|
Anciens ateliers du CN : le bâtiment utilisé illégalement part en fuméePapatosaurus, Saturday, November 15, 2008 - 14:52
Agence de presse libre de la Pointe
Ce matin un immense nuage de fumée plane sur Pointe-Saint-Charles et tout le secteur autour des anciens Ateliers du CN est fermé à la circulation. L’un des bâtiments principaux du complexe ferroviaire est parti en fumée après qu’un incendie majeur se soit déclaré aux environs de 2h dans la nuit du 14 au 15 novembre 2008. Agence de presse libre de la Pointe, 15 novembre 2008 - (On voit sur la photo ci-contre 2 foyers d'incendie distincts, photo prise à environ ½ kilomètre de distance). Le foyer d'incendie principal était situé à l'avant du bâtiment c'est-à-dire plus près de la rue Leber. Cependant lorsqu'on observait l'incendie d'un peu plus haut, d'autres foyers d'incendie étaient actifs beaucoup plus loin à l'arrière. On peut dès lors penser à un incendie volontairement allumé. Curieusement, à leur arrivée sur les lieux les pompiers n’ont été reçus par personne, selon le témoignage du responsable des relations médias, alors qu’un gardien est sur place 24h sur 24h depuis plusieurs années. Un occupant illégalLe fait que le bâtiment était loué illégalement par Vincent Chiara à la compagnie de recyclage JC Fibers pour y entreposer du papier est-il en lien avec l’incendie? Durant les derniers mois, les protestations citoyennes concernant le camionnage lourd ont forcé l'arrondissement Sud-Ouest à prendre des mesures pour interdire l'utilisation sans permis du bâtiment du CN à la compagnie JC Fibers. L’arrondissement Sud-Ouest a émis depuis plusieurs mois des constats d’infraction pour usage illégal des lieux après une visite de ses inspecteurs et du service d’incendie de Montréal (source). La compagnie devait vider les lieux au plus tard le 30 octobre, ce qu'elle n'a pas fait. A notre connaissance, le propriétaire n’a rien fait lui non plus pour faire sortir cet occupant illégal. Les poursuites de l'arrondissement promettaient d'être sérieuses puisque JC Fibers était passible d'une amende de.... 200$. Le laxisme de l'arrondissement Sud-Ouest est patent dans ce dossier. Au cours de la séance de consultation publique sur l’aménagement de ces terrains, le 22 octobre dernier, le Directeur de l’aménagement urbain et des services aux entreprises de l’arrondissement, M. Normand Proulx, balbutiait des explications peu crédibles devant les résidentEs en colère (voir Une première consultation très animée). Pour JC Fibers vider la place signifiait que les 600 voyages de camions nécessaires pour sortir le papier auraient probablement coûté beaucoup plus que les amendes ridicules qu'il devra payer. Ce qui explique peut-être le fait que, plutôt que de sortir ses matériaux, l’entreprise en a entreposé pour plus de 100 camions supplémentaires dans les dernières semaines selon le témoignage des résidantEs des alentours. Il est intéressant de noter que la semaine dernière nous apprenions que le marché mondial du recyclage est lui aussi affecté par la crise économique et que les débouchés pour les papiers recyclés sont peu nombreux. Entre un prix situé sous les « coûts de production » et une prime d’assurance en argent, le calcul est facile à faire : de vieux papiers s’envolent en fumée et renaissent en beaux billets de banque craquants. La version des pompiersInterrogé par l’Agence de presse libre de la Pointe, le responsable des relations médias pour les pompiers a affirmé que l’incendie s’était déclaré vers 2h dans la nuit du 14 au 15 novembre. Plus de 150 pompiers ont été appelés à combattre les flammes. A leur arrivée personne ne se trouvait sur les lieux. Où était le gardien, dont la guérite n’est pas très loin d’un des foyers d’incendie? Au moment d’écrire ces lignes l’incendie fait toujours rage. Les pompiers ne peuvent entrer à l’intérieur du bâtiment car les ballots de papier brûlent comme des bûches. Deux pompiers ont été légèrement blessés, mais l’incendie est en ce moment sous contrôle et aucun autre bâtiment n’est touché. Le responsable des pompiers estime que le travail durera encore plusieurs heures. Interrogé quant à des explosions entendues par des résidentEs des alentours, il n’a pas voulu se prononcer. Un pompiers sur place a toutefois confirmé que de petites explosions ont été entendues. Aucune matière toxique ou dangereuse ne se trouverait dans le bâtiment touché. Les enjeux autour de ces terrainsCe bâtiment faisait partie d’un ensemble architectural qui est menacé selon l’organisation Héritage Montréal qui a demandé depuis quelques années son inclusion dans le site protégé du Canal-de-Lachine. Trop tard… D'autre part, le bâtiment incendié (entouré d'un trait noir sur la photo ci-bas)fait partie de la réserve foncière que le gouvernement du Québec a mis sur la moitié des 3.5 millions de pieds carrés du territoire en faveur de l'Agence métropolitaine de transport (AMT) pour aménager ses futurs ateliers d'entretien ferroviaire (voir Expropriation des terrains du CN). L’AMT avait déjà affirmé vouloir construire un nouveau bâtiment car celui qui a flambé la nuit dernière ne convenait pas à ses besoins. Cette portion du territoire de Pointe-Saint-Charles qui équivaut au tiers de sa superficie totale est engagé dans un processus de redéveloppement urbain qui, depuis l’échec du projet de déménagement du Casino de Montréal, fait l’objet de polémiques et suscite vivement l’intérêt de la population locale. La Table de concertation communautaire Action-Gardien aimerait y voir un redéveloppement conséquent avec la trame architecturale, sociale et historique du quartier, alors que les objectifs avouées des propriétaire, promoteur immobilier et éluEs municipaux est de construire essentiellement des condos plus denses et plus chers que les habitations locales (voir à ce sujet notre section sur les terrains du CN). Des questions se soulèvent d’elles-même…La difficulté de redévelopper ces terrains dans le calme et plénitude capitaliste irritait-elle Vincent Chiara et son Groupe Mach, le propriétaire qui a obtenu pour 1$ les anciens ateliers du CN dans le but d’y installer le Casino de Montréal en 2005. Depuis plus de trois ans les projets de Vincent Chiara tombent à l’eau les uns après les autres. Il risque maintenant de perdre son terrain à bas prix. Vincent Chiara, est-il en difficulté financière? Voit-il venir les mauvais jours avec pour le développement immobilier avec les consultations publiques sur ces terrains ou la crise financière mondiale? La compagnie de recyclage JC Fibers estime-t-elle qu’une prime d’assurance est plus intéressante que de déménager des vieux papiers qui ne valent presque rien sur le marché mondial du recyclage? Le fait que M. Paolo V. Tamburella, ancien maire de l’arrondissement St-Michel-Villeray-Parc-Extension pour le parti du maire Tremblay, travaille par ailleurs comme consultant pour JC Fibers a-t-il un lien avec le fait que l’arrondissement Sud-Ouest ait fait preuve de laxisme dans l’application de ses règlements? Un incendie peut-il se déclarer inopinément alors qu’il fait humide et qu’il pleut depuis plusieurs jours? Voilà bien des questions à poser et quelques doutes à entretenir puisque les enjeux autour des terrains du CN suscitent beaucoup d'intérêt et qu’il représentent des centaines de millions de dollars de développement, juste à côté du centre-ville. M.S. et M.S. pour l’Agence de presse libre de la Pointe ::: Quelques photos :::::: Le bâtiment avant l'incendie :::
|
|
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Ceci est un média alternatif de publication ouverte. Le collectif CMAQ, qui gère la validation des contributions sur le Indymedia-Québec, n'endosse aucunement les propos et ne juge pas de la véracité des informations. Ce sont les commentaires des Internautes, comme vous, qui servent à évaluer la qualité de l'information. Nous avons néanmoins une
Politique éditoriale
, qui essentiellement demande que les contributions portent sur une question d'émancipation et ne proviennent pas de médias commerciaux.
|