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Italie : chronologie détaillée des révoltes et émeutes dans les centres de rétention et les prisons (6-23 août'09)Anonyme, Saturday, August 22, 2009 - 23:35 (Reportage ind. / Ind. news report | Droits / Rights / Derecho | Repression | Resistance & Activism) Nous avons aussi inclus dans cette chronologie les révoltes dans les « prisons classiques », vu que nous laissons volontiers les distinctions entre les différents types de cages aux démocrates et aux degôche. Italie : chronologie détaillée des révoltes et émeutes dans les centres de rétention et les prisons (6-23 août 2009) La nouvelle loi sur la « Sécurité » du ministre de l’Intérieur Maroni qui prolongé la durée de rétention de 2 à 6 mois est entrée en vigueur le 8 août dernier. Il y a actuellement sept centres de rétention, tous ultra surpeuplés (à Naples ou Florence, les sans-papiers sont souvent relâchés vu que le centre proche avec un peu de places est à Bari, à mille kilomètres de là). Depuis l’an dernier dans une dizaine de villes, ce sont par ailleurs des soldats qui patrouillent dans les villes avec la police (à Gênes où ils sont présents depuis peu, les Chasseurs-Alpins ont par exemple été harcelés les 8, 10 et 15 août, ce qui a conduit à une enquête contre 19 anarchistes du coin). Mais ce sont aussi des soldats qui sont chargés de la surveillance des centres de rétention. Enfin, le sigle des centres de rétention a changé, de CPT il est devenu CIE ( centro di identificazione ed espulsione : centre d’identification et d’expulsion). Nous avons aussi inclus dans cette chronologie les révoltes dans les « prisons classiques », vu que nous laissons volontiers les distinctions entre les différents types de cages aux démocrates et aux degôche. Infos traduites de l’italien : 6 août, Ancône : les détenus de la prison de Montacuto (391 prisonniers pour 172 places) commencent un mouvement de révolte qui durera trois jours, notamment en battant les barreaux et en brûlant leurs tee-shirts. 4 août, Rome : Un groupe d’une quinzaine de sans-papiers algériens du CIE de Ponte Galeria qui protestait contre le tabassage d’un retenu (un malade du coeur tabassé parce qu’il souffrait trop sans médicaments) est mis à l’isolement. Des témoins de la scène seront expulsés le lendemain. 6 août, Milan : Vers 17h, début de la grève de la faim des retenus du CIE de via Corelli, très suivie, également par la section « femmes ». 7 août, Rome : Les retenus du CIE de Ponte Galeria entament à leur tour une grève de la faim. 8 août, Gradisca d’Isonzo : une centaine de sans-papiers montent sur le toit vers 22h et résistent aux flics jusqu’à 2h : objets variés, bouteilles et morceaux de portes contre lacrymogènes. Les dégâts contre le centre sont importants, faisant passer ses capacités de 248 a 194 places. Une trentaine de retenus seront transférés par la suite à Milan, et 40 soldats de la brigade « Pozzuolo del Friuli » viendront renforcer les 40 autres de l’unité « Genova Cavalleria » pour remplacer les flics à l’intérieur... 9 août, Rome : Manifestation sauvage d’une vingtaine de personnes sous les murs de la section « femmes » du CIE. 12 août, Milan : les sans-papiers du CIE sont au cinquième jour de grève de la faim, dont trois de grève de la soif. 34 retenus du CIE de Gradisca viennent d’arriver. Un rassemblement s’est tenu devant le centre, et plusieurs sans-papiers ont battu longtemps les barreaux, mais sont aussi parvenus à dégonder plusieurs portes. 13 août, Milan : Le soir éclate une dure émeute, où tout ce qui peut l’être est brûlé, la police et les militaires interviennent et ont besoin de deux charges successives pour mater tout le monde. Deux modules sur cinq sont détruits. Nombreux tabassages et nombreuses fractures (têtes, jambes, etc.). 14 sans-papiers, 5 nigérianes et 7 hommes de diverses nationalité, sont incarcérés pour « incendie volontaire » : Joy Omorui, Florence Peter, Helen Erauyi, Priscilla Lorence, Debby Pishans, Said Ennohi, Lacine Kone, Abdelaziz Mahfoudi, Luis Miguel Pereira, Ibrahim Sharaki, Jaxad Zueniu, Fatah Kalem, Mohamed Elabbouby, Hassan Allali. Les compagnons qui tentaient d’empêcher dehors le transfert au commissariat sont repoussés part les flics en nombre. 13 août, Turin : les sans-papiers du CIE de corso brunelleschi (capacité de 60 hommes et 30 femmes) commencent une grève de la faim. La police est intervenue en force pour tenter de les dissuader, et parce qu’elle craignait un début d’émeute. 14 août, Turin : rassemblement devant le CIE, vite cerné de flics et de Chasseurs-Alpins. A l’intérieur, les retenus dégondent les portes et résisteront à trois charges avant d’être tabassés. Vers 22h30, un retenu monte seul sur le toit et y restera une demie-heure. 15 août, Turin : La nuit dernière vers 2h30, une vingtaine de retenus du CIE de corso Brunelleschi sont montés sur le toit, et n’y sont redescendus qu’une heure-et-demie après sous la menace. Les premiers grévistes de la faim commencent à interrompre la grève. 16 août, Bari : Dans la nuit a explosé une révolte à l’intérieur du CIE par des retenus marocains et tunisiens qui ont mené une guerilla pendant cinq heures, provoquant des dizaines de milliers d’euros de dégâts. Cette fois encore, ils ont dévasté les lits, brisé les robinets et les conduites d’eau, les utilisant comme des barres pour dévaster tout ce qu’ils ont pu, avant de grimper aux murs et sur les toits. Deux immigrés ont été incarcérés à cause des caméras, un tunisien de 25 ans et un marocain de 30 ans. Les soldats du « Bataillon San Marco » chargés de garder le centre n’ont rien pu faire. 18 août, Bari : Plus d’informations sortent petit à petit du CIE. Les deux immigrés ont été incarcérés en rétorsion de la protestation de la nuit dernière, et sont accusés de « dévastation » et « saccage ». Selon la police, la protestation de la nuit du 15/16 août aurait causé des milliers d’euros de dégâts et aurait été une tentative d’évasion collective. 18 août, Milan : Après les manifestations de protestation et le battage des barreaux du 12 août dans le CIE, puis la révolte du lendemain contre la décision punitive de prolonger la rétention de 60 jours supplémentaires contre les sans-papiers en grève de la faim, la répression policière et judiciaire s’est abattue avec violence. Ses effets se résument avec ces chiffres : 14 incarcérés (9 hommes et 5 femmes), 29 sans-papiers transférés dans le centre de Bari-Palese (un des plus grands du pays), 19 transférés à Brindisi (où vient d’ouvrir un nouveau centre). 18 août, Modène : Après les révoltes dans les CIE de Gorizia, Milan, Turin, Lamezia Terme et Bari, c’est au tour de celui situé via Lamarmora à Modène. La protestation a commencé hier après-midi par une grève de la faim lancée par une trentaine de nords-africains. Le soir, certains reclus ont mis le feu à plusieurs matelas, provoquant un incendie que les pompiers ont mis près de trois heures à éteindre. Le feu de rage des révoltés a sérieusement endommagé quatre chambrées, et 12 femmes ont été transférées dans un autre centre. La police a du libérer 4 chinois, ne sachant plus où les mettre. 18 août, Turin : Des tags (“Cie lager” et “No Cie”) sont apparus entre hier après-midi et la nuit.Ce sont les murs extérieur du siège de l’entreprise Camst qui ont été pris pour cible, soit « la plus grande entreprise à capital italien de restauration collective » qui fournit les repas à l’intérieur. 18 août, Sollicciano (Toscane) : Dans cette prison, au moins 500 prisonniers se sont révoltés (ils sont 950 pour 400 places). Tout ce qui pouvait être incendié dans les cellules l’a été et lancé à travers les barreaux et dans les couloirs, tandis que les voix des détenus faisaient entendre un seul cri : « Liberté ». Cela a duré de 23h hier à 1h ce matin, puis a repris ce matin vers 10h30. A l’extérieur, un gros cordon de carabiniers et de flics a entouré la prison, prêt à intervenir en cas d’évasion. 18 août, Bologne : deux jeunes se sont évadés hier de la prison pour mineurs de Pratello. Ils ont agttaqué un maton lors de la promenade puis se sont enfuis. 18 août, prisons de Rome, Como, Pérouse : A Rome, draps incendié, battages de barreaux sans fin et slogans depuis plusieurs jours. A Como, les prisonniers de « Bassone » battent les barreaux depuis trois jours. A Pérouse, un prisonnier a bouté le feu à un matelas dans la cellule, et les autres ont fait un refus de remonter de promenade. 19 août, Bari : « Solidarité avec les immigrés enfermés dans le CIE. Solidarité avec les révoltés. Liberté pour tous » est ce qu’il y avait écrit sur une gigantesque banderole fixée avec des chaînes entre deux feux rouges de la ville, bloquant la circulation corso Benedetto Croce. 20 août, Rome : Toujours avec des chaleurs supérieures à 40°, les détenus de la prison romaine de Regina Coeli ont recomencé après le repas de midi à battre les barreaux tandis que des bonbonnes de camping-gaz [autorisées en Italie pour cuisiner] explosaient vers l’extérieur. Les femmes de la prison de Rebibbia ont obtenu l’ouverture des cellules du matin au soir, et le libre accès aux douches. La veille, elles avaient refusé de rentrer en cellules de 23h à 3h du matin. 21 août, Gradisca di Isonzo : Ce matin, malgré le régime de sécurité maximale imposé par le préfet de Gorizia suite à la révolte de samedi dernier, 7 reclus du CIE ont réussi à s’évader en forçant les barreaux des cellules. Deux autres ont été capturés sur les toits. 21 août, Milan : Début du procès des 14 incarcérés suite à la révolte du CIE de via Corelli. Beaucoup de personnes solidaires au tribunal, et un grand bordel entre les protestations des reclus et les cris du public. Prochaine audience le 25 août. 22 août, Monza : Après Bologne et Voghera, un prisonnier a réussi à s’évader de la prison de Monza. Le troisième en quelques jours.Ce détenu libérable en 2012 et incarcéré pour braquage était affecté au transport des poubelles, et il a réussi à fausser compagnie au maton de garde puis à grimper le grillage. 23 août, Turin : nouveau rassemblement sous le CIE.
[ EDIT (Mic à titre de validation au CMAQ) |
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