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Nouveautés octobre 2008 À la librairie l’Insoumise Montréal

Anonyme, Tuesday, October 28, 2008 - 18:10

Nouveautés octobre 2008
À la librairie l’Insoumise
2033 St- Laurent, Montréal

Alfred Döblin, NOVEMBRE 1918, Une révolution allemande, Karl & Rosa, éditions Agone.

« Voici l’heure du discours de Rosa, son chant du cygne. Mais qu’a-t-elle donc ? Tous regardent ce petit bout de femme. Ils la regardent avec amour et émotion, même ceux qui ne sont pas d’accord avec elle. Ils savent qu’elle est la flamme qui brûle pour eux depuis des décennies. Elle est à présent épuisée, fragile. La prison l’a affaiblie. Elle parle, elle est dans son élément. Elle dit toute la vérité. Karl Liebknecht est assis parmi les délégués. La voix de Rosa Luxemburg résonne, claire et précise… »

En dehors de Berlin Alexanderplatz, toute l’œuvre d’Alfred Döblin reste pratiquement à découvrir. Écrit en 1942 depuis un exil dont l’auteur ne peut espérer la fin tant le nazisme semble triompher, Karl et Rosa donne le dernier acte de l’évanouissement d’un espoir : que l’ordre ancien disparaisse avec la fin de la Grande Guerre. Personnages historiques et de fiction se croisent ici pour rendre le drame de l’écrasement de la révolution spartakiste, prélude funeste au siècle qui commençait.»

Voltairine de Cleyre, D’espoir et de raison - Écrits d’une insoumise, éd. Lux.

« Je suis une anarchiste, je le suis depuis 14 ans et la chose est de notoriété publique puisque j’ai beaucoup écrit et prononcé de conférences sur le sujet. Je suis persuadée que le monde serait un bien meilleur endroit s’il n’y avait ni rois, ni empereurs, ni présidents, ni princes, ni juges, ni sénateurs, ni représentants, ni gouverneurs, ni maires, ni policiers. Je pense que ce serait tout à l’avantage de la société si, plutôt que de faire des lois, [M. le sénateur,] vous faisiez des chapeaux—ou des manteaux, ou des souliers ou quoi que ce soit d’autre qui puisse être utile à quelqu’un. J’ai l’espérance d’une organisation sociale dans laquelle personne ne contrôle autrui et où chacun se contrôle soi-même. »

Emma Goldman tenait Voltairine de Cleyre (1866–1912) pour « la femme anarchiste la plus douée et la plus brillante que l’Amérique ait jamais produit », et ce jugement avancé il y a près d’un siècle n’a toujours pas été infirmé.

Pionnière du féminisme américain, poétesse, musicienne, celle qui se définissait comme une « anarchiste sans qualificatif » propose une réflexion originale qui touche à un très large éventail de sujets—notamment l’économie, la libre pensée, la philosophie, la religion, la criminologie, la littérature et l’action directe non violente.

L’œuvre d’envergure de cette militante passionnée expose les raisons de sa révolte, témoigne de son espérance d’un monde meilleur et demeure, aujourd’hui encore, d’une brûlante actualité. »

Paule Lejeune, Louise Michel matricule 2182, édition du Dauphin.

Ce livre n'est pas un roman, c'est une tranche de vie poignante, la reconstitution imagée d'une époque déjà lointaine, d'une grande époque de l'histoire : La Commune.
C'est Louise Michel, la communale, la déportée, la militante qui a rédigé à la fin de sa vie ses souvenirs, qui furent publiés après sa mort.

Louis Janover, Miguel Abensour, Maximilien Rubel, pour redécouvrir Marx, Sens et Tonka.

Deux textes consacrés à ce spécialiste de Marx, qui n'a eu de cesse d'en donner une lecture indépendante de sa postérité. Celui de M. Abensour (1970) éclaire l'arrière-fond théorique sur lequel se déployait alors la querelle entre différentes écoles marxistes. Le texte de L. Janover (2003) resitue l'importance de la pensée de Rubel dans la configuration politique qui a suivi la chute de l'URSS.

René Riesel & Jaime Semprun, Catastrophisme, administration du désastre et soumission durable, EDN

La dégradation irréversible de la vie terrestre due au développement industriel a été signalée et décrite depuis plus de cinquante ans. Ceux qui détaillaient ce processus et ses effets pensaient qu’une prise de conscience y mettrait un terme. Quels que fussent leurs désaccords sur les moyens à mettre en œuvre, tous étaient convaincus que la connaissance de l’étendue du désastre entraînerait une remise en cause quelconque du conformisme social. Mais nous ne pouvons que constater que la connaissance de cette détérioration s’intégrait sans heurts à la soumission des individus à l’ordre social et « participait surtout de l’adaptation à de nouvelles formes de survie en milieu extrême. (Fabien Bon)

Eric J. Hobsbawn, Les bandits, Lux.

La bande de brigands se situe en dehors de l’ordre social qui enchaîne les pauvres: ce n’est pas une communauté de sujets, mais une fraternité d’hommes libres. »
Des « Haïdoucs », bandits des Balkans, en passant par Pancho Villa ou Billy the Kid, le grand historien britannique Eric J. Hobsbawm retrace dans cet ouvrage passionnant l’histoire mouvementée du « banditisme social ». L’auteur s’efforce d’inscrire le destin de ces marginaux dans une étude plus large des structures économiques et sociales qui conditionnent leur apparition.

Dans cette enquête sur la désobéissance et la violence, les personnages de bandits incarnent la réaction des communautés paysannes à la destruction de leur mode de vie. Selon Hobsbawm, le banditisme social est une forme primitive de l’insurrection politique. Robin des Bois peut-il en effet être considéré comme un simple « criminel » ? Hors-la-loi aux yeux du souverain, il apparaît en revanche, à l’intérieur de la société paysanne, comme un vengeur, un justicier et un héros.

Le « bandit social » est un personnage à la frontière de la pure violence et de la rébellion légitime; son existence soulève ainsi une question toujours actuelle : comment passer, pour les dépossédés, de la délinquance à la révolte politique ?

Paul-Louis Courier, Pétition pour un village que l’on empêche de danser, éditions l’Insomniaque.

Cet ouvrage est composé de trois pamphlets anticléricaux de Paul-Louis Courier (1772-1825), préfacés et suivis d’une courte biographie de l’auteur due à la plume du journaliste républicain Armand Carrel (1800-1836).

Alors que la laïcité, si chèrement conquise contre les dévôts de tout poil et les inquisiteurs, se trouve mise à mal par les soubresauts sociaux, idéologiques et géopolitiques d’une l’époque où la confusion règne en maître, il nous a paru utile de faire connaître au public ces petits classiques de la liberté, fleurons du genre pamphlétaire.

Charles Reeves & His Hsuan-Wou, China Blues, Verticales-Phase deux

Ensemble, Charles Reeve et Hsi Hsuan-Wou ont écrit un récit de voyage sur le capitalisme à la chinoise, Bureaucratie, bagnes et business (L’insomniaque, 1997). China blues est la suite de ce voyage, dix ans après. En tout, une trentaine de dialogues, accompagnés de nombreux documents originaux, brossent un tableau saisissant de la Chine, atelier du monde, pays de la « croissance » à deux chiffres, de la surexploitation des paysans déracinés, immigrés de l’intérieur, et de la répression brutale du moindre mouvement de protestation.

Libero Andreotti, Le grand jeu à venir – Textes situationnistes sur la ville, Éditions La Villette.

Cette importante et volumineuse anthologie propose un très complet recueil de textes sur la ville et l’architecture suffisamment ample pour rendre compte de la portée et de l’importance du programme artistique et politique du mouvement situationniste. Ainsi s’explique le fait d’y intégrer également un certain nombre de texte qui, bien qu’antérieurs ou postérieurs, reflètent le développement des idées situationnistes à plus long terme. L’anthologie comporte trois parties, précédées d’une introduction à la fois historique et théorique, retraçant les principaux évènements de la période considérée et soulignent les concepts fondamentaux qui y furent développés. La première partie présente des textes écrits avant le lancement officiel de l’Internationale Situationniste en juillet 1957. La deuxième reprend l’essentiel des textes sur la ville publié dans la revue Internationale Situationniste, parue de 1958 à 1969. La dernière partie regroupe des textes publiés après la dissolution du groupe en 1972, y compris plusieurs essais de Constant sur New Babylon, bien qu’il ait été exclu du mouvement.

Karl Kraus, La boite de Pandore, éditions Ludd.

Écrivain autrichien (1874-1936), Karl Kraus s'est surtout fait connaître par son œuvre polémique -en particulier Les Derniers Jours de l'Humanité, un drame de huit cents pages- dans laquelle il dénonçait l'horreur de la guerre et affirmait son aversion pour la dictature hitlérienne. Quant à Frank Wedekind (1864-1918), dramaturge allemand et père de la démoniaque Lulu -immortalisée par Louise Brooks-, il acquit sa notoriété des scandales que soulevait la sexualité dévorante toujours à l'œuvre dans ses pièces.

Émile Henry, De la propagande par le fait au terrorisme anarchiste, Éditions libertaires.

A la fin du 19éme siècle, déjà, le capitalisme était dur aux gueux. En ce temps là, l’armée n'hésitait pas à tirer dans la foule qui réclamait trois sous ou du pain.

Les anarchistes adeptes de l'ACTION DIRECTE, décidèrent alors que trop c'était trop et que, désormais, ça allait être pour un œil les deux, et pour une dent, la gueule. Et ils se lancèrent dans la PROPAGANDE PAR LE FAIT. Il s'agissait de faire comprendre aux têtes couronnées, aux patrons, aux magistrats, aux militaires, aux policiers, aux ecclésiastiques..., qu'ils n'étaient pas à l'abri de la violence sociale. Et il s'agissait, également, de montrer au peuple que les "Maîtres du monde n'étaient pas immortels. Ce fut un fiasco total!

La répression mit les adeptes de la "Propagande par le fait" à genoux et s'abattit sur tous ceux qui avaient une vision plus politique et sociale de la révolution. Et "la populace hurla avec les loups.

Aussi, désabusés, certains crurent bon de surenchérir et de rompre avec la légitimité d'une violence sociale ciblée pour embraser la cause d'un TERRORISME aveugle frappant aussi bien les "Maîtres du monde" que le citoyen lambda. Emile Henry, en se revendiquant de l'explosion d'une marmite à renversement qui fit cinq morts au commissariat de la rue des Bons Enfants en 1892 et en balançant une bombe au café terminus en 1894, fut de ceux là.

À signaler :

Les trois tomes des Œuvres théâtrales de Armand Gatti, Éditions Verdier.

Né en 1924, Armand Gatti est une légende vivante. Maquisard, parachutiste, journaliste, cinéaste, dramaturge, metteur en scène, écrivain, il est tout cela et bien plus encore. Mais toujours sous le signe de la poésie considérée comme une arme. Il a arpenté tous les fronts du siècle, du Guatemala à l’Irlande du Nord, de l’Algérie à Cuba. C’est à l’aune du temps universel, du monde et de son histoire qu’il faut prendre la mesure du parcours et de l’œuvre d’Armand Gatti. Avec lui jamais la formule de Proust stipulant que “ le monde a été créé autant de fois qu’un artiste original est survenu ” n’a semblé aussi juste. Monde, univers, galaxie, qu’importe le terme. Avec un appétit féroce, Gatti se nourrit des hautes figures de notre histoire tout comme de celles des anonymes ; il les intègre à son système galactique et continue d’échafauder sa théorie de l’univers toujours en expansion. Avec lui, les catégories du savoir humain volent en éclats. Il intègre, brasse et métamorphose les trésors de la culture universelle, de la science, de la religion, de la littérature, du politique… Ce poète qui refuse toutes les vérités établies n’aura cessé d’ouvrir un espace où puissent advenir les multiples versions de “ l’homme plus grand que l’homme ”.

La librairie propose toujours de très nombreux ouvrages soldés sur la question sociale, les amérindiens, le féminisme radical, l’écologie.



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