sortie du budget Bachand fut plutôt difficile à avaler. « C’est bien beau faire la promotion du logement social, mais il faut du financement pour le construire. Il y a toutes les autres causes aussi qu’on ne peut pas abandonner ; la question de la santé, de l’éducation […] c’est sûr que nous allons travailler avec les autres groupes qui résistent activement à ce raz-de-marée d’extrême-droite qui nous tombe dessus. », précise Héloïse.