Février 2009, et pour la deuxième fois en neuf ans, c’est un éleveur de porcs de Saint-Calixte, dans Lanaudière, qui voit les flammes ravager sa porcherie. Les 200 truies et les 800 porcelets ont tous péri.
Voici une liste non exhaustive d’exemples de sinistres causés par des incendies dans des fermes à travers le Québec. Commençons en septembre 2003 : 75 bêtes périssent dans l'incendie d'une ferme de Laurierville. En juillet 2005, c’est un incendie qui ravage un bâtiment de ferme du rang de la Pointe-Beaudet, à Victoriaville. Environ 130 vaches ont péri dans le brasier. Et puis au mois de septembre 2007, c’est un incendie à la ferme Pellerat à Saint-Roch-des-Aulnaies dans Chaudière-Appalaches qui cause des dommages de plusieurs millions de dollars et la perte de plus de 400 bêtes. Au mois de septembre 2008 à Sainte-Monique-de-Nicolet, les flammes rasent une ferme laitière située sur le rang du Haut-de-l'Île emportant une quarantaine de bêtes. Beaucoup d’animaux de ferme meurent dans des incendies et il semble que peu de gens s’en émeuvent.
Février 2009, et pour la deuxième fois en neuf ans, c’est un éleveur de porcs de Saint-Calixte, dans Lanaudière, qui voit les flammes ravager sa porcherie. Les 200 truies et les 800 porcelets ont tous péri. La liste pourrait s’allonger au risque de lasser. Selon le mémoire d'un comité de défense des animaux, ce sont près de 150 bâtiments de ferme qui sont détruits par le feu chaque année. Ces bâtiments abritent souvent des cochons, des vaches, des poules, des animaux de fermes qui périssent dans les flammes, tous prisonniers de leurs enclos, attachés et sans la moindre chance de s’échapper.
Ces incendies sont en général causés par des défaillances électriques et dans bien des cas, il n'y a pas d’issues de secours, il n'y a pas de gicleurs, ou même de détecteur d'incendie. Veaux et vaches sont confinés dans des enclos, les truies sont dans des stalles et les poules comme les canards se trouvent dans des cages. Il est impossible de les sortir quand un incendie éclate. De plus, bien des fermes, et principalement les porcheries sont éloignées du domicile des éleveurs. Des milliers d’animaux se retrouvent donc sans assistance, sans surveillance et sans protection contre un risque d’incendie. Alors que la perte des animaux est rarement déplorée, les éleveurs comptent sur les assurances pour se faire reconstruire une nouvelle ferme, ou une nouvelle étable. Et tout repart comme si rien ne s’était passé ; les bêtes vivent dans les mêmes conditions, sans plus de gicleurs et de détecteurs d'incendie. En fait, ces dispositifs ne sont pas obligatoires, malgré les incidents en séries que connaît le Québec, chaque année.
Le ministère de la Sécurité publique du Québec a initié des ateliers de prévention des feux de fermes organisés avec la collaboration des services de sécurité incendie des localités visitées et des fédérations régionales de l’Union des producteurs agricoles. Depuis seulement quelques années, les propriétaires des installations agricoles reçoivent des directives plus sévères qu’ils sont libres de suivre ou pas. Les incendies dans les installations agricoles ne sont pas des sinistres rares ailleurs, en France par exemple. Une base de donnée française du bureau d’analyse des risques et des pollutions industrielles du ministère de l’écologie (BARPI) mentionne plusieurs centaines d’incendies depuis 1994. Les actes d’imprudence de personnes mal informées quant à la prévention du risque incendie est en cause, mais il arrive que l’incendie soit de nature criminelle.
La publicité, comme les médias d’ailleurs, évite soigneusement toute allusion aux abus dont sont victimes les animaux que nous mangeons, à leur souffrance, à leur mise à mort. Il est important que le consommateur heureux conserve ce degré de conscience zéro, qui permet aux industriels de vendre de la violence en barquette. La plupart du temps, l’animal est absent du décor. Il n’existe pas en tant qu’être sensible. L’animal est réduit à une pièce difforme emballée dans la cellophane, quand il n’est pas représenté, vivant heureux en plein air, tel le bonheur illusoire dans un pré imaginaire. La société de consommation rend cruelle, car elle nous fait prendre des distances avec la réalité. Les slogans sont trompeurs. Les images hypnotisent et invitent l’acheteur à valoriser la consommation; la gastronomie devient intouchable, le poulet diététique, du gavage des oies nous ferons un terroir ! Mettez donc un peu de luxe dans votre assiette, et même un peu d’érotisme : « Le porc, j’adore. » Que d’efforts déployés pour nous faire avaler ces cadavres exquis et nous faire oublier la triste existence des animaux de boucherie.
Le seul traitement indigne des animaux devrait nous ébranler, comme la maltraitance de l’enfance nous ébranle. L’argument éthique en faveur de l’abolition de la viande est maintenant évoqué. Améliorer sa santé en mangeant moins de viande, ce n’est pas un principe nouveau, et il est assez simple. Les écologistes s’inquiètent de voir disparaître les ressources, et il est certain que les générations futures devront faire plus avec moins. Ces nouveaux humains devront cesser de concevoir les animaux comme des objets ou de simples instruments à notre disposition, peut-être alors auront-ils la possibilité de se préserver d’eux-mêmes. «L’homme en commençant par respecter toutes les formes de vie en dehors de la sienne se mettrait ainsi à l’abri du risque de ne pas respecter toutes les formes de vie au sein de l’humanité même.» Merci Monsieur Claude Levi-Strauss, de nous montrer une porte de secours.
Le comité de défense des animaux dans son mémoire de 2003, à l’adresse du gouvernement, soulignait que les animaux, tout comme nous, «possèdent une existence à laquelle ils tiennent. Ils ressentent eux aussi une multitude de sensations et d’émotions. Les animaux ont le désir, et devraient avoir le droit, de vivre leur propre vie dans des conditions convenables pour se développer sainement.» Pour que les besoins spécifiques et la dignité des animaux soient respectés, pour que les souffrances et les sévices importants que subissent les animaux cessent, les animaux doivent être protégés par la loi. Présentement, la loi reconnaît à l’animal un statut d’objet, de propriété ayant une valeur matérielle. La loi est immorale, car l’animal n’y est pas reconnu comme être sensible. Dès lors, les considérations les plus triviales, économiques notamment, justifient des activités conduisant à des souffrances et des privations. C’est ainsi que trop d’animaux de ferme brûlent dans des incendies à travers le Québec et partent en fumée.
Je ne suis même pas prêt dire que la maltraitance de l'enfance ébranle et émeuve qui que ce soit autant que vous semblez le prétendre. En ce sens, bien que le sort des animaux me préoccupe, le sort des millions d'enfants qui meurent de faim et de maladie pendant que l'occident continue de s'engraisser en détruisant la planète me préoccupe bien davantage.
Je me rappelerai toujours un texte qu'un prof de philo nous avait fait lire, très percutant, qui expliquait comment, avec les moyens et la technologie qu'on a actuellement, laisser mourrir ces enfants revenait à laisser mourrir un enfant dans la pièce d'à côté. Parce que l'afrique est loin, c'est bcp plus facile d'accepter; le sort de l'étranger, qu'on ne voit qu'à la télé, tellement banalisé, ne préoccupe vraiment que peu de gens...
C'est très malheureux...
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