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Le grand gagnant de Lock-Out Académie!

Anonyme, Saturday, January 24, 2009 - 22:51

Jovialité, Rage et Liberté

S'il est un dirigeant d'entreprise qui est en train de se faire une solide réputation d'antisyndicaliste au Québec de nos jours, c'est bien le détestable Pierre Karl Péladeau. Cet ancien maoïste (c'est drôle de le rappeler...) converti en dirigeant d'un empire médiatique aime bien que les choses se passent à sa façon, et il n'hésite pas à mettre ses employé-e-s à la rue quand ils ne se montrent pas assez dociles. La preuve en est la belle liste des lock-out décrétés dans les différentes entreprises propriétés de Quebecor Média depuis le début du règne de cet enfoiré il y a de ça un peu plus de 13 ans.

Journal de Montréal (préparation)
19 septembre au 6 février 1994 140 jours 150 travailleurs

Journal de Montréal (pressiers)
11 octobre 1993 au 8 mars 1994 148 jours 148 travailleurs

Journal de Montréal (encarteurs, expédition, deux accréditations)
11 octobre 1993 au 17 mars 1994* 110,5 jours 210 travailleurs

Vidéotron Télécom 78 jours 112 travailleurs
30 avril au 16 juillet 2002

Vidéotron Montréal* 360 jours 1800 travailleurs
8 mai 2002 au 2 mai 2003

Vidéotron Québec* 360 jours 313 travailleurs
8 mai 2002 au 2 mai 2003

Groupe TVA Montréal* 7 jours 7 travailleurs
3 au 9 juillet 2003

Groupe TVA Estrie 67 jours 6 travailleurs
30 janvier au 5 avril 2004

Journal de Montréal (vendeurs) 36 jours 44 travailleurs
9 février au 15 mars 2004

Journal de Montréal (pressiers)** 114 jours plus de 100 travailleurs
22 octobre 2006 au 12 février 2007

Journal de Québec (bureau) 14 mois 68 travailleurs
22 avril 2007 à ce jour

Journal de Québec (rédaction) 14 mois 69 travailleurs
22 avril 2007 à ce jour

• * Lock-out et grève
• ** Lock-out déclaré illégal par le tribunal

Source : Syndicat Canadien de la Fonction Publique (SCFP)

La nouvelle du début d'un nouveau lock-out au Journal de Montréal cette nuit n'est donc rien de nouveau pour les milliers de travailleurs et les travailleuses qui connaissent la signification du terme « relations de travail » pour le seigneur Péladeau. Ce qui est encore plus inquiétant est sans contredit les tactiques utilisées lors du récent conflit au Journal de Québec, soit l'utilisation des autres médias de l'entreprise (la fameuse convergence) et l'embauche de « scabs » pour remplir les pages du quotidien. Bien que l'utilisation de « scabs » soit interdite au Québec, rien ne l'empêche réellement si ce n'est qu'une petite tape sur les doigts après le conflit par la dynamique Commission des relations de travail.

Et notre héros ne se gêne pas pour exprimer publiquement son dégoût des syndicats, comme en fait foi sa déclaration saugrenue de l'an dernier alors qu'il tentait de répondre aux doléances du maire de Magog suite à la décision de PKP de fermer brutalement l'imprimerie de Quebecor World située à Magog : « Vous auriez rendu un bien plus grand service à votre communauté si vous aviez utilisé le prestige et l'influence de votre fonction pour dénoncer les organisations qui rendent impossibles les investissements essentiels à la survie de nos entreprises. » Il parlait évidemment des méchantes organisations syndicales qui osent refuser de faire avaler à leurs membres qu'une baisse de leurs conditions de travail est essentielle pour préserver les profits de l'empire!

Quebecor Média et son cheuf PKP se taillent vraiment une place de choix parmi les pires entreprises pour qui travailler au Québec. De plus, rien n'est laissé au hasard chez ces maîtres de l'arnaque. Les travailleurs et les travailleuses de Vidéotron, un des bijoux de l'empire, doivent-ils s'inquiéter qu'une partie toujours plus grande des activités de l'entreprise soit accomplie par la sous-traitance, et ce aussi loin qu'en Égypte alors que leur convention collective vient bientôt à échéance? Seul l'avenir ou les bonzes de Quebecor Média pourraient nous renseigner sur ce sujet mais une chose est certaine : l'Égypte c'est loin en criss pour faire respecter une ligne de piquetage...

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