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Un an de lock-out pour le Roi du Coq-Rôti

Anonyme, Thursday, June 25, 2009 - 14:28

IWW-Montréal

« La classe travailleur et la classe dirigeante n’ont rien en commun. » Ainsi commence le préambule du Syndicat industriel des travailleurs et travailleuses (SITT – IWW). Pour la preuve de ceci, il ne faut pas regarder loin. Ici à Sherbrooke, une rôtisserie locale est en lock-out depuis l’année dernière. Et ce, sans « aucune explication pour des travailleurs qui, pour certains, comptent 42 ans, 33 ans et 30 ans de loyaux services!» déclare M. Lacharité,du conseil central CSN en Estrie.

Le 19 juillet 2008, avant même que les employéEs entament des moyens de pression, les proprios de la Rôtisserie Au Roi du Coq-Rôti mettaient les 45 travailleurs et travailleuses en lock-out et depuis, refusent toute négociation. Cette situation est le résultat de plusieurs années de lutte entre les employéEs les plus anciens et anciennes et le « power trip » des patrons de cette rôtisserie. Quelles sont les demandes des travailleurs et des travailleuses? Obtenir le respect et la reconnaissance de leur travail en augmentant le salaire horaire moyen de 24¢. Pendant ce temps, un mouvement de solidarité se construit dans le quartier contre des restaurateurs qui souhaitent évidemment casser le syndicat et soumettre les travailleurs et les travailleuses.

Histoire d’une rôtisserie

Dans les années 60s, la rôtisserie s’installe dans le centre-ville de Sherbrooke et elle devient très vite l’une des plus importantes au Québec… et une vraie institution sociale pour la région. Le propriétaire quitte le business et ses deux fils en héritent. Ils deviennent donc, sans le moindre effort (contrairement aux employéEs), propriétaires d’une rôtisserie qui roule sur sa réputation. Inutile de dire qu’ils sont plusieurs fois millionnaires. Voyant venir les frères Alain et Réjean Perrault avec leur attitude de confrontation, les employéEs n’hésitèrent pas un instant et décidèrent de s’organiser. En 2001, ils et elles ont voté à 98% en faveur de la syndicalisation en s’affiliant à la CSN. Les nouveaux patrons l’ont mal pris…

Les conditions de travail

Le problème à la rôtisserie vient clairement des propriétaires: le comptoir n’a jamais été rénové depuis sa création; au risque des livreurs, la mécanique des véhicules de livraison est mal en point; certainEs employéEs y travaillent depuis plus de 40 ans au salaire minimum. Le plus frustrant pour ces exploitéEs est que ceux qui vivent comme des rois grâce à eux et elles les traitent ouvertement comme des moins que rien. Ils n’écoutent jamais ce qu’ils et elles ont à leurs dire et refusent obstinément toutes leurs demandes, aussi modestes soient-elles. En voyant qu’un travailleur syndiqué était mort d’une crise cardiaque (avant le lock-out), l’un des deux proprios s’est exclamé “T’as vu? Un problème de moins!” Bref, l’atmosphère de travail est invivable quand le patron rôde.

Ce que les patrons oublient, c’est que le succès de l’entreprise s’est fait entièrement grâce au travail des employéEs: la qualité du service, des produits et de la gestion. La propriété des Perrault leur permet de s’ingérer dans un travail qu’ils ne vivent pas au quotidien, mais dont ils mangent les fruits. C’est pourquoi la population locale du quartier est bel et bien du côté ouvrier dans cette lutte. Cette solidarité se retrouve au sein du syndicat. Malgré la tentative récente de licenciement des livreurs (qui faisaient environ 3000 livraisons par semaine) le syndicat ne montre pas de signes d’affaiblissement. Nous les souhaitons bon courage!

- Guillaume Ravignat et Andrew Fletcher

Le site web des IWW-Montréal
sitt.wordpress.com


Subject: 
Je trouve dommage que les
Author: 
0841554
Date: 
Sun, 2009-07-12 02:15

Je trouve dommage que les affirmations dans cet article soient autant biaisées.

First, je travaille justement dans une Rôtisserie et je suis syndiqué. Avis à ceux qui seraient tentés de dire que je ne connais rien au domaine ou que je suis du "bord des patrons".

24 "cennes" de l'heure, c'est 300-400$ par année en restauration (la semaine de travail dépasse rarement 32h, industrie des services oblige). Si leur syndicat leur coûte aussi cher qu'à moi, soit 400$ par année dans mon cas, le gain est ridicule, voire négatif. 24 cennes de l'heure pour qui, d'ailleurs ?

Pourquoi s'obstiner à conserver le salaire minimum en restauration ? Parce qu'il s'agit d'une entreprise où le salaire est basé sur le service, le pourboire. La syndicalisation des cuisines, je suis d'accord pour qu'elle survienne. Eux ne bénéficie pas d'un salaire au rendement. Pour les autres, qu'ils offrent un bon service et leur salaire augmentera. Mon salaire augmente avec l'inflation et l'augmentation du salaire minimum, et j'en suis bien heureux.

Faux arguments:
- "Traiter comme des moins que rien" : Qu'ils en appellent des normes du travail. Dans le cas où ils sont syndiqués, qu'ils fassent des griefs. Il y a des lois au Québec
- "Inutile de dire qu'ils sont plusieurs fois millionaires": Je me demande ce que l'auteur veut avancer. Est-ce que les propriétaires de la Rôtisserie en question devraient mettre le feu à leur argent ? Le donner ? C'est leur argent. L'argument est vide. Ils ne l'ont pas volé.

Les loyaux services, on en reviendra aussi. La restauration est un domaine d'étudiants et d'emplois à temps partiel. Bien sûr, il y a des carrières en restauration, parfois très longues comme pour cette rôtisserie. Ce que le président du syndicat doit par contre oublier de mentionner, c'est que son restaurant doit être composé au moins - je dis au moins - à 50% d'employés aux études à temps partiel. Ceux là ne font pas carrière: ils paient leurs études.

Je ne remet pas en question la pertinence des luttes ouvrières, mais je tenais à corriger des points qui, à mon sens, font état d'un parti pris chauvin qui dépasse la logique. Que l'employeur soit un trou du cul, qu'il ait des propos haineux ou qu'il s'acharne sur ses employés, nul besoin de dire que des lois existent à ce sujet. Qu'il s'acharne pour ses cennes, probablement par principe ou entêtement, il y a là aussi matière à réflexion. Qu'il mette ses employés sur le pavé sans vouloir négocier, il y a là aussi des questions à se poser sur son sens de l'humanisme. Mais il y a une limite, dans l'argumentaire, à défendre à tout prix une syndicalisation et ses répercussions dans un conflit de travail.

Désolé aux Claudette Carbonneau et aux Henri Massé de ce monde, mais je ne vois pas blanc et noir de mes pupilles.


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Subject: 
L'objectivité n'existe pas,
Author: 
Papule
Date: 
Sun, 2009-07-12 02:35

L'objectivité n'existe pas, par défault notre analyse est autoritaire et libérale, alors tout ce qui est basé sur d'autres valeurs semble biaisé, c'est tout simplement une prise de position comme Le Devoir prend position pour la gauche vide chaque jours ou comme RDI prend position pour la sociale démocratie capitaliste.


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Subject: 
Je me pencherais
Author: 
0841554
Date: 
Sun, 2009-07-12 11:02

Je me pencherais sérieusement sur cette approche, parce qu'affirmer que l'objectivité n'existe pas, pour endosser une lecture biaisée des évènements, n'est pas une manière de se rapprocher d'un idéal. Les idéalistes devraient montrer l'exemple et prouvant, au contraire, que l'objectivité est possible.

La meilleure façon de présenter son point, c'est en ne prenant pas le lecteur pour un imbécile.


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Subject: 
Depuis quand...
Author: 
patc
Date: 
Mon, 2009-07-13 14:57

doit-on s'attendre que les parties soient "objectives" dans la lutte de classe?


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Subject: 
Je pense qu'on ne voit
Author: 
0841554
Date: 
Tue, 2009-07-14 11:15

Je pense qu'on ne voit simplement pas ce site de la même façon. S'il s'agit assurément d'une plateforme partisane et qui prend des préjugés pour les travailleurs, alors c'est d'accord. Je vois plus le site comme une façon de voir les choses autrement, de voir un autre angle dans un problème. Un angle qui est certainement plus penché sur les conditions du travailleur, cela va de soi. Mais cela ne veut pas dire, pour moi du moins, que de porter un regard sur la condition du travailleur signifie de toujours le défendre et sur TOUS les points imaginables. Il y a moyen d'être objectif et de souligner des points favorables aux travailleurs en même temps, sans tomber dans les arguments cheezy et la fausse argumentation.

Alors non, on ne doit pas s'attendre à ce que les parties soient objectives dans la lutte de classe. Mais ce site n'est pas, du moins pour moi, une partie, mais bien un média qui pose un regard sur les parties.


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Subject: 
ok
Author: 
patc
Date: 
Tue, 2009-07-14 13:58

Je n'avais pas saisi que le commentaire sur "l'objectivité" portait sur le site et non pas sur l'article.

Étant moi-même gestionnaire de ce site pratiquement depuis sa création, il y a huit ans, je peux te confirmer que CMAQ et Indymedia sont bel et bien "partie prenante" dans la lutte des classes, et ce, du côté des exploités, contre les exploiteurs.

À ce titre, le CMAQ adhère entièrement à la devise de l'IWW selon laquelle "la classe laborieuse et la classe patronale n'ont rien en commun".

C'est précisément la différence entre un média classique (comme le Devoir, puisque on y fait référence), qui se réclame du mythe de l'objectivité, et un média comme celui-ci, participatif, militant et ouvertement subjectif.

Cela est clairement expliqué dans notre politique éditoriale, ici.

Donc, effectivement, "on ne voit pas ce site de la même façon".

La maxime classique résume bien la situation: Se dire neutre dans un système reposant sur l'exploitation des uns par les autres, c'est se ranger du côté des exploiteurs. S'envelopper du manteau de l'objectivité dans un paradigme profondément injuste, c'est se ranger du côté de l'injustice.

"An injury to one is an injury to all"

Ce sont là des questions qui ont été vidées il y a fort longtemps.


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CMAQ: Vie associative


Quebec City collective: no longer exist.

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