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Attentat terroriste au Mexique : répression contre la classe ouvrière et militarisation du paysAnonyme, Monday, October 6, 2008 - 19:17 (Communiqués | Imperialism | Politiques & classes sociales | Poverty | Résistance mexicaine | Solidarite internationale) La classe ouvrière ne peut accepter de manière résignée toute cette militarisation croissante de la société dont elle est la principale cible et dès aujourd'hui la principale victime. Son propre destin se trouve dans ses mains ainsi que celui de toute l'humanité. En finir avec l'actuel système capitaliste en décadence qui ne peut plus offrir qu'un présent de misère et de répression et un futur de guerre impérialiste de barbarie généralisée. Communiqué de nos camarades mexicains de la Fraction Interne du CCI sur l'attentat meurtrier à Morelia (Mexique) Lors de la fête nationale de l'Indépendance du Mexique, la nuit du 15 septembre, deux grenades à fragmentation ont été tirées dans la foule qui se trouvait dans les rues de la ville de Morelia (Note1) qui ont causé 7 morts et plus d'une centaine de blessés. Il est vrai qu'au Mexique, les luttes de classes sont fréquemment réprimées et très souvent elles se terminent par des assassinats et des massacres (rappelons-nous les cas récents d'Atenco et d'Oaxaca). Il est vrai aussi que, ces dernières années dans le cadre de la soitdisant "guerre contre le trafic de drogue", il y a eu au Mexique des affrontements et des assassinats (les morts se comptent pas dizaines) de plus en plus sauvages (y inclus des tortures et des assassinats sanglants) contre la population travailleuse. Sans compter l'état de siège qui est imposé dans de plus en plus de villes (barrages, contrôle d'identité, soldats et tanks dans les rues...). Cependant, un massacre aveugle comme celui qui vient d'avoir lieu, contre des travailleurs et leur familles qui ne faisaient que s'amuser dans les rues, est un fait sans précédent dans le pays. Il marque, pour ainsi dire, l'entrée du Mexique dans "l'ère du terrorisme", c'est-à-dire des massacres sans autre sens que celui de terroriser la population travailleuse comme nous l'avons vu ces dernières années à New-York, à Madrid, à Londres ou en Irak. Personne n'a revendiqué ce massacre. Selon la version officielle, il s'agirait d'une réponse d'un des groupes de narcotrafiquants face au soit-disant "combat" mené par le gouvernement contre eux. Cependant, indépendamment de qui a pu lancer les grenades - si derrière l'attentat il n'y a pas la main de l'Etat lui-même -, il est certain que ce massacre ne sert qu'à la bourgeoisie et à son Etat. En effet, le lendemain, le Président Calderón(Note 2) a tenu un discours appelant à "l'unité des mexicains ce qui suppose d'appuyer la tâche de l'Etat contre les traîtres et les ennemis qui veulent diviser la nation", car "on peut avoir des opinions différentes... mais on ne peut s'attaquer à l'Etat"". C'est-à-dire que l'attentat a permis à la bourgeoisie de relancer avec plus de force ses campagnes idéologiques dans lesquelles on exige de la classe ouvrière et de tous les travailleurs exploités qu'ils acceptent la militarisation croissante du pays et tous les sacrifices qu'on leur impose, de marcher sans protester derrière l'Etat capitaliste. Dans le cas contraire, ils entreraient dans la catégorie des "ennemis" et des "traîtres à la patrie". Ainsi la bourgeoisie a la prétention de faire accepter par les travailleurs non seulement que quelques régions de la campagne ou des petites villes soient en permanence patrouillées par l'armée, mais aussi que les grandes villes, comme c'est aujourd'hui le cas avec Morelia - capitale de l'Etat de Michoacan -, soient placées sous un véritable état de siège. Ainsi nous voyons aussi la réactivation du "Plan Mérida" et les offres des Etats-Unis pour "aider" le gouvernement mexicain dans la militarisation du pays. Nous voyons là comment tous les partis du capital, de droite, de centre ou de gauche (PAN, PRI et PRD) s'unissent et acceptent la proposition de Calderón - faite quelques jours avant l'attentat - d'augmenter de 40% le budget pour la ""sécurité"" (c'est-à-dire plus de policiers, plus de soldats, de prisons et d'armement) bien que cela signifie ""sacrifier d'autres secteurs"", en particulier celui de la santé comme on vient de l'annoncer. Il est significatif que les travailleurs du secteur public de la santé de Michoacan qui se trouvent en grève depuis le 11 septembre, et qui demandent principalement la "basification"(Note 3), c'est-à-dire un emploi fixe (ce qui ne les a pas empêché de soigner rapidement les blessés de l'attentat), aient reçu comme unique réponse - tant du gouvernement de l'Etat local de "gauche" comme du gouvernement fédéral de "droite" l'exigence de reprise du travail sans protestation. Il est clair, donc, que la "guerre au narco-trafic n'est seulement qu'un prétexte de la bourgeoisie pour augmenter la militarisation du pays et la répression contre la classe ouvrière et autres travailleurs exploités. Toutes les supposées mesures de "sécurité", depuis les caméras de surveillance des rues, les contrôles d'identité dans les villes et les barrages aux sorties des villes et sur les routes, les fouilles (cateos) de maison, l'augmentation des corps de police anti-émeutes comme la PFP (police fédérale), jusqu'aux soldats patrouillant dans les rues avec des armes de gros calibre, sont dirigées contre la classe ouvrière, contre toute tentative de protestation et de lutte contre le capitalisme et la situation de misère et d'exploitation vécue. De telle manière que la militarisation du pays est dirigée directement contre la classe ouvrière. D'un côté, dans le sens où la bourgeoisie mexicaine impose maintenant aux travailleurs de plus grands sacrifices économiques pour cette militarisation suivant ainsi le chemin poursuivi par la bourgeoisie du monde entier en vue de se préparer pour une future guerre impérialiste généralisée ; et cela sans compter qu'à terme, la seule perspective que le capitalisme leur offre - pour continuer à exister - est celle de la guerre impérialiste, celui du massacre le plus incroyable. D'autre part, la militarisation est dirigée aussi de manière palpable et immédiate dans le sens où, au Mexique comme dans le reste du monde, la classe ouvrière n'étant pas défaite mais au contraire voyant son mécontentement et sa combativité augmenter, la bourgeoisie est obligée de l'affronter parallèlement en menant des attaques chaque fois plus frontales et dures sur les terrains idéologique, politique, économique et... répressif. Ainsi donc, la classe ouvrière ne peut accepter de manière résignée toute cette militarisation croissante de la société dont elle est la principale cible et dès aujourd'hui la principale victime. Son propre destin se trouve dans ses mains ainsi que celui de toute l'humanité. En finir avec l'actuel système capitaliste en décadence qui ne peut plus offrir qu'un présent de misère et de répression et un futur de guerre impérialiste de barbarie généralisée. Face à toute cette situation, et au contraire de ce que nous assènent l'appareil d'Etat et les médias de la bourgeoisie sur la résignation et "l'unité" avec ses exploiteurs, la classe ouvrière doit continuer à développer avec une énergie redoublée ses luttes de classe, les étendre à tous les secteurs, cimenter son unité et organisation. Ces luttes constituent, dès maintenant, le seul frein à la barbarie du capitalisme et la seule perspective pour, au travers d'un mouvement révolutionnaire du prolétariat mondial, transformer à la racine la société. 1. Morelia est la capitale de l'Etat de Michoacán au Mexique. Elle compte plus de 600,000 habitants. Fraction interne du CCI, 19 septembre 2008
Site de la Fraction Interne du CCI
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