Pour en finir avec tous ceux qui enfouissent leur ignorance derrière la prospérité et la sécurité

Désolée d'arriver sur le tard, mais la chose entière est aberrante!

Le commentaire paru en 2006 au sujet des signataires de la lettre adressée au cardinal Ouellet est typique du dépressionnisme ambiant au Québec. La publication de cette lettre n’est guère réjouissante mais elle ne surprend pas, puisqu'elle fait parfaitement état de l’équilibre mental précaire de ceux qui entretiennent une idéologie du Texas profond et qui, bien plus grave encore, perdent leur vie à trouver le seul sens qu’ils sont capables de lui donner; la gagner. La même besace, la même aliénation honorable que ressassait le clergé de Duplessis, hormis le fait que pour ceux qui se sont dépêtrés de la grande noirceur, le nouveau-nouveau testament fait office en 2009 de manifeste pour un Québec lucide.

Si, pour reprendre un lieu commun, la gogauche châle à tous vents et qu’elle n’a rien trouvée de mieux à ce jour que d’aller invoquer Ghandi les dimanches sur le P-L-A-T-E-A-U-L-T, c'est qu'elle nage à contre-courant dans un tas d'immondices limitrophes à la zone urbaine, Autrement dit elle est emportée par le flot débilitant de la rentabilité élevée, tel le bétonnissime complexe G veillant sur Québec, au rang de divinité. Profilage racial, émergence du discours machiste et des propos misogynes, homophobie et sommation de déroger à la différence aux noms d’impératifs économiques; tels sont les nouveaux commandements de l’Église néolibérale, desservie par les apôtres du mimétisme des voisins, ces mêmes philistins qui enduisent leur misérabilisme acheté à crédit de vin de dépanneur et qui proclament ensuite, aux mêmes tous vents, leur statut distinct.

Sachant que des disciples de Jeff fillion et/ou d’André Arthur se revendiquent de sa philosophie, Einstein doit certainement convulser dans sa tombe, lui qui affirmait qu’il lui était plus aisé de désintégrer un atome qu'un préjugé...

Je ne compte toutefois pas terminer ce prolixe plaidoyer sur une note trop pessimiste, mes détracteurs s’en feraient une trop grande joie. J’en appelle à l’écoeurantite aigüe des travaillants, c’est-à-dire ceux qui peuvent mettre un attribut imaginatif au service d’une collectivité qui doit avoir la vie la plus agréable. Quant aux travaillistes, ceux qui se font les destriers de la société de production et de consommation, je leur souhaite d’appliquer à la lettre les préceptes des barons de la finance et comme le fait un certain pourcentage du reste du continent, de travailler plus, plus vite et plus fort. Et afin de compenser les débordements inhérents au moment où les Québécois se sont donnés le pouvoir de se faire fourrer en français, je les intime de se serrer davantage la ceinture tout en pratiquant l’abstinence, si ce n’est pas déjà le cas. La gogauche aura alors le loisir de d’assister à l’éclosion de cet être humain parfaitement équilibré, que l’on fait vivre artificiellement à grands renforts de Red Bull Crashed Ice et de Grand Rire Bleue, mais surtout et enfin, ils pourront constater à quel point ses détracteurs sont conséquents avec l’idéologie qu’ils défendent.

Nous n’avons pas à y réfléchir, nous n’avons qu’à y croire; fermons les yeux et avançons!