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100 ans après, l’ennemi des femmes, c’est le capitalisme!Anonyme, Sunday, February 14, 2010 - 18:16 (Communiqués | Femmes / Women / Mujeres | Media | Politiques & classes sociales | Solidarite internationale)
Le Drapeau rouge-express
Pour un front féministe prolétarien et révolutionnaire ! Il y aura une manifestation le 8 mars prochain à Montréal pour marquer le centenaire de la Journée internationale des femmes. C’est en effet en 1910, à l’occasion de la deuxième Conférence internationale des ouvrières, que la militante allemande Clara Zetkin proposait une « journée internationale des ouvrières ». Pourtant, ce n’est pas dans La Presse, dans Le Journal de Montréal ou même à l’école qu’on nous aurait appris ça… Qui sait en effet qu’à l’origine, cette journée des femmes était avant tout dédiée aux ouvrières, travailleuses et paysannes de tous les pays du monde ? Aujourd’hui, le 8 mars pour les grands médias et pour les capitalistes, c’est surtout une occasion de faire du « marketing » auprès des femmes, de leur vendre leur salade et de nous faire des portraits des femmes qui ne ressemblent en rien à ce que nous vivons, ni à ce que nous sommes. C’est l’occasion de mettre du rose dans les vitrines de magasins, et pour les compagnies de se flatter la bedaine en se vantant qu’on est dans une société « égalitaire »: la preuve, il y a des femmes PDGs d’entreprises aujourd’hui ! On peut dire qu’on s’est fait voler notre journée. Nous qui vivons dans la pauvreté avec des emplois mal payés ou sans travail; qui devons survivre et élever nos enfants sans moyens et sans accès aux garderies; nous qui nouvellement arrivées, avons du mal à trouver des emplois et à vivre dans des conditions décentes : nous qui sommes la majorité des femmes, personne ne parle de nous. Ou si peu. C’est comme si nous n’existions pas. Changeons les choses le 8 mars prochain! Nous voulons profiter de cette journée pour inviter les femmes que la société capitaliste rend invisibles et dont on ne parle jamais, à se rendre visibles et à manifester: les travailleuses de toutes origines, sans emploi, étudiantes, serveuses de restaurant, préposées dans les hôtels ou les hôpitaux, ouvrières du textile ou en usine, femmes exploitées sexuellement; étudiantes, du secondaire à l’université et qui n’arrivent pas à joindre les deux bouts; mères monoparentales, sans abri, etc. Le 8 mars, c’est votre journée et nous aurons une bannière rouge pour le dire haut et fort à l’occasion de la manifestation prévue en soirée, sous le slogan «100 ans après, l’ennemi des femmes, c’est le capitalisme: pour un front féministe prolétarien et révolutionnaire». C’est vrai qu’aujourd’hui, nous avons le droit de vote et l’égalité selon les lois bourgeoises. Mais à quoi servent-ils pour les travailleuses, sans emploi, monoparentales qui dans les faits n’ont aucune propriété à défendre ou à conserver ? Quand on n’a rien que sa force de travail, son maigre salaire pour subvenir à ses besoins et à ceux de la famille; quand rien ne nous appartient sinon un loyer à payer, des dettes à la garderie et des enfants qui manquent de tout: que vaut le «droit bourgeois»? Il ne vaut rien, sinon pour la classe au pouvoir. Lorsque le seul rempart que nous propose la société capitaliste contre la violence est de payer un avocat ou l’aide juridique avec de l’argent qu’on n’a pas; quand on ne peut se libérer d’une situation familiale d’esclavage faute de moyens: que vaut le droit bourgeois? Et la crise capitaliste actuelle ne va certainement pas améliorer les choses. Au Canada aujourd’hui, la guerre impérialiste menée par le gouvernement canadien fait peser le spectre de la mort sur des centaines de milliers de civilEs en Afghanistan, sous le faux prétexte de libérer les femmes. Ce spectre, il flotte aussi autour des fils et filles d’ouvrières et d’origine pauvre partout au Canada. Pour quel bénéfice? Pour quelle libération? Les femmes n’ont rien à défendre, et tout à combattre du régime bourgeois, guerrier et rapace actuel. Il faut transformer notre vie de tous les jours. Et pour y arriver, nous devons élargir notre combat bien au-delà de la lutte pour de meilleurs salaires, contre la crise, ou contre la guerre. Nous devons nous organiser pour renverser le droit bourgeois, insuffisant et qui ne bénéficie qu’à celles qui ont les moyens de le faire appliquer: • pour l’accès et la pleine participation à la vie économique, culturelle, politique, sociale et à l’éducation sans discrimination pour les femmes de toutes origines, immigrantes, sans papiers ou en attente de statut; • pour l’égalité complète et sans discrimination pour les femmes autochtones, du prolétariat et des couches populaires; • pour une société qui tient compte des intérêts de l’immense majorité des femmes; • où les coûts du loyer, de la garderie sont assumés par la société; • où les tâches ménagères sont partagées et assumées par la collectivité; • où elles peuvent se défendre ensemble contre la violence et avec l’appui de comités d’autodéfense dans leur quartier; • où l’exploitation du corps des femmes ne sera plus tolérée; • où le travail servira à construire la société et à produire pour le mieux-être tous et toutes, et non pour enrichir un minorité. Cette année, à l’occasion du centenaire du 8 mars, il nous faut se réapproprier le caractère révolutionnaire de la Journée internationale des femmes. Il nous faut relancer la lutte des travailleuses, immigrantes, exploitées ou sans emploi pour se libérer de l’exploitation, de la pauvreté et du capitalisme. C’est la seule perspective qui pourra créer les conditions pour la véritable libération des femmes. Nous dirons haut et fort comment nous voulons changer cette société, combattre le capitalisme et nous libérer de l’oppression. Nous voulons y rassembler toutes les femmes qui ont envie de lutter en ce sens et qui veulent redonner aux travailleuses et aux femmes pauvres une voix pour lutter, un lieu pour s’organiser. * * *
Travailleuses, autochtones, immigrantes, sans emploi, montrons nos couleurs lors de la MANIFESTATION POUR LA JOURNEE INTERNATIONALE DES FEMMES Rassemblement à 17h30 le 8 mars 2010 au Carré Cabot Joignez-vous à la bannière Une initiative des femmes du Parti communiste révolutionnaire (PCR). -- Article paru dans Le Drapeau rouge-express, nº 226, le 14 février 2010. |
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