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En France : Avortement, contraception, la bataille continue !

Anonyme, Sunday, November 16, 2008 - 00:16

Trois berlingots

Alors que l'Interruption Volontaire de Grossesse est légale en France depuis 1975, le lobby « pro-vie » soutenu par les extrêmes droites et le Vatican est présent dans de nombreux pays. En France, il prend le nom de SOS Tout-petits. Cette association, présidée par Xavier Dor, créateur des commandos anti-IVG dans les années 1980, organise depuis plusieurs années
des réunions de prières, notamment à Nantes, devant l'hôpital saint Jacques où étaient pratiquées les IVG. Brandissant des photos de foetus avortés, arrosant le trottoir d'eau bénite, pour tenter selon leur dire de « rechristianiser une société en pleine désintégration morale ». Le 15 novembre, pour ses 22 ans, SOS Tout-petits compte se réunir devant l'église Sainte Thérèse. Face à ces intégristes, nous devons réaffirmer que l'IVG est un droit fondamental. Le corps d'une femme n'appartient qu'à elle-même. C'est donc à elle seule que doit revenir la décision de poursuivre ou d'interrompre sa grossesse.


L'avortement est pratiqué depuis toujours et sur toute la planète, le plus souvent clandestinement et dans des conditions sanitaires exécrables. Actuellement dans le monde une femme meurt toutes les 6 minutes suite à un avortement clandestin alors que l'IVG est une intervention bénigne. Il faut que cela cesse, en ouvrant des structures adéquates et en donnant plus de moyens aux existantes.
Dans tous les cas, une femme qui a choisi d’avorter le fera. Il faut alors que l’IVG soit réalisée dans de meilleures conditions que celles d’aujourd’hui, déplorables même en France où l’on aurait pu croire que les femmes sont reçues dans les meilleures conditions d’hygiène.
En Pologne, où l’avortement a été délégalisé en 1993, les effets d’une loi prohibitive ont des effets désastreux. On y estime les IVG clandestins à 80 000 au moins voir 200 000. La conséquence de cela est un traitement « médical » à prix usurier sur des marchés noirs, avec des conséquences médicales pour la femme intolérables. Enfin, le nombre d’enfants abandonnés à l’hôpital après accouchement a triplé depuis.
Et les anti-IVG crient au «génocide» d'embryons alors que 80 000 femmes par an meurent dans d'horribles souffrances à cause de l'interdiction d'avorter. En France, la lutte n'est pas achevée même si l'avortement est légalisé. Près de la moitié des hôpitaux publics ne le pratiquent pas et le nombre de médecins formés à l'IVG ne cesse de décroître. Chaque année, environ 5000 femmes dépassent le délai légal à cause du manque de place dans les hôpitaux français et doivent avorter à l'étranger.
L'IVG médicamenteuse, délivrable depuis 2004 par les médecins libéraux, sert de prétexte à la limitation croissante des IVG dans les hôpitaux et se déroule sans accompagnement ce qui s'avère souvent traumatisant. De plus, au vu du manque de disponibilité des hôpitaux publics, 36 % des avortements ont lieu dans des cliniques privées, qui pratiquent très couramment
des dépassements d'honoraires.
L'IVG n'est qu'un dernier recours et il faut développer le plus possible la contraception. Pour l'instant, elle n'est ni libre et gratuite. Il existe de nombreux moyens contraceptifs différents (préservatifs féminin, diaphragme, stérilet, etc...) de quoi trouver des solutions pour chacun-e, or seulement 2 d'entre eux sont présentés au grand public (pilule et préservatif masculin). Seules certaines pilules sont remboursées et les nombreuses femmes qui ne les supportent pas sont contraintes de payer leur traitement.
Tous les autres moyens contraceptifs ne sont pas remboursés, et sont même parfois introuvables en France. L’accès à la contraception déjà pas évident pour toutes les femmes notamment les jeunes femmes mineures, va se complexifier en France du fait de la suppression de la spécialité médicale de gynécologue. De fait, dores et déjà les carnets de rendez-vous sont pleins et les médecins gynécologues refusent dans beaucoup de cas les « nouvelles clientes ».
Enfin, même si la contraception était développée à son maximum, l'accès à l'IVG serait toujours nécessaire. Les différents contraceptifs ne sont pas fiable à 100 % et quand bien même ils le seraient, nous devons nous accorder à tous le droit a l'erreur. La sexualité ne doit pas être qu’une affaire de reproduction, elle doit être le domaine du plaisir et non celui de la
soumission et de la souffrance.

Face à l’obscurantisme religieux : Avortement, contraceptions : Libres et gratuits !

Une contre-manifestation a donc été appelée par Alternative Libertaire, CNT-STE, SUD Étudiant, Union syndicale Solidaires, … le 15 décembre devant l’église Sainte-Thérèse à Nantes en France.



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