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Élections en Afghanistan: une autre victoire de l'OTAN?

Anonyme, Wednesday, August 19, 2009 - 09:53

Samuel L

C'est demain, le 20 août, que se déroulera en Afghanistan la deuxième élection depuis le début de l'occupation militaire par les États-Unis et ses alliés de l'OTAN. Première élection "organisée" par les afghans, celle-ci est largement couverte par les médias occidentaux qui y voit l'atteinte de certains buts de l'occupation en Afghanistan: l'établissement d'une démocratie en tête de liste. Mais ce que l'on voit encore plus dans ces médias, c'est la présence d'un large climat d'insécurité en Afghanistan avec la menace d'attentats violents perpétrés par des talibans le jour des élections. L'élection précédente, organisée par les puissances occidentales, a servit à mettre virtuellement au pouvoir un régime pantin, un des régimes les plus corrompu de l'histoire de l'Afghanistan, composé de criminels de guerre et de religieux fondamentalistes ultra-conservateurs. Cette nouvelle élection est financée au coût d'un quart de milliards de dollar par les pays occidentaux et sa publicité, sa sécurité et sa logistique est soutenue et assumée par les occupants. Les talibans et divers groupes insurgés ont appelé au boycott de ces élections, qui légitimeront un autre régime corrompu à la solde des occupants de l'OTAN.

Mais, de sérieux doutes planent déjà sur la légitimité d'un tel scrutin avec le nombre d'irrégularité qui sont observées. D'abord, un rapport de mars dernier de Ban Ki-Moon, secrétaire général aux Nations unies, affirmait que: «faute de recensement de la population en Afghanistan, on n’a pas d’indication précise sur le nombre de personnes en âge de voter. En conséquence, l’évaluation de la fiabilité du fichier électoral et donc celle du taux de participation est problématique».

De sérieuses allégations de fraude électorale plane déjà concernant certaines irrégularités au processus électoral. Les estimations des autorités chiffrent à 3 à 4 millions le nombre de cartes électorales frauduleuses, ce qui correspond à 20% des cartes émises. Dans un rapport intitulé "Les défis des élections afghanes"[1], l'International Crisis Group affirme par exemple que dans la province de Nuristan, dont la population est estimée à 130 000 habitant-e-s, il y a 443 000 électeurs inscrits. Jean-François Bélanger, dans un reportage en Afghanistan pour Radio-Canada [2], rencontre un homme qui lui présente ses 8 cartes d'électeurs qu'il a obtenu en se présentant à plusieurs reprises devant la commission électorale sans qu'il n'y ait aucune vérification ou problème. Un autre homme rencontré, employé par la Commission électorale indépendante témoigne du phénomène: "Dans le bureau où je travaillais, les travailleurs donnaient systématiquement une dizaine de cartes aux gens de leur groupe ethnique."

Dans un article du 17 août [3], l'organisme de défense des droits de l'homme, Human Right Watch énonce sept de ses inquiétudes concernant la légitimité de l'élection. Les mesures de sécurité pour les femmes participant comme voteuses ou candidates sont dénoncées comme insuffisantes et inefficaces par rapport aux risques d'attaques et aux obstacles culturels. L'organisme affirme que la sécurité en générale est pire que durant les élections de 2004-2005. L'indépendance de la Commission électoral indépendante est également mise en doute avec le choix, avec insistance, de son chef par Hamid Karzaï. Azizullah Ludin, qui a été choisi par le président, a affiché une claire impartialité face à plusieurs candidats de l'opposition. L'organisme de droits humains critique également de forces de sécurité irrégulières qui pourraient travailler pour un candidat particulier, les abus de pouvoir du gouvernement, la large inégalité de la couverture médiatique des candidats et le risque de fraude électorale.

Le désenchantement des électeurs et électrices par rapport à ces élections est prévisible et n'est pas que le fait de groupes talibans ou du climat d'insécurité. Ces derniers servent davantage de prétexte pour légitimer l'occupation militaire et le prochain régime pantin à leur solde et restreindre les libertés individuelles. Le ministère des Affaires étrangères d'Afghanistan a décrété mardi soir une interdiction stricte de diffuser de l'information sur les violences occurant durant la journée des élections "au nom de l'intérêt national".

L'occupation de l'Afghanistan par l'OTAN n'est pas fondamentalement différente de celle des soviétiques de 1979 à 1989, également en guerre contre des présumés "terroristes". Le peuple afghan, comme tous les peuples du monde, ne pourra jamais retrouver sa dignité et sa liberté sous les canons de troupes à la solde d'intérêts étrangers. L'humanité se cache la face et pleure en silence.

OTAN HORS D'AFGHANISTAN!
Tiré du blogue du Collectif Emma Goldman (UCL-Saguenay)
http://ucl-saguenay.blogspot.com/

Liens:
[1] http://www.crisisgroup.org/home/index.cfm?id=6176&CFID=13272655&CFTOKEN=...
[2] http://www.radio-canada.ca/audio-video/pop.shtml#urlMedia=http://www.rad...
[3] http://www.hrw.org/en/news/2009/08/17/afghanistan-human-rights-concerns-...

Collectif Emma Goldman
ucl-saguenay.blogspot.com/


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