Lettre adressée à mon agence de la Banque Nationale du Canada et envoyée au Devoir, le 23 juillet 2009, sans aucun espoir que ce journal accepte de la publier.
Retenez que c’est parce que les gens n’ont aucun problème à empocher l’intérêt usuraire, qui n’est pas le fruit de leur labeur (s'ils en ont l’occasion), que les banques ne se privent pas de les sucer en tant que clients et en tant que contribuables.

Bonjour,
Ceci est une correspondance que j'ai adressée à la Banque Nationale du Canada. Elle porte sur mon expérience de détenteur de la carte MasterCard. J’aimerai, par cette correspondance, attirer votre attention sur le fait que les effets les plus néfastes du capitalisme néolibéral ne peuvent être évités que si chacun utilise la marge de manœuvre qui est le sien pour obliger le système à se transformer. Bref, l’esprit de cette correspondance est que chacun prenne conscience de sa part de responsabilité et arrête de penser que c’est toujours la faute aux autres.

C'est l'histoire d'un client qui finit par adresser cette lettre à sa banque:
"Je viens, par la présente, vous demander ce qu’il adviendra de mon placement garanti de 750$ qui m’a été exigé pour la détention d’une carte MasterCard, maintenant que celle-ci a été annulée sur ma demande. De novembre 2007 à juillet 2009, j’étais détenteur de la carte MasterCard dont le numéro est le suivant : 5XXXXXXXXXXXXXXX. Je rappelle que je vous ai demandé, par écrit en janvier 2008 et plusieurs fois par téléphone, l’application à mon placement d’un taux d’intérêt à 0%. Autrement dit, ma demande était que la Banque Nationale cesse de me verser des intérêts, de l’argent qui n’est pas le fruit de mon travail. Suite au refus de la part de la Banque Nationale de répondre favorablement à ma demande, j’ai considéré, après avoir renoncé à son utilisation depuis janvier 2009, que le seul choix qui m’est offert est l’annulation de ma carte. Maintenant que la carte a été annulée, allez-vous enfin m’appliquer ce taux d’intérêt à 0%?
La présente correspondance est motivée non par les sommes dérisoires en jeu pour ce qui est de mon cas particulier, mais par le fait que l’application systématique dans les banques du principe de l’intérêt usuraire est la cause de la crise économique actuelle. La preuve en est que sans l’intérêt usuraire, la titrisation n’aurait pas été possible. Je viens aussi, par cette demande, attirer votre attention sur le fait que mon exemple illustre que le fonctionnement de votre système bancaire sacrifie le principe de liberté de choix du client à celui s’imposant systématiquement à tous de l’intérêt usuraire.
Ma conviction est que l’intérêt usuraire est une des causes primordiales de la persistance et de l’accroissement des inégalités à l’intérieur et entre les nations car sa finalité n’est autre que de permettre aux possédants de s’enrichir plus sans avoir à travailler plus.
Toutes mes salutations."