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Les tests sur les animaux: un jeu de pile ou faceDavidRuffieux, Monday, November 3, 2008 - 19:15 (Analyses | Speciesism)
David Ruffieux
Le dernier bar des sciences Radio-Canada / Québec Science, a eu lieu le mardi 28 octobre, à Montréal. On y débattait des droits des animaux. Une fois de plus, les points de vue opposés... le sont restés. (Les droits des animaux, 31 oct. 2008 sur Radio-Canada.ca) Je veux juste reprendre cette phrase: « Mais ils le sont la plupart du temps — justement à cause de ce dont se réclament haut et fort les défenseurs des animaux: notre parenté biologique très forte avec lesdits animaux.» On peut être journaliste et non scientifique, cela dit, on a droit à son opinion même si celle-ci est discutable. Que faire pour juger de l'utilité des expériences, écouter ceux qui dépendent de la recherche animale pour l'avancement de leur carrière? On peut se fier mieux à des études de type métaanalyses qui reprennent les résultats d'un certain nombre d'expériences pour tester l'hypothèse de départ. Malheureusement, ces études sont rares et ont déjà démontré que les modèles animaux ne permettaient pas d'informer la médecine, et que les résultats étaient significativement différents entre les humains et les autres espèces animales. Voir BMJ. 2002 February 23; 324(7335): 474–476. On pourrait parler brièvement de la découverte de l'insuline, qui dépend entièrement des techniques de chimie de l'époque, qui ont permis d'extraire la précieuse hormone, hormone qui se trouve aussi dans le pancréas humain, ce qui était connu. Mais fallait-il l'extraire du chien? On peut aussi se fier sur des travaux similaires à ceux du Dr. Anne Dagg, de l'Université de Waterloo, qui avait mesuré le rapport entre le nombre de citations des articles scientifiques et le nombre d'animaux utilisés dans ces expériences et faire un classement par journal. Un rapport faible signifiait qu'un journal publie des articles qui sont peu ou pas cités, et ont donc, peu d'intérêt pour d'autres chercheurs. Un fort rapport indiquerait l'inverse, donc que moins d'animaux ont été utilisés dans des recherches plus méritantes. Il est intéressant de noter que les travaux du Dr. Anne Dagg sont passés comme inaperçus dans la communauté des chercheurs et ses recommandations pour limiter le nombre d'animaux furent ignorées. Troisième point: on pourrait croire qu'en se fiant sur les prix Nobel, on aurait une juste appréciation de l'importance de la recherche animale en médecine et en physiologie humaine. Dans les deux dernières décennies, 64% des Nobel furent attribués pour des projets n'ayant pas recours aux animaux et que 18% combinent alternatives et recherches animales. Le dernier Nobel récompense les travaux sur le VIH du Dr. Montagnier et de ses collègues. Ont-ils utilisé des animaux, sans doute, et était-ce capital? Apparemment non quand on sait que les résultats découlent de travaux in vitro. Avant de dire, si la recherche sur le modèle animal est utile ou inutile, il faudrait l'évaluer. Le problème est que cela n'est pas fait ou très peu. C'est avec le recul qu'on peut juger et malheureusement, force est de constater, qu'aujourd'hui, pour un grand nombre d'animaux sacrifiés sur l'autel de la science, on se demande quelles études du modèle animal aboutissent à des implications médicales valides. En toxicologie, les tests sur les animaux représentent un jeu de pile ou face avec la santé humaine. Quotidiennement, de nombreuses personnes sont à leur insu exposées à des agents toxiques, souvent presque indétectables, présents dans l’air qu’elles respirent, dans l’eau qu’elles boivent et dans les aliments qu’elles consomment (e.g. produits chimiques industriels ou agricoles, tels des pesticides neurotoxiques présents en très faible concentration dans divers aliments). En Europe, une étude a révélé que sur 100 000 produits chimiques, 98 % avaient des effets inconnus sur les populations humaines. Les médicaments font notamment l’objet d’une attention spéciale et sont mis à l’essai pendant des années sur des animaux, puis sur des humains. Malgré les essais détaillés sur des animaux (et sur des humains), les effets indésirables des médicaments tuent chaque année 120 000 personnes dans la Communauté européenne et 100 000 personnes aux États-Unis. On le savait, les tests de toxicologie sur l'animal ne sont pas faits pour garantir la santé humaine. Entre un rat et un humain, il y a certainement des différences à l'échelle moléculaire et cellulaire qui rendent les prédictions hasardeuses, coûteuses et dangereuses. Pour plus d'info sur le modèle animal, voir ce lien: www.cah-research.com/french_version/animal_model_fr/introduction.htm
Le dernier bar des sciences Radio-Canada
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