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Bilan des grouinements de la Fraternité des Policiers et Policières de Montréal en 2008COBP, Thursday, January 22, 2009 - 18:29
Le Collectif Opposé à la Brutalité Policière (COBP)
L'année 2008 est enfin terminée! Il est donc temps de faire les bilans, dont celui de la Fraternité des Policiers et Policières de Montréal (FPPM) qui est devenu une tradition depuis 2006. (...) Bilan des grouinements de la Fraternité des Policiers et Policières de Montréal en 2008: L'année 2008 est enfin terminée! Il est donc temps de faire les bilans, dont celui de la Fraternité des Policiers et Policières de Montréal (FPPM) qui est devenu une tradition depuis 2006. D'ailleurs, l'édition de 2007 de notre bilan de la FPPM a bien failli connaître la censure imposée par les avocats du syndicat des flics montréalais. Il paraît que la Fraternité n'a pas apprécié que nous appelions leur chef Yves Francoeur "Sanscoeur": "fier défenseur du droit des flics d'abuser de leur pouvoir". Ce qui nous sauva, c'est fort probablement l'expérience de la censure par voie de mise en demeure de notre texte sur "40 personnes tuées par la police de Montréal en 20 ans (1987-2006)". En effet, bien que le CMAQ avait retiré ce texte de son site, plusieurs autres sites internet ont ensuite publié notre texte, y compris des sites de droite choqués par la censure! De toutes façons, les manigances de la FPPM ne nous empêcheront jamais de continuer d'exposer les abus policiers au grand jour. Ce que nous retiendrons surtout de la Fraternité en 2008, ce sont évidemment les sorties publiques du président "Sanscoeur" suite au meurtre par l'agent Jean-Loup Lapointe du jeune Fredy Villanueva à Montréal-Nord. Ainsi, la FPPM se vante ouvertement sur son site web que dans ce dossier ses deux objectifs sont: "appuyer les deux policiers qui ont été impliqués et défendre le professionnalisme (sic) de nos membres sur toutes les tribunes". Ils ajoutent que "jamais nous ne laisserons tomber nos deux policiers" car selon "Sanscoeur", "la seule chose qu'on peut leur reprocher est d'avoir BIEN FAIT LEUR TRAVAIL"! C'est dans cette optique que la Fraternité a adopté une motion de blâme contre la direction du SPVM le 19 août, en affirmant qu'elle "néglige toujours de soutenir ses membres concrètement, sur la place publique", que le travail du directeur du SPVM est de "diriger le travail policer, comme un général dirige son armée" (!) et de "soutenir ses troupes". Ce que la Fraternité reproche surtout à la direction du SPVM est "d'avoir dépêché un de ses membres au salon funéraire de la victime de cet événement", ce qui aurait "donné l'impression d'avoir plus de compassion pour la famille que de considération pour les policiers et les policières qui font leur travail, ce qui dans le contexte, est inacceptable"... Pour la FPPM, "ce sont les élus municipaux qui devraient lancer des appels au calme et à la prudence", et pas la direction du SPVM. Cette vision va de pair avec l'affirmation de "Sanscoeur" selon laquelle la police serait "une institution paramilitaire". Donc, tuer est pour lui rien de moins que du travail policier "bien fait"! Dans le même esprit, la FPPM a discrètement entamé à la fin octobre une poursuite contre Radio-Canada, son émission Enquête et ses réalisateurs. Leur "crime" est d'avoir publié la photo des agents Jean-Loup Lapointe et de sa collègue Stéphanie Pilotte, qui d'après le délégué syndical Martin Végiard "ne voulaient que faire leur travail, d'ailleurs mieux que le service semble le désirer"(!). La FPPM veut ainsi éviter que les médias ne publient les faces des policiers, prétextant que cela mette "indûment la sécurité de nos membres en danger". La firme d'avocats chargée de cette poursuite est Trudel-Nadeau-Avocats, qu'on pourrait appeler les avocats du diable tellement ils sont les complices habituels de la FPPM pour défendre les policiers assassins et brutaux par tous les moyens légaux à leur disposition... Nous publions ici les dites photos et vous encourageons à les diffuser pendant qu'il est encore temps! D'ailleurs, le fait que Végiard soit le délégué syndical du PdQ 23 nous laisse croire que les agent Lapointe et Pilotte aient peut-être été "déplacés" (pour leur propre sécurité) dans ce quartier? Enfin, quand le ministre de la Sécurité publique Jacques "M. Impunité" Dupuis a annoncé la tenue d'une enquête publique sur la mort de Villanueva (en même temps qu'il annonçait qu'il n'y aurait aucune accusation portée contre les policiers), la Fraternité a réagi en disant qu’elle collaborera "au mieux de [ses] connaissances à cette enquête importante." "Sanscoeur" a d'ailleurs affirmé que la décision de ne pas accuser les policiers était "sage" et "la seule décision raisonnable" qui "fera en sorte que les policiers garderons un haut niveau de confiance envers le système de justice" (qui garanti leur impunité). Pourtant, la "participation" de la Fraternité à cette enquête publique risque d'aller dans le même sens que le reste de ses interventions: à savoir protéger les policiers jusqu'au bout et défendre ses intérêts corporatistes en demandant plus d'effectifs policiers "qui sont insuffisants dans des quartiers où il y a beaucoup de criminalité comme Montréal-Nord (sic)". D'ailleurs, la FPPM a déjà annoncé qu'elle "n'hésiterait pas un instant à entreprendre des procédures pour assurer la défense de ses deux membres et faire avorter les procédures, s'il y a lieu". Ce sera donc un dossier à surveiller de près! Surtout que la Fraternité a des antécédants en termes d'entraves aux enquêtes publiques sur des dossiers de mort d'hommes aux mains de policiers. En effet, pas plus tard qu'au début du mois de juin de cette année, elle a réussi à obtenir en première instance l'annulation de l'enquête publique du coroner sur la mort de Michel Berniquez, décédé en juin 2003 suite à une arrestation brutale à Montréal-Nord. Ce dossier est maintenant en appel. La Fraternité récidiva en entamant une seconde poursuite pour faire annuler l'enquête publique sur la mort de Mohamed Anas Bennis, tué sous les balles de l'agent Yannick Bernier à Côte-des-Neiges le 1er décembre 2005. La Fraternité prétend que cette enquête est "inutile" et qu'elle n'est rien de moins que de "l'acharnement procédural" contre l'agent Bernier qui a déjà été blanchi par plusieurs instances. Voyant le monde à l'envers, "Sanscoeur" prétend que c'est "le policier qui a été victime de Mohamed Anas Bennis" et que Bernier "mérite lui aussi notre compassion, AU MÊME TITRE que la famille Bennis"!? Il montre qu'il mérite bien son surnom en affirmant sans scrupules que la FPPM "invite la famille Bennis à faire cesser cette GUÉRILLA (!) et à faire preuve d'un peu de compassion, elle aussi, envers le policier agressé, l'autre victime de ce drame, qui a échappé à la mort de justesse, qui n'a RIEN À SE REPROCHER"... Cette cause sera entendue au Palais de Justice de Montréal le jeudi 29 janvier. Un autre dossier qui a retenu l'attention de la Fraternité en 2008, c'est celui des poursuites policières en voiture. En effet, durant l'été un policier a reçu une suspension de 20 jours pour avoir causé un accident en roulant à 133km/h sur la rue Jarry en mai 2006. Puis dans la même semaine, des voitures du SPVM ont été impliquées dans deux collisions, dont l'une entre deux voitures de police! Suite à cela, le chef du SPVM Yvan Delorme a envoyé un email à tous les policiers pour leur demander d'être plus prudents, surtout que ces deux derniers accidents ont mené à "0 arrestations". "Sanscoeur" a évidemment réagi à ce email en défendant le droit de ses policiers de faire des accidents, tout en précisant que "aucun d'entre nous n'est à l'abri d'une accusation criminelle ou d'une contravention au Code de la sécurité routière." La Fraternité tente d'ailleurs depuis 2004 à obtenir une "protection juridique" pour les accidents que les policiers causent en conduisant dangereusement. En attendant, "si cela (une poursuite) tourne mal, vous vous sentirez bien seul(e), et la Fratenirté sera la seule à vous défendre", a-t-il rajouté. Enfin, vous aurez remarqué que les agents du SPVM ont adopté en 2008 des casquette (et maintenant des tuques) rouges portant le logo de la Fraternité, ainsi que des jeans puis des pantalons d'armée. Ils demandent évidemment des augmentations de salaires. Ils se sont d'ailleurs fait ordonner par le Conseil des Services Essentiels de la Ville de Montréal qu'ils devaient signifier les tickets directement aux citoyens et citoyennes, car ce serait un "service que les citoyens s'attendent à recevoir"! Les automobilistes ne semblent pas d'accord avec cet avis, car ils insultent régulièrement les policiers qui leur donnent des contraventions relatives à la circulation. C'est pourquoi la Fraternité est présentement en train de tenter de convaincre les élu(e)s de la Ville de Montréal d'adopter un règlement municipal interdisant d'insulter les policiers... Comme ça, si vous insultez un policier pour le remercier de vous avoir donné un ticket, il pourra vous "rendre la politesse" en vous collant une deuxième amende pour "insultes à un agent de la paix"! On ne pourra pas dire que la Fraternité ne nous en donne pas pour notre argent. Ce qui veut dire qu'il faut en profiter pour insulter les policiers car ce qui n'est pas (encore) interdit est (toujours) permis, bien que cela peut vous entraîner des désagréments tels que: tickets, brutalité, voire la mort. Par contre, la Fraternité continue de défendre le droit des policiers de nous insulter. À preuve, la chanson du policier raciste sur les "accomodements raisonnables" est toujours disponible sur le site du délégué syndical Martin Végiard du PdQ 23... Pendant ce temps, la Fraternité continue sa croisade pour faire changer la loi sur la police afin que les policiers qui réussissent à se faire accuser puis reconnaître coupables d'un crime (un exploit rarissime vu l'impunité dont ils bénéficient) puissent échapper à la destitution automatique qui est prévue dans la loi. Ils ont d'ailleurs des rencontres avec des représentants du Ministère de la Sécurité publique (un privilège que les familles de victimes n'ont pas) et des "contacts privilégiés au sein de l'ADQ et du PQ" (d’après la Fraternité elle-même)... D’ailleurs, la Fraternité bénéficie aussi de liens fraternels (c’est le cas de le dire!) avec le Parti Libéral du Québec au pouvoir : à preuve, deux anciens présidents de la FPPM, soit Yves Prud'Homme et Georges Painchaud, se sont présentés comme candidats libéraux aux élections provinciales respectivement en 2007 et 2008 (Source : communiqué de la CRAP, 11 décembre 2008). Bref, si la Fraternité nous promet une année 2009 sous le signe des bavures impunies, de la compassion pour les policiers victimes de leurs victimes et de nous "servir" des tickets tout en "protégeant" les policiers entre eux, le COBP souhaite plutôt la fin de la brutalité policière et de l'impunité, ainsi que la vérité et la justice pour toutes les victimes. Sources:
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