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« Lizotte n’était pas un itinérant »?! -Gérald Tremblay à l’ATSA 2009Anonyme, Thursday, November 26, 2009 - 15:37
François Du Canal
C’est la déclaration renversante qu’a fait le maire de Montréal, Gérald Tremblay, à un militant contre la brutalité policière qui a profité de son passage à l’ATSA pour lui poser des questions. Maintenant que Gérald Tremblay a été réélu pour une troisième fois (grâce seulement au fait que ses principaux rivaux ont paru encore plus corrompus et moins crédibles que lui), le maire de Montréal hérite également de la mairie de l’arrondissement Ville-Marie, un poste qui était détenu par le tristement célèbre et heureusement maintenant disparu (pour de bon, on l’espère!) Benoît Labonté. « Lizotte n’était pas un itinérant »?! -Gérald Tremblay à l’ATSA 2009 C’est la déclaration renversante qu’a fait le maire de Montréal, Gérald Tremblay, à un militant contre la brutalité policière qui a profité de son passage à l’ATSA pour lui poser des questions. L’année dernière, des militantEs avaient aussi profité d’un rarissime passage du maire de Montréal au Carré Berri, lors de l’ATSA 2008, pour l’interpeller sur le profilage social et l’affaire Fredy Villanueva. Une vidéo d’une partie de cet événement de 2008 est disponible sur le site de Homeless Nation.(1) Deux semaines plus tard, des militantEs de la Coalition contre la Répression et les Abus Policiers (CRAP) ont enfin réussi à entrer dans l’Hôtel de Ville de Montréal pour poser des questions au maire durant le Conseil Municipal du 15 décembre. La vidéo officielle de cet événement est disponible sur le site de la Ville de Montréal.(2) Cette année, ce n’est qu’à sa sortie de scène que le maire a été interpellé. Maintenant que Gérald Tremblay a été réélu pour une troisième fois (grâce seulement au fait que ses principaux rivaux ont paru encore plus corrompus et moins crédibles que lui), le maire de Montréal hérite également de la mairie de l’arrondissement Ville-Marie, un poste qui était détenu par le tristement célèbre et heureusement maintenant disparu (pour de bon, on l’espère!) Benoît Labonté. La première question pour Gérald Tremblay était de savoir si en tant que maire de Ville-Marie il allait faire annuler les règlements fermant les derniers parcs publics encore accessibles la nuit pour les sans-abris et interdisant les chiens aux Squares Berri et Viger (un règlement clairement discriminatoire contre les jeunes de la rue pour qui les chiens sont sécurité et compagnie), adoptés par Labonté respectivement en 2006 et 2007? La réponse du maire, en bon politic(h)ien, fut qu’il avait confié la question à un comité juridique. Donc il n’est pas pressé à ce niveau… Puis quand on lui demanda comment ça se fait que des militantEs se sont vus refuser l’accès ou chasser de l’Hôtel de Ville deux fois plutôt qu’une en 2008, Tremblay a répondu en bon maire-poule des policiers qu’il est : « S’ils ont fait ça, les policiers devaient avoir des raisons »!(3) Ce n’est pas un secret que le maire Tremblay a un parti pris pour les policiers et non pour les citoyens quand un conflit oppose les deux. On l’a entre autres vu le lendemain de l’incident au cours duquel un jeune de 18 ans, Nashwan Abdullah, s’est fait tirer dessus par un policier à St-Michel, moins de deux mois après la mort de Fredy Villanueva. La réaction du maire était on ne peut plus claire : "Nous ne pouvons tolérer aucune violence envers nos forces de l'ordre (sic) et c'est pour cette raison qu'aucune excuse n'est de mise".(4) Si le jeune était armé d’un couteau, d’après les policiers, il n’a pourtant pas touché les policiers, qui se sont d’abord eux-mêmes poivrés avant de lui tirer une balle dans l’abdomen. Par chance, il a survécu. Ce parti-pris pro-flic de la Ville de Montréal est aussi flagrant quand on regarde les dossiers de morts d’hommes aux mains de la police. En effet, tant dans l’enquête publique sur la mort de Fredy Villanueva que dans les procédures visant à faire annuler les enquêtes publiques sur la mort de Michel Berniquez et Mohamed Anas Bennis, les avocats de la Ville de Montréal sont assis aux côtés de la Fraternité des Policiers et Policières de Montréal (FPPM) et non pas du côté des familles des victimes.(5) Quand le maire Tremblay s’est fait demander à l’ATSA pourquoi la Ville défendait les intérêts des policiers et pas les intérêts des citoyens, il a répondu qu’il n’était « pas au courant »… Mais c’est au sujet des bavures policières que le maire Tremblay a fait les déclarations les plus surprenantes. En effet, il a d’abord dit qu’il n’était « pas au courant » que des itinérants avaient été tués par la police de Montréal. Quand on lui a mentionné les noms de Jean-Pierre Lizotte et de Michel Morin, deux sans-abris qui sont morts aux mains de la police de Montréal en 1999 et en 2002, Tremblay a répondu sans sourciller : « Ah! Mais ils n’étaient pas des itinérants… »?! S’il n’était pas au courant du fait que Jean-Pierre Lizotte était un sans-abris et qu’il passait régulièrement de la rue à la prison de Bordeaux (ce qui lui a valu le surnom du « Poète de Bordeaux »), il devrait lire le journal L’Itinéraire (qui a même créé un Prix Jean-Pierre Lizotte!) ou encore relire entre autres le document du COBP, censuré par la FPPM, intitulé « D’Antony Griffin à Mohamed Anas Bennis : Enquête sur 40 personnes tuées par la police de Montréal en 20 ans (1987-2006) ».(6) Et dire que c’est en se pointant à l’ATSA, l’Action Terroriste Socialement Acceptable, en plein Carré Berri, que le maire Tremblay ose se montrer aussi ignorant de la cause des sans-abris et arrogant face aux abus de ceux-ci subissent aux mains de la police! Pour justifier son parti-pris pro-police, il dit que « La Ville doit représenter TOUS les montréalais, y compris les policiers ». Sauf que les dossiers de morts d’hommes aux mains de la police et de brutalité policière nous montrent que dans les cas où il faut prendre position entre les policiers et les citoyens qui en ont été victimes, la Ville et le maire se rangent inévitablement du côté des policiers montréalais et non pas du côté des montréalais tout court… Pour mettre fin à ce dialogue de sourds, le maire a demandé à son interlocuteur si « Ça allait? » À quoi la réponse fut « Bien-sûr que non! Vous promettez des choses, mais rien ne change et les abus policiers continuent…» Il mit fin à l’échange en disant qu’il avait « entendu le message », que de toutes façons je ne serais jamais satisfait et qu’il fallait « regarder vers l’avenir et pas le passé ». Mais justement, l’avenir est ce qui nous inquiète et on ne sera jamais satisfaits tant que les politiciens ne feront rien pour mettre fin à la brutalité policière et à l’impunité dont jouissent les policiers. Comme on ne peut visiblement pas compter sur des politiciens comme le maire Tremblay pour nous protéger des policiers, nous ne devons compter que sur nos propres forces et notre solidarité pour lutter pour la justice pour toutes les victimes, dans l’espoir que toutes ces horreurs cessent un jour. Signé : François Du Canal, pour la Fermeté Urbaine Carrément Kontre (FUCK) la police! Quelques liens pertinents : Notes : |
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