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On doit des excuses à Brasse-Camarade

Anonyme, Tuesday, October 21, 2008 - 16:46

Mise en Demeure

C’est pas une mise en demeure qui va tuer Mise en Demeure!

Vendredi 10 octobre 2008 les membres d’un groupe qui s’appelait Brasse-Camarade (et maintenant Mise en Demeure) ont reçu une mise en demeure. Celle-ci, envoyée par une riche firme d’avocats logée à la tour de la bourse, était commandée par Pierre et François Lamoureux.

Comme plusieurs personnes nous ont demandé ce que nous allions devenir et comme nous trouvons la situation assez pathétique… Eh bien, voici ce qu’on en pense.

Qui sommes-nous?

Nous nous sommes formés en décembre dernier. Un spectacle bénéfice venant en aide aux arrêtéEs du mardi-de-la-mattraque au Cégep du Vieux-Montréal allait avoir lieu et l’on s’est dit : pourquoi pas ! C’était supposé être un one night stand, mais on s’est fait inviter une autre fois, on est passé de deux à trois membres, puis on a encore fait des shows… Une dizaine en autant de mois.

Nos spectacles se déroulaient habituellement dans un cadre politique. On a joué dans un Reclaim the Streets, pour le COBP, pour les 35 ans de la SOGÉÉCOM, lors de la Semaine d’Alternatives Politiques au SECMV… Bref, soit lors de spectacles bénéfices, d’activités de conscientisation ou encore de célébration rattachées à des organismes progressistes.

Nous faisons de la musique humoristico-politique. Des paroles assez trashes, mais sur un fond de musique catchy pas mal pop qui s’agrippe de façon tentaculaire à ton cerveau.

Le 26 septembre dernier, nous avons lancé notre premier album qui s’intitulait Brasse-Camarade Brasse d’la marde comme d’autres brassent d’la bière qui était aussi disponible gratos sur notre site Internet.

Qui sont ces deux oiseaux qui nous ont envoyé la mise en demeure?

Pierre et François Lamoureux? Eh ouais, t’as visé juste! C’est ces frères vedettes qui étaient (et sont toujours) « extrêmement connu (…) tant au Québec qu’au Canada ainsi qu’ailleurs dans le monde». Tsé, ceux qui jadis faisaient du rock and roll sous le nom de Brasse-Camarade… Ben ouais, ils sont franco ontariens! C’est ça, oui, c’est bien eux!

On se souvient tous qu’en 1995 leur succès Sans Elle a été le vidéoclip #1 à Musique Plus et que leur chanson Maudit Manège était quant à elle numéro 1 à CHOI FM en 1993! On n’est aussi sûrement pas du genre à avoir oublié qu’ils ont fait 35 voyages au Portugal pour y présenter leurs spectacles!

Pis si par le plus grand des hasards vous les auriez oubliés, sachez qu’on a eu droit à 2 pages énumérant leur passé tellement plus glorieux que nous qui ne sommes que petits et illégaux.

C’est quoi leur problème?

Il semblerait flagrant que nous ayons l’intention de semer la confusion et de nous approprier l’achalandage associé à la marque et à la réputation de ces braves gens. Ils menacent donc un trio de paumés n’ayant qu’une dizaine de spectacles à leur actif ainsi qu’une cinquantaine d’albums vendus de les rouler dans la bouette des lois sur les marques de commerces et de leur faire mordre la poussière juridique s’ils ne s’engagent pas sur cinq points.

Voici un résumé de ces cinq points :

1. Une confirmation écrite et signée par tous les membres du groupe (qui ne s’appelle plus Brasse-Camarade) que nous avons cessé d’utiliser notre nom de groupe et ce autant pour des fins publicitaires que pour les produits que nous pouvons offrir. Que ce soit sur Internet ou dans la rue, sur Cd ou en mp3, tout est fini. Rien ne doit porter à confusion!

2. Un engagement écrit et non équivoque signé par tous les membres du groupe qu’a l’avenir, Brasse-Camarade ne représente qu’un groupe d’has been et qu’on ne peut plus se reconnaître là-dedans. Que ce soit pour des services ou des produits que nous offrons (et blablabla).

3. Une confirmation signée et écrite par tous les membres du groupe comme quoi qu’on a fermé notre beau site Web ainsi que nos profils facebook, Myspace et tout autre site dont seul nous connaissons l’existence! Ça, ça doit venir avec un engagement écrit non équivoque signé par tous les membres du groupe qu’à l’avenir l’Internet ne sera le terrain de jeu que des vrais de vrais.

4. Une divulgation complète et par écrit de tout autre emploi de la marque de commerce BRASSE-CAMARADE des frères Lamoureux ou tout autre marque susceptible de semer la confusion avec la leur. Ils veulent aussi qu’on leur confirme par écrit qu’on a cessé d’utiliser ces noms

5. Un engagement écrit et non équivoque signé par tous les membres du groupe signalant qu’on ne va plus utiliser leur marque ni quoi que ce soit qui y ressemble.

Fait que c’est ça qu’ils nous demandent pour ne pas nous sauter dessus à pieds joints. Et nous comprenons leur grand malheur. On compatit même face au désarroi de messieurs François et Pierre Lamoureux, ça ne doit pas être facile d'apprendre qu'un groupe de jeunes musiciens sans emplois volent le nom de son groupe de musique, inactif depuis 7 ans, pour faire des spectacles de musique humoristico-politique devant 25 personnes à travers l'île de Montréal. On s’en excuse!

C’est quoi notre problème?

On en a une couple. Premièrement, on l’aimait bien notre ancien nom. C’était venu du fond de notre tête et de nos tripes dans un moment de rage créatrice comme on en connaît tant.

Ensuite, ben, avec les Cds qu’on vient de produire à frais d’auteurs et qu’on ne peut plus distribuer, ça fait quand même un imposant trou dans notre budget. Pis juste penser que leur mise en demeure leur a vraisemblablement coûté plus cher que nous nos Cds, ben ça soulève un autre problème.

Tu sais, ils sont proprios d’une grosse boîte qui enregistre des concerts de Billy Talent (qui a gagné un Juno cette année), de Rihanna (qui a été diffusé sur MSN partout dans le monde) et de plusieurs autres. Ces gars-là sont pleins. C’est certain que la loi est de leur bord. Ils ont les moyens de cracher leur venin et ne s’en gênent pas.

Dans leur bon droit, ils n’ont pas tenté de nous contacter auparavant pour nous faire part de leur désarroi de rois. Pas un courriel. Pas un appel. Tout de suite cette mise en demeure. Ils n’hésitent pas à sortir l’artillerie lourde pour frapper fort. Très fort. On pourrait bien vouloir se tenir la colonne bien droite face à eux, mais sous le poids de leur appareil judiciaire, on va se faire broyer comme des mollusques. C’est certain.

En plus, on est loin de jouer dans leurs plates-bandes. On n’a pas le même public qu’eux, on ne jouera jamais devant plus qu’une centaine de personnes et les radios commerciales n’entendront jamais parler de nous. On est un petit groupe underground qui s’amuse à faire de la musique humoristico-politique. On s’amuse. C’est pas du cash qu’on cherche à faire. On ne se prend pas au sérieux. Z’ont-ils peur?

Ainsi, du haut de leur vedettariat, ils sont loin d’avoir remarqués qu’actuellement, si on s’en fie aux moteurs de recherche, plus de gens recherchaient des informations sur nous que sur eux. Ça doit être fâchant d’apprendre que tu appartiens au passé. Mais c’est peut-être mieux de même. Il y a des gens qui viennent après et ils devraient passer le bâton. Pas l’abattre sur notre crâne.

Surtout dans le domaine des arts. C’est clair qu’on s’inspire du passé qu’on ne peut pas éviter de le répéter. D’où sortent-ils eux? Se sont-ils fait eux-mêmes, sans référence a ce qui a été fait avant? Avec un diplôme universitaire en musique, c’est certain qu’ils en ont repiqués des standards, des formes et des solos! Et si les gens d’avant avaient agi comme ils le font? Fait longtemps que les beats très avant-gardistes, en 4/4, du rock and roll de Brasse-CamaradeTM seraient illégaux. Ou du moins faudrait payer pour en jouer.

Là où ça devient tricky

Habituellement, dans l’univers de la musique, les droits scélérats sont les droits d’auteurs. Ces parasites qui font que tu ne peux pas nécessairement écouter ce que tu veux quand tu le veux. On dit que c’est le salaire de l’artiste et que sans ça il ne peut pas survivre, mais en fait il justifie surtout une main basse par quelques conglomérats sur de la force de travail des artistes.

Illes se retrouvent ainsi généralement bons derniers dans la longue chaîne des gens qui reçoivent une cote sur leur propre produit qui ne devient qu’une marchandise.

Il est illégal de jouer une pièce dont des gens possèdent les droits. La création a un propriétaire. Mais attention ce n’est pas toujours l’artiste! Et si une œuvre t’inspire, ça veut dire que tu n’as pas le droit de te baser sur celle-ci pour créer. Ça s’appelle du plagiat. Ou du vol.

Là où ça devient tricky dans notre cas, c’est qu’on ne nous attaque pas pour une histoire propriété intellectuelle, mais simplement parce qu’on utilise un nom de marque. C’est une histoire crade de branding. On est accusé de contrefaçon. Comme si on essayait de se faire passer pour les vedettes Lamoureux. On s’en câlisse d’eux! On ne veut pas leur être associé!

Ces bourgeois vont gagner

Malheureusement, la loi est de leur bord et on sait qu’ils ont les ressources monétaires qu’on n’a pas... Alors c’est sûr, on va le changer notre nom. Anyway, c’est juste un nom. Ça ne mérite pas l’importance qu’ils semblent y apporter et l’on ne peut pas se permettre de bluffer avec ces charognards. Leur geste, par contre, mérite qu’on se rappelle que ce sont des has been sans aucun savoir-vivre qui ne valent certainement pas grand-chose sur le plan humain. On va effacer notre passé et ils contrôleront toujours une part de notre future. Y’a de quoi vomir. On ne l’oubliera pas cet arrière-goût…

Mise en Demeure

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Subject: 
Jouer sur la langue...
Author: 
Richard Huot
Date: 
Wed, 2008-10-22 23:31

Je ne connais pas bien la loi sur les droits d'auteurs. Mais je me demandais s'il serait recevable de modifier accessoirement le nom du groupe. On pourrait jouer sur le(s) "s", le "C" et le trait d'union. Les possibilités me semblent presque infinies...

Il pourrait devenir: Brasse(s)-Camarade(s)
Brasse(s)-(K)amarade(s)
Brasse(s) (K)amarade(s)
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Subject: 
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Author: 
pouale
Date: 
Wed, 2008-10-29 20:06

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