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Le terrorisme n'est pas une arme du prolétariatAnonyme, Sunday, November 30, 2008 - 20:35
Steve Tremblay
L'épisode quasi clownesque d'un prétendu « réseau ultra-gauche de la mouvance anarcho-autonome » (sic ? ?) auquel on assiste en France au début du mois de novembre, ne doit pas nous faire oublier que ce type de manoeuvre prend un tour beaucoup plus dur dans certains pays où, par exemple au Mexique, une soi-disant lutte contre le narco-trafic et ses pratiques terroristes aboutit au mitraillage de manifestations ouvrières à partir d'hélicoptères. À un moment où le capitalisme mondial est confronté à un effondrement de son économie qui le contraint à accélérer sa marche à la guerre et ses attaques contre la classe ouvrière ; à un moment où les premiers signes de riposte de notre classe se font jour, la bourgeoisie prépare intensément son arsenal politique, policier, syndical, médiatique pour les affrontements à venir. Un des moyens utilisés à cette fin consiste à « criminaliser » les actions de riposte de notre classe. Ainsi, il est devenu courant pour les politiques et les médias aux ordres, lors des grèves dans les transports publics, de parler de « prise d'otage » à l'égard des voyageurs, ainsi des carcans toujours plus contraignants sont mis au droit de grève (service minimum pour les transports dans de nombreux pays, notamment européens). L'épisode quasi clownesque d'un prétendu « réseau ultra-gauche de la mouvance anarcho-autonome » (sic ? ?) auquel on assiste en France au début du mois de novembre, ne doit pas nous faire oublier que ce type de manoeuvre prend un tour beaucoup plus dur dans certains pays où, par exemple au Mexique, une soi-disant lutte contre le narco-trafic et ses pratiques terroristes aboutit au mitraillage de manifestations ouvrières à partir d'hélicoptères. Pour le prolétariat la question de la prise en main de ses luttes inclut la maîtrise collective et consciente de la violence qu'elle sera nécessairement amenée à déployer. Les éléments développés dans le texte qui suit sont des bases précieuses pour cet objectif. Nous reproduisons ci-dessous quelques extraits d'un document publié la première fois par le Courant Communiste International à la fin des années 1970 et intitulé "Résolution sur 'Terreur, terrorisme et violence de classe'" (Revue internationale 15, 4e trimestre 1978). Le point de vue développé dans ce texte garde, selon nous et pour l'essentiel, toute sa valeur ; aussi nous continuons de nous en revendiquer. La Fraction Interne du Courant Communiste International, 15 novembre 2008 Nota Bene : au moment où nous publions ce document sur notre site internet (21 novembre), nous prenons connaissance de la prise de position faite, sur la même question, par la section en France du Courant Communiste International à l'occasion du sabotage des voies de chemins de fer et de la campagne médiatique qui s'en est suivi dans ce pays sur un soit-disant réseau "ultra-gauche" terroriste. Bien que nous ayons été exclus de cette organisation (nous considérons que notre place en tant que minorité organisée est toujours en son sein), nous tenons à signaler que nous partageons l'essentiel de sa prise de position - même si nous pouvons regretter que le texte ne se limite qu'à la situation immédiate en France alors que la question se pose au niveau international. Résolution sur Terreur, terrorisme et violence de classe - 1978. (...) Ses caractères principaux sont : 5) Le prolétariat n’est plus la seule classe à subir les rigueurs de la terreur de l’État sur la société. La terreur s’exerce également sur toutes les classes et couches petites-bourgeoises, paysans, artisans, petits producteurs et commerçants, intellectuels et professions libérales, scientifiques et jeunesse étudiante, et se prolonge jusque dans les rangs mêmes de la classe bourgeoise. Ces couches et classes n’offrant aucune alternative historique au capitalisme, excédées et exaspérées par la barbarie du système et de sa terreur, ne peuvent lui opposer que des actes de désespoir : le terrorisme. La lutte du prolétariat, comme toute lutte sociale, est nécessairement violente mais la pratique de sa violence est aussi distincte de la violence des autres classes, comme sont distincts leurs projets et leurs buts. Sa pratique, y compris la violence, est l’action d’immenses masses et non de minorités; elle est libératrice, l’acte d’accouchement d’une société nouvelle harmonieuse, et non la perpétuation d’un état de guerre permanent, chacun contre tous et tous contre chacun. Sa pratique ne vise pas à perfectionner et perpétuer la violence mais à bannir de la société les criminels agissements de la classe capitaliste et l’immobiliser. (...). Sa force (...) réside dans sa prise de conscience et dans sa capacité de s’organiser de façon autonome et unitaire, dans la fermeté de ses convictions et dans la vigueur de ses décisions. Telles sont les armes fondamentales de la pratique et de la violence de classe du prolétariat. (...). Revue internationale 15, Courant Communiste International, 1978. |
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