Depuis le début de ce XXIe siècle, ce qui apparaît de plus en plus évident quand on observe l’évolution de la société au Québec, et non seulement au Québec mais un peu partout dans le monde, c’est une division qui est en train de s’opérer entre deux groupes d’individus.

On pourrait en généralisant qualifier les deux groupes ainsi : les gens assez à l’aise financièrement et ceux qui le sont moins. Ce que l’on remarque c’est que ces deux groupes ont chacun "leur" vérité sur la société et le monde et cette vérité est différente selon que l’on appartienne à l’un ou l’autre des deux groupes.

Disons que dans le premier groupe qui est celui des gens à l’aise, on retrouve en général, car il y a quand même quelques exceptions au sein de ces groupes, les gens qui ont des professions libérales, les représentants du peuple au gouvernement, les gens d’affaires, les gens des médias, l’Église catholique, les économistes, les gens de la classe moyenne aisée etc...

Ce groupe croit en général que les guerres comme l’Afghanistan et l’Irak sont nécessaires et qu’elles ne sont pas vraiment des guerres mais des entreprises de "civilisation". Ces gens croient en effet que des extrémistes islamiques ont commis les attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis. Ces gens croient aux bienfaits de la mondialisation capitaliste. Ils croient aussi que Barack Obama est l’homme de la situation, un genre de messie du XXIe siècle.

De l’autre côté, le groupe des plus défavorisés voient tout cela d’un autre oeil. Ce groupe a tendance à voir les guerres en Afghanistan et en Irak comme des guerres impérialistes destinées à faire faire de l’argent aux multinationales de l’armement. Ce groupe doute de la version officielle des événements du 11 septembre et pense que le gouvernement et la haute finance américaine ont peut-être quelque chose à voir avec ces événements. Ces gens pensent que la mondialisation capitaliste ne sert qu’à faire faire plus d’argent à ceux qui en ont déjà et appauvrit le plus grand nombre. Et ils se méfient du président Obama qu’ils perçoivent comme étant autant à la solde de l’oligarchie financière internationale que ses prédécesseurs.

On assiste donc à l’émergence de deux blocs avec des perceptions complètement différentes de ce qui se passe dans le monde du XXIè siècle.

De plus en plus, il y a deux groupes de gens qui voient le monde de façon bien différente. Et le problème pour les gens à l’aise, c’est qu’il est risqué de percevoir le monde de la même façon que les moins nantis parce qu’à quelque part, leur statut social en dépend. Ainsi ce groupe, en maintenant sa vision erronée de la réalité qui lui permet de sauvegarder statut social et vie agréable, se rend responsable des vies brisées par la pauvreté et la misère.